G.Mosse: La « brutalisation des sociétés »
Commentaire de texte : G.Mosse: La « brutalisation des sociétés ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar parisolitaire • 15 Mars 2013 • Commentaire de texte • 775 Mots (4 Pages) • 1 324 Vues
A. Thèse de G.Mosse, Fallen soldiers. Reshapping the Memory of the World War, 1990, Oxford. La « brutalisation des sociétés ».
« L’expérience et la transcendance de la guerre et de la mort ont-elles conduit à ce que l’on pourrait appeler la domestication de la guerre moderne, à son acceptation en tant qu’élément naturel de la vie politique et sociale », ce qui a pu aboutir par la suite aux camps de la mort ?
B. Thèse contestée, à nuancer: A.Prost, “Brutalisation des sociétés et brutalisation des combattants”, in Les sociétés en guerre, 1911-1946, B.Cabanes et E.Husson (coord.), Armand Colin, 2003. La guerre n’a brutalisé qu’une minorité d’hommes.
S’inspirant de l’ouvrage de J.Bourke (An Intimate history of killing. Face to face Killing in twentieth Century Warfare, London Granta, 1999) ou encore du Colonel Marshall, Men against fire. The problem of Battle command in Future War, Gloucester, Peter Smith, 1978 (1ère édition, 1947), on en arrive à l’hypothèse que 10% (seulement) des soldats en 1940 ont voulu tuer. D’après T. Ashworth, le « vivre ou laisser vivre » l’a emporté sur le « Tuer ou être tué ». De même, la mort de masse est le fruit de l’artillerie et des progrès d l’armement. La mort devient « invisible » : on ne sait pas si on a tué… Question essentielle dans cette séquence du programme : «Qui a tué ? ». Ici, davantage de témoignages sur la mort subie que la mort donnée.
Pour A.Prost, la brutalisation concerne les sociétés, la violence plutôt l’individu, donc, la question essentielle ici est celle de la transgression de l’interdit du meurtre.
Ne pas oublier que le pacifisme a été très important en France et au Royaume-Uni, et non en Allemagne dont Mosse s’inspire largement. Cela renvoie au concept d’histoire comparée.
II.Définitions
A. Thèse de S.Audouin-Rouzeau sur l’expérience combattante : « La guerre au XXe siècle, L’expérience combattante », Documentation photographique n°8041, La documentation française, 2004.
Important d’utiliser le pluriel ici : des expériences combattantes (guerre des tranchées, de position, de mouvement, la Blietzkrieg, le débarquement de 1944…, La situation en Europe, dans le Pacifique…)
Pour S.Audouin-Rouzeau, l’expérience combattante est entendue ici par « soldats qui ont traversé une expérience de guerre et qui y ont survécu». Toute expérience combattante est d’abord expérience corporelle (corps redressés, couchés, niés, impuissants, la blessure, la mort) et entraîne avec elle l’expérience de la solitude, de la durée.
Il prend également en compte la psychée : en 1914-1918, les pertes psychiques représentent 14% des indisponibilités.
Nuance : on ne combat pas que sous l’uniforme, qu’avec des armes, que si on est un homme…
B. Thèse contestée par F.Rousseau :
La guerre censurée, Point histoire, n°330, 2003. Du même : F.Rousseau et R.Cazals, 1914-1918, le cri d’une génération.
Les soldats sont des victimes, soumises aux volontés d’élites militaires et politiques qui les
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