La Globalisation Financiere Conduit-elle A Une Allocation Optimale De L'epargne

Pour ses défenseurs, la mondialisation doit engendrer d'importants bienfaits pour la planète. Le développement des échanges est source de croissance et doit permettre aux pays les moins avancés de rattraper leur retard. La globalisation financière, en favorisant une meilleure allocation des ressources à l'échelle internationale, doit stimuler les secteurs et les pays les plus dynamiques. Selon cette conception, l'épargne des pays du Nord devrait logiquement aller s'investir largement vers les pays du Sud. Cette vision optimiste est fondée sur l'hypothèse que, dans les conditions normales, les marchés financiers tendent spontanément à converger vers l'équilibre et à réaliser un allocation "optimale" des ressources financière à l'échelle de la planète.

Une autre conception de la finance, moins optimiste et d'inspiration keynésienne, montre que les marchés financiers se caractérisent par d'importantes imperfections. Les dysfonctionnements des marchés financiers sont liés à ces asymétries d'informations qui empêchent les marchés d'évaluer correctement les actifs financiers et de diriger efficacement les fonds vers les pays et les agents économiques qui ont l'opportunité de réaliser les investissements les plus productifs. Cette information imparfaite amène également les opérateurs à suivre un comportement grégaire et mimétique (quand l'information fait défaut, on copie son voisin, espérant qu'il a plus d'information que soi). Ainsi s'explique que, à certains moments, les investisseurs se ruent massivement vers certains pays émergents, perçus comme des eldorados, puis se retirent brutalement de ces pays s'ils sont inquiets et déçus par leurs rendements, ce qui est à l'origine des crises.

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