Quels Sont Les Fondements Et Les Différences Des régimes De Retraite ?
Recherche de Documents : Quels Sont Les Fondements Et Les Différences Des régimes De Retraite ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Brooke • 21 Avril 2015 • 1 420 Mots (6 Pages) • 1 819 Vues
Au lendemain de l’apparition du Président de la République, François Hollande, sur TF1 le 6 Novembre dernier, Capital titrait « La retraite à 63 ans : gaffe de Hollande ou nouveau projet de réforme ? ». Comme quoi presque 70 ans après la création du régime général de la Sécurité Sociale (1945), la question de la retraite reste au cœur des débats ! Les systèmes de retraite peuvent être basés, principalement, sur la répartition ou la capitalisation. Si le régime par répartition est prédominant en Europe, de nombreux pays s’appuient en fait sur un système « mixte », combinant répartition et capitalisation, comme c’est le cas de la plupart des pays de la zone euro. Dans quelle mesure chacun de ces deux régimes de retraite présente des spécificités qui lui sont propres ?
Tout d’abord, les régimes de retraite par répartition et par capitalisation possèdent tous deux des fondements spécifiques. Le système de retraite par répartition fait son apparition en Allemagne, alors Empire allemand, à l’initiative du Chancelier Otto von Bismarck qui, pour apaiser les tensions politiques et sociales et lutter contre l’influence marxiste, fait voter des lois sociales entre 1883 et 1889, destinées à améliorer les conditions de travail des ouvriers notamment. Quelques décennies plus tard, en 1941, c’est en France que le système de retraite se fonde sur un système par répartition, inspiré cette fois, des travaux de l’économiste William Beveridge. Ce système par répartition s’appuie sur la solidarité intergénérationnelle : les actifs paient des cotisations pour payer les retraites des personnes âgées tout en acquérant des droits qui, à leur tour, seront financés par les générations d’actifs suivantes. Il existe donc un contrat implicite de solidarité entre les générations puisque les actifs cotisant savent que leurs retraites seront payées par leurs enfants, car ils auront eux-mêmes payé les retraites de leurs parents. Très répandu dans la première partie du XXème siècle, le système de retraite par capitalisation, d’inspiration économique libérale, a été ébranlé par la crise et les guerres et progressivement remplacé en Europe, par la retraite par répartition dans les années 1930 et 1940. Ce système repose entièrement sur le fait que les actifs, au cours de leur vie active, doivent se constituer une épargne : ils cotisent donc pour leur propre retraite. Cette épargne est placée, via des fonds de pension, sur des marchés financiers en actions et obligations, afin de gagner en valeur au cours du temps. Ainsi l’argent touché à l’âge de la retraite est, pour les libéraux, le fruit de l’épargne individuelle et dépend donc entièrement de la capacité à épargner de l’individu, au long de sa vie active. La retraite par capitalisation a donc pour objectif d’assurer à chaque génération des revenus de manière individuelle dans la mesure où chaque individu cotise pour sa propre retraite. L’âge de la retraite venu, l’ancien salarié touche une prestation égale à la valeur de l’épargne accumulée pour son compte.
Ainsi, les systèmes de retraite par répartition et par capitalisation disposent tous deux de fondements qui leurs sont propres. D’ailleurs, ces fondements s’opposent dans leur application certes, mais également dans leurs principes.
Les deux systèmes de retraite présentent également des différences fondamentales mais se rejoignent quant à une certaine dépendance à la situation économique, majoritairement pour le système par capitalisation, et démographique, majoritairement pour le système par répartition. En effet, ils opposent la théorie de l’individualisme (capitalisation) et du collectif (répartition). S’il est fondé sur l’idée de mérite, chacun recevant une somme équivalente au niveau de son effort d’épargne fourni durant sa vie active, le système par capitalisation entraîne une responsabilisation des individus, ne pouvant alors compter que sur eux-mêmes, ce qui ouvre la voie à la montée de l’individualisme. Dans le même sens, les individus ne sont plus dépendants des autres, ainsi, si,
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