Sous certaines conditions, une politique de relance budgétaire peut accélérer la croissance à court terme

Intro : La croissance économique a nettement ralenti depuis 1973, puisque le taux d'augmentation du PIB s'est situé à environ 2% par an en moyenne en France depuis cette date, tandis qu'il dépassait 5% pendant les 30 glorieuses. Parallèlement, le taux de chômage français s'est accru pour atteindre 8% environ en 2007. Compte tenu des conséquences humaines, sociales et politiques majeures du phénomène du chômage, cela justifie de s'interroger notamment sur le rôle que peut jouer la politique budgétaire pour favoriser la croissance économique. La hausse des dépenses publiques, ou la baisse des impôts, permet-elle d'accélérer le rythme d'augmentation de la production ?

I. - Sous certaines conditions, les politiques de relance budgétaire permettent d'accélérer la croissance à court terme

A) La politique budgétaire influence la production à court terme grâce à son action sur la demande

1. La hausse des dépenses publiques ou la baisse des impôts accroît la demande, donc la production. Par définition, elle favorise donc la croissance.

2. Cela permet de limiter l'ampleur des fluctuations économiques en contrecarrant notamment toute tendance au ralentissement de la demande à court terme (qui pourrait entraîner des conséquences plus durables pour les personnes mises au chômage )

B) Elle doit cependant être utilisée avec prudence

1. Dans une économie largement ouverte, elle accroît le déficit extérieur si les principaux pays partenaires ne relancent pas eux aussi (exemple de la relance Mauroy de 81-82)

2. Compte tenu des délais d'action des politiques budgétaires, elle peut faire effet à un moment où le taux d'utilisation des capacités de production est redevenu maximum, ce qui entraîne de l'inflation (exemple de la relance Chirac de 75)

II.- A long terme en revanche, son impact sur la croissance économique dépend moins du niveau des dépenses publiques que du choix de celles-ci

A) Les politiques budgétaires expansionnistes ont des effets pervers à long terme

1. Si l’Etat dépense plus que ce qu’il prélève sous forme d’impôts, il doit emprunter, ce qui fait augmenter les taux d'intérêt. Il faut bien, en effet, attirer les épargnants pour pouvoir financer le déficit. Cette hausse des taux d’intérêt se fait au détriment des possibilités d’emprunts des particuliers et surtout des entreprises. Ces dernières risquent d’avoir plus de difficultés pour s’investir (s’équiper), ce qui peut nuire à long terme à la croissance économique (c’est ce qu’on appelle l’effet d’éviction).

2. L'accroissement de la dette publique peut même dégénérer en inflation (et donc en

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