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La Théorie De La Rente Chez Ricardo

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Par   •  24 Novembre 2013  •  844 Mots (4 Pages)  •  13 613 Vues

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La théorie de la rente chez Ricardo

Définition :

La rente chez Ricardo, et plus précisément la rente différentielle, provient des différences de fertilité entre les exploitations agricoles.

En effet, la rente résulte de la différence de rendement de la terre la plus fertile et du rendement de la terre la plus marginale.

La rente correspond à la différence de valeur entre le produit obtenu sur la terre la plus fertile et celui obtenu sur la terre la plus marginale.

1) Fixation du prix

Il s’agit d’un prix unique sur le marché et celui-ci se fixe par rapport à la terre la plus marginale, c’est-à-dire par rapport à la terre la moins fertile.

Dans une économie où l’on produit du blé par exemple, le prix du blé est déterminé en fonction des coûts de production des terres les moins fertiles.

Ces coûts de production, pour Ricardo, correspondent essentiellement au coût du travail.

Plus la terre est marginale, plus la force de travail employée pour exploiter cette terre est élevée. Cela explique que le prix du blé des terres marginales soit supérieur au prix du blé des terres fertiles.

Plus les producteurs utilisent des terres marginales, plus le prix de celles-ci va augmenter et donc la rente aussi.

 Pourquoi existe-il un seul et unique prix du marché ?

Ricardo part du principe que la production de blé est constante et définie. Cela signifie que chaque terre produit une quantité donnée et limitée, et toute la quantité produite est vendue.

Exemple :

1- Terre marginale

Cout de production = 100 euros

Prix de vente = 150 euros

Taux de profit/bénéfice = 50 euros

2- Terre fertile

Cout de production = 80 euros

Prix de vente = 130 euros

Taux de profit/bénéfice = 50 euros

 On remarque que le producteur de la terre fertile n’a pas intérêt à vendre moins cher son produit car le taux de profit est le même que celui de la terre marginale.

Il a tout intérêt à aligner son prix, au prix de la terre la moins fertile.

Dans ce cas, on a :

Cout de production = 80

Prix de vente = 150

Taux de profit = 70

Le producteur de la terre fertile gagne à aligner son prix à celui de la terre marginale, car il réalise un bénéfice non pas de 50 euros mais de 70. Entre ces 2 producteurs, la rente différentielle est de 20.

Conclusion :

Les producteurs des terres les plus fertiles, dont les coûts de production sont bas, n’ont pas intérêts à vendre moins cher leur production, car leur terre étant exploitée au maximum, ils ne peuvent augmenter leur production et leurs parts de marché. Ce sont alors les terres les plus productives, c’est-à-dire les plus fertiles, qui dégageront un bénéfice plus important.

2) L’effet de la concurrence

Sous l’effet de la concurrence entre les capitalistes, les taux de profit tendent à s’égaliser partout au niveau du taux de profit le plus faible, celui que l’on obtient sur les terres marginales.

En effet, lorsqu’on arrive à un nombre important de producteurs sur le marché, une concurrence se crée. Les producteurs pour gagner en compétitivité baissent le prix de leurs produits. Cette baisse des prix engendre donc une diminution des profits des producteurs.

3) Les rendements décroissants aboutissent à un état stationnaire

Pour Ricardo, la croissance démographique entraîne l’exploitation des terres de moins en moins fertiles.

Les coûts de production de ces terres marginales sont plus élevés (car difficile à exploiter donc plus de travail), et cela va aboutir à des rendements décroissants.

La loi des rendements décroissants est un concept développé par Ricardo. Il applique cette loi à l'agriculture en affirmant que plus des terres sont exploitées pour faire face à l'accroissement de la population, moins elles seront fertiles et les rendements diminueront. L'exploitation des ressources est donc rentable pour un petit nombre de personnes mais lorsque la population augmente et nécessite l'exploitation d'autres ressources, celles-ci sont moins productives.

Cette situation entraîne un taux de profit faible. Ce taux de profit étant devenu trop faible, il n’incite plus les capitalistes à investir : on entre dans un état stationnaire.

Pour résoudre ce problème, certains auteurs avancent comme solution le progrès technique. Celui-ci pourrait retarder cette échéance en générant une hausse des rendements. Mais Ricardo n’est pas de cet avis, et n’imagine pas qu’il puisse contrecarrer durablement cette tendance vers l’état stationnaire.

Conclusion :

Plus la population augmente, plus on est obligé de mettre en culture de nouvelles terres. Or ces nouvelles terres seront moins fertiles que les premières, moins productives et donc avec des coûts de production supérieurs.

Les producteurs, pour continuer de réaliser des bénéfices, augmentent alors leurs prix.

Le prix des denrées alimentaires va alors grimper, faisant monter de même les salaires des travailleurs pour que ceux-ci subsistent (le salaire est un salaire de subsistance c’est-à-dire qu’il sert à payer le minimum vital au travailleur).

Les profits sont donc pris en tenaille entre la hausse de la rente et la hausse des salaires de subsistance.

La hausse de salaire conduit à la baisse du profit, qui mène à un ralentissement de l’économie et, à long terme, à l’état stationnaire.

Sources :

- Encyclopédie universalis

- Encyclopédie Larousse

- Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Claude-Danièle Echaudemaison

- Site web du centre nationale des ressources textuelles et lexicales

- http://www.cnrs.fr/

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