CONTRIBUTION DE LA BANCARISATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Mémoire : CONTRIBUTION DE LA BANCARISATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tnoci227 • 23 Février 2017 • Mémoire • 2 157 Mots (9 Pages) • 2 988 Vues
- Contexte et Problématique
La fonction d’intermédiation financière apparait comme un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement économique d’un pays (Beokolo-Ebe, 2002). Cette notion d’intermédiaire a été définie de différentes manières au cours du temps mais l’idée générale reste la même. Cette idée selon laquelle l’intermédiation financière est un mécanisme d’ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant par l’intervention d’un tiers tel qu’une banque. De nombreuses études empiriques ont de ce fait établi l’existence d’une corrélation positive entre la prospérité d’un pays et la performance de son système financier, notamment mesuré par l’ampleur des crédits qui sont octroyés.
Au regard de l’importance du système bancaire dans la croissance économique d’un pays et vu l’ambition des responsables de l’union monétaire ouest africaine d’atteindre un taux de bancarisation de 20% d’ici 2020, force est de constater que le système bancaire ne répond pas aux aspirations de la zone. En effet, depuis 2012, la zone monetaire presente une croissance qui reste au-delà des 6% et qui pourra être maintenue jusqu’à 2020 selon le rapport du FMI No.16/96 de mars 2016 sur l’UEMOA mais avec un secteur bancaire peu performant car, ne jouant pas pleinement son rôle dans le financement de l'activité économique au travers de son incapacité à générer plus d’épargne qui puisse servir de crédit aux entreprises et aux consommateurs. D’où le recours sans cesse des pays membres aux capitaux extérieurs pour pallier à l’insuffisance de l’épargne domestique comme l’atteste le financement des PND 2012-2015 et 2016-2020 pour la Côte d’ivoire qui reste la plus grande économie de la région. Tout ceci est dû à la faiblesse du taux de bancarisation en dans l’UEMOA. Selon la BCEAO, ce taux de bancarisation était estimé à 15% en 2015. Pourtant, dans les pays développés, le taux de bancarisation est d'au moins 95% tandis que celui des pays intermédiaires du continent comme l’Afrique du Sud, le Maroc, ce taux est au-delà des 75% (source). Il existe donc un véritable problème de confiance des populations envers les banques et un certains nombres de contraintes qui expliquent les difficultés des banques à réduire la surliquidité dans l’économie ce qui constitue une contrainte pesant lourdement sur le processus de développement.
Des lors, ce faible niveau d'intermédiation financière par rapport à la taille de l'économie suscite de plus en plus d’inquiétude chez les acteurs du développement. D’autant plus qu’un ivoirien sur 8 détient un compte bancaire et 15 épargnants sur 100 utilisent un compte bancaire en Côte d’Ivoire, alors que ce ratio est en moyenne égal à 25 en Afrique sub-Saharienne (BM, 2016). Il atteint même 32 dans les pays à bas revenus, soit deux fois plus. De plus, les épargnants délaissent de plus en plus les banques pour se tourner vers d’autres structures financières. Ce manque de confiance des populations à l’égard du secteur bancaire limite considérablement la capacité des banques à financer l’économie et accentue dans une moindre mesure la dépendance des pays vis-à-vis des capitaux extérieurs.
Aujourd’hui, on constate de plus en plus une faiblesse dans l’accès aux services financiers bancaires se caractérisant par l’insuffisance ou le manque d’infrastructures, des couts de transactions élevés et par des disparités considérables entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les zones rurales et urbaines.
Ainsi, au regard de l’existence d’une grande part d’individus exclus des services bancaires, vu l’importance de l’inclusion financière en terme de lutte contre la pauvreté et d’atteinte de croissance forte et inclusive. La faiblesse du niveau de bancarisation reste une préoccupation toujours d'actualité. D’où la question de savoir quel est l’impact de la faiblesse du taux de bancarisation sur la croissance économique dans la zone UEMOA ? C'est en ce sens que nous nous proposons d'étudier le thème : « contribution de la bancarisation sur la croissance dans les pays de l'UEMOA».
Relevant de ce qui précède, notre préoccupation dans ce travail consiste à répondre aux questions suivantes : la croissance démographique au sein de l’union constitue t- elle un frein à la croissance économique? Existe-t-il un lien entre le niveau de l’innovation technologique et la croissance économique?
- Objectifs de la recherche
Objectif général
L’objectif général de ce travail est de montrer l’importance d’une hausse du taux de bancarisation sur la croissance économique des Etats de l’UEMOA.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont formulés en fonction des questions de recherches retenues :
O1 : Il s’agit d’une part de mettre en évidence le rôle d’une hausse galopante de la population sur la croissance économique puis d’autre part présenter les facteurs qui en découlent et enfin les mécanismes favorables à une utilisation efficace et productive de cette population au sein de la zone.
O2 : Analyser le niveau de l’innovation technologie dans l’union et de montrer son impact sur la croissance.
- Hypothèses de recherche
Hypothèse générale
La faiblesse du taux de bancarisation au sein de l’UEMOA constitue un frein à la croissance économique.
Hypothèses spécifiques
H1 : L’accroissement de la population constitue un moyen efficace et productif pour une croissance inclusive.
H2 : L’innovation représente un levier important d’atteinte d’une croissance durable et soutenue au sein de la zone monétaire.
Intérêts et choix du sujet
Le choix porté à ce sujet n'est pas un fait du hasard, étant donné que la reprise des activités bancaires nécessite une attention particulière en Côte d’ivoire.
- L'intérêt personnel dans cette étude est qu'elle va nous permettre de comprendre le concept de la bancarisation et son lien avec la croissance économique.
- L'intérêt pour l'économie de la zone consiste à montrer que le développement de la bancarisation a de l'impact positif sur la croissance économique. Et que cela permet aux banques de financer l'économie. Les résultats issus de cette recherche permettront aux autorités, de voir les avantages que présentent la banque postale et la nouvelle règlementation du mobile money en mobile banking.
- L'intérêt pour le grand public, réside dans le fait que les résultats issus de cette recherche pourront servir de guide aux différents acteurs concernés dans la prise de décision pour une amélioration non seulement de la qualité des services rendus par les banques mais aussi des avantages qu’apportent les TIC, la poste et les IMF dans un pays. La réflexion sur ce thème s'avère indispensable pour tout lecteur qui sera intéressé.
- Revues de littérature
- Revues théoriques
Les principaux travaux de base ayant été effectués sur l’intermédiation financière sont ceux de Gurley et Shaw (1960) dans « Money in a theory of finance » qui pour la première fois, analysèrent des institutions financières par rapport à leur fonction d’intermédiation en s’interrogeant sur le processus de financement de l’activité économique et Hicks (1974). Dans cette analyse, les agents non financiers de l’économie confient leurs disponibilités liquides ou épargnes à des institutions qui à leur tour consentent des crédits à d’autres agent non financiers afin de permettre de financer effectivement leurs activités. De même, Biales (1999) définie les intermédiaires financiers comme « des institutions qui réalisent l’adéquation quantitative et qualitative entre l’épargne disponible des prêteurs et les besoins de financement des emprunteurs…en apportant une garantie qui repose sur leur notoriété, leur surface financière et la division des risques à laquelle ils procèdent ». Cependant, des études ont montrées qu’ils existent des contraintes aux activités d’intermédiations. A ce titre, deux grandes théories permettent d'identifier les différents facteurs qui contribuent à la limitation de l'accès aux services financiers. Il s'agit de la théorie des frontières des possibilités d'accès et des barrières à l'accès. Elle a été développée par Beck et De la Torre (2006). Ils partent du principe économique de la loi de l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès aux services bancaires et financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour expliquer le niveau de l'offre sont les coûts de transaction et les risques systémiques et particuliers. Quant à la demande, elle est appréciée par des facteurs économiques (revenu, prix) et non économiques (illettrisme financier et barrière culturelle et religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus importants de la problématique d'accès aux services bancaires et financiers que sont d'une part, l'accès aux services d'épargne et de paiement et d'autre part, l'accès au crédit.
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