Délocalisations, quelle menace pour l'emploi ?

1. SUJET N°2

Vous êtes consultant(e) auprès d'un organisme d'études spécialisées dans l'activité des entreprises. Cet organisme doit fournir à la chambre de commerce de votre région des informations sur les intentions des entreprises de délocaliser hors de France ou de relocaliser en France certaines de leurs activités. Pour préparer la conduite des entretiens avec les différents chefs d'entreprise, vous avez rassemblé une documentation qui vous permet de mieux connaître la situation de la France face aux choix des entreprises françaises de délocaliser.

À partir de la documentation que vous avez rassemblée, vous allez rédiger une synthèse préalable à la conduite de votre enquête sur les intentions des entreprises en matière d'investissements. Pour cela, vous répondrez aux questions suivantes :

1. Identifiez les risques que fait peser l'internationalisation des FMN françaises sur l'économie de la France.

2. Déterminez ce que recherchent les entreprises qui délocalisent.

3. Identifiez les limites aux gains espérés des délocalisations.

4. Présentez les arguments qui plaident en faveur du "made in France".

ANNEXE 1 : Délocalisations, quelle menace pour l'emploi ?

La mondialisation transfère-t-elle massivement les emplois vers les pays à bas salaires ? Pour l'instant, non. Mais le phénomène des délocalisations semble s'intensifier.

Parmi toutes les peurs que suscite la mondialisation, celle de voir son poste délocalisé dans un pays du Sud, de perdre son emploi, est tenace. Elle est nourrie notamment par l'explosive croissance chinoise. Pour autant, est-elle bien fondée ? Plusieurs angles d'attaque sont envisagés ici.

• Statistiquement : non. Aucune étude ne démontre de façon convaincante des pertes nettes d'emplois importantes associées au commerce international ou aux délocalisations. En France, seuls 4% des investissements à l'étranger correspondraient effectivement à des délocalisations selon la DREE*.

• Théoriquement : non. Car c'est le jeu normal de la spécialisation des économies. Le Sud capte l'essentiel des productions traditionnelles (textile, cuir, chaussure, électronique grand public, etc.) car il a une structure économique adaptée à ce type de production, qui demande beaucoup de main d'œuvre et peu de technologie innovante. Le Nord se concentre sur les activités élaborées qui réclament technologie et savoir-faire. Les facteurs de production libérés dans les secteurs importateurs sont alors récupérés par les secteurs exportateurs en pleine croissance, garantissant ainsi le plein-emploi.

• Socialement : oui. Car les ajustements induits par la mondialisation s'avèrent très délicats à gérer : la théorie supposerait que les ouvrières du textile du Nord de la France aillent à présent construire des Airbus à Blagnac. Derrière la caricature, on comprend que la mondialisation crée des emplois qualifiés (les gagnants) et détruits des emplois peu qualifiés (les perdants). Cela suppose une très grande mobilité du travail au niveau géographique mais aussi sectoriel et dans l'échelle des qualifications. […]

• Et demain ? Peut-être,

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