Synthèse – liens entre la qualité, la certification et l’innovation

Synthèse – travaux de Pekovic et de Rolland : liens entre la qualité, la certification et l’innovation

En 2012 1820 entreprises ont fait la démarche de la certification ISO 9000. Plus de 20 ans après son existence la certification ISO 9000 continue donc de faire des émules. Cet engouement pousse à se poser de nombreuses questions. Quel sont les réels apports sur l’innovation de cette certification, existe-t-il des facteurs qui conduiraient à une certification réussie et si oui quels sont-t-ils. La certification ISO 9000 est-elle indispensable au processus d’innovation ou existe-t-il des alternatives et enfin quel est le lien entre la certification et la qualité.
Autant de questions qu’il est important de se poser et auxquelles les revues de Sylvie Rolland et Sanja Pekovic apportent des éléments de réponse.

Il faut tout d’abord le rappeler, ISO 9000 est un système de management qui désigne un ensemble de normes relatives à la gestion de la qualité, publiées par l’Organisation International de normalisation (ISO)


La  question qui se pose régulièrement est si la certification et plus précisément ISO 9000 joue positivement sur l´innovation ou non. D´après certains auteurs, c´est plutôt la qualité des produits et des procédures qui permet d´assurer un environnement favorable à l´innovation. Pour d´autres, la qualité représente même un facteur empêchant les entreprises à être innovantes, du fait qu´un certain niveau de qualité et d´innovation est impossible à atteindre simultanément. Cette contradiction se présente car le type de système de qualité ainsi que celui d´innovation choisi influencent l´impact de la qualité sur l´innovation. Ce sont principalement les pratiques de gestion qui sont censées intégrer la qualité dans le processus organisationnel des entreprises. Vu que la certification ISO 9000 implique que l´entreprise se focalise sur un processus de changement organisationnel, la certification améliore la performance d´innovation en jouant indirectement sur la qualité. Par conséquent, il peut être justifié que les entreprises ayant un niveau de qualité élevée sont plus innovantes que d´autres.

Nous avons souhaité nous démarquer du consensus sur l’existence ou non d’un antagonisme entre  l’innovation et la qualité et partir du postulat qu’il existait bien une relation positive entre ces derniers.

Dans la première partie sont abordés les différents apports de la certification ainsi que les différents facteurs permettant une certification efficiente.

La deuxième partie met en doute le caractère exclusif de la certification ISO 9000 comme principal outil de performance de l’innovation, et évoque les différentes alternatives et limites.


I- Les apports d’une certification réussie

Vu que ISO 9000 est appliquée par plus d’un million d’entreprises à travers 176 pays dans le monde, il est nécessaire de tenir compte des apports véritables d’une certification (ISO9000) au sein d’une entreprise. Nous étudierons donc dans quelle mesure une certification peut contribuer à l’amélioration continue d’une entreprise via l’innovation et l‘amélioration de la qualité de son produit et de son organisation.

Selon Sylvie Rolland, les apports de la certification dans une entreprise peuvent être classés en deux groupes, les apports internes et les apports externes. Du côté des apports internes, une certification réussie peut conduire à une meilleure productivité selon Corbett et al.(2005). Elle permet d’éviter la dégradation substantielle de la production de l’entreprise. Ainsi, un consensus est établit concernant l’impact positif de la certification ISO 9000 sur la communication interne au sein de l’entreprise. Quatre apports externes de la certification iso 9000 sont concernés dans la revue de Corbett et al.(2005). Premièrement, il existe un effet positif de la certification sur la commercialisation dans certains secteurs, comme le secteur des équipements informatiques et électroniques. Deuxièmement, la certification améliore la satisfaction client via une amélioration de la maîtrise des processus. Enfin, il en ressort des impacts positifs sur les rendements financiers et la valorisation boursière de l’entreprise. Selon l’étude de Docking et Dowen (1999), la certification accordée par un organisme indépendant peut accroître la valeur de l’action sur le marché.

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