Monnaie Et Souveraineté
Mémoire : Monnaie Et Souveraineté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bwin210 • 30 Mars 2014 • 5 141 Mots (21 Pages) • 864 Vues
Introduction :
Au moment où l’Euro est constamment remis en question, un problème se pose : celui de la souveraineté monétaire. Définissons en premier lieu ce qu’est la souveraineté monétaire.
La souveraineté désigne le droit exclusif d'exercer l'autorité politique (législative, judiciaire et exécutive) sur une zone géographique délimitée ou un groupe de personnes vivant en communauté.
La souveraineté monétaire est un champ spécifique de la souveraineté, qui s’applique dans le domaine monétaire. On considère 2 niveaux pour définir la souveraineté monétaire avec un niveau primaire basé sur ces 4 éléments :
⁃ La présence d’une autorité qui s’affirme souveraine en matière monétaire dans un espace donné
⁃ La définition par cette autorité d’une unité de compte ainsi que de sa valeur
⁃ La possibilité de prélèvement par cette autorité d’un revenu de souveraineté
⁃ L’établissement et la diffusion d’une symbolique monétaire constituant les marques de la souveraineté
Et un niveau secondaire qui fait de la souveraineté monétaire un absolu basé également sur 4 éléments :
⁃ La capacité à imposer les instruments monétaires de l’autorité souveraine dans les pratiques internes de compte et de paiement.
⁃ La capacité à maîtriser les pratiques de conversion entre monnaie nationale et monnaies étrangères, autrement dit la maîtrise de la convertibilité de la monnaie.
⁃ La capacité à mener une politique monétaire, autrement dit à moduler les conditions de l’émission de moyens de paiements et donc à agir sur la quantité de monnaie émise.
⁃ La capacité à mener une politique de change, autrement dit à moduler la valorisation externe de la monnaie interne.
On remarque que le 2ème niveau introduit des éléments liés aux relations avec l’extérieur (politique de change et pratiques de conversions) et que réapparaissent les 4 facteurs du niveau primaire de la souveraineté monétaire : l’affirmation d’une souveraineté, la définition d’une unité de compte, le prélèvement d’impôts et la diffusion d’une symbolique monétaire.
On peut schématiser la souveraineté monétaire comme ci-dessous :
Pour définir la souveraineté monétaire il faut auparavant définir la monnaie et ses différentes fonctions. La monnaie remplit 3 fonctions économiques : une fonction d’unité de compte (présente dans les 2 niveaux de définition de la souveraineté monétaire), une fonction d’intermédiaire des échanges et une fonction de réserve des valeurs. Ainsi que des fonctions politiques, la monnaie peut assurer le pouvoir politique d’un dirigeant (soit l’affirmation d’une souveraineté, une des définitions de la souveraineté monétaire) et unifier le pays comme par exemple en France où les seigneurs se rassemblaient auprès du roi lorsqu’il a le monopole de la monnaie (c’est donc la diffusion d’une symbolique monétaire)
On voit donc que la monnaie a un lien avec la souveraineté d’un pays, au travers de la souveraineté monétaire, mais certains pays auraient perdu ou n’auraient pas de souveraineté monétaire ou prouvent que la monnaie n’a aucun lien avec la souveraineté.
La monnaie est-elle un symbole de souveraineté ?
Nous allons donc vérifier si la monnaie est oui ou non un outil d’affirmation de la souveraineté.
I/La monnaie est un instrument d'affirmation de la souveraineté
1) a) Le souverain impose sa monnaie
Suite à la chute de l’empire romain, l’économie est au ralenti et le nombre d’échanges est considérablement réduit. Les souverains francs et mérovingiens imitent la monnaie romaine qui est délaissée au profit du troc.
Il faut attendre Charlemagne pour que la valeur de la monnaie redevienne forte puisqu’il impose sa propre monnaie à toute l’Europe. Ensuite il décide que la frappe de la monnaie sera réservée à l’usage royal et impose une monnaie faite uniquement d’argent à cause de la rareté et de la pénurie d’or en Europe occidentale.
En plus d’avoir changé le métal des pièces, Charlemagne change aussi leur présentation en y inscrivant son monogramme entouré du nom de la ville où la pièce a été frappée et de l’autre côté de celle-ci son titre entourant une croix : au début « Carolus rex » (roi Charles) puis Imperator (empereur).
Le premier souverain à figurer sur sa monnaie est le roi de France Philippe le Bel en 1290. Il y est représenté en majesté et sa monnaie est appelée le petit royal.
Sur ces pièces on y retrouve tous les symboles de la souveraineté : la couronne, le trône, le sceptre, la fleur de lis et le manteau. Sur les pièces les images sont représenter ainsi pour être accessible à la population.
L’image du souverain est associée au métal le plus noble, en l’occurrence l’or, et à la valeur en cours la plus forte de la monnaie.
En imposant sa propre monnaie, le souverain veut montrer toute sa puissance et son pouvoir dans le pays et, dans le cas de Charlemagne, dans l’Europe entière.
1) b) Hyperinflation de la monnaie allemande
À la sortie de la première Guerre Mondiale, le Traité de Versailles charge l'Allemagne de rembourser les dégâts causés par la guerre. Les conséquences de ce dédommagement entraîne une importante perte d'argent. L'Allemagne subit alors ce qui sera appelée l'Hyperinflation. Cette crise monétaire hyperinflationiste est représentée par la chute que subit la quantité réelle de la monnaie officielle. En effet alors qu'en 1913, la banque centrale allemande comptait dans ses caisses 6070 millions de Goldenmarks, contre seulement 97,4 millions (chiffre en Goldenmark) en 1923. Les Goldenmarks furent remplacés par les Papiermarks instaurés par la République de Wiemar, deux éléments de l'histoire allemande dont la popularité fut assez faible, puisqu'en même temps que les Allemands pensaient avoir été trahis par les dirigeants de Weimar, la monnaie instaurée fut victime d'une énorme crise.
Cette crise s'exprime directement par la perte de confiance du peuple allemand envers le Mark et par son rejet.
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