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Les Variation De La Demande

Mémoire : Les Variation De La Demande. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2015  •  2 383 Mots (10 Pages)  •  859 Vues

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SUJET : Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent-elles les fluctuations économiques ?

La croissance économique est ce phénomène de longue période qui, amorcé en Europe avec la révolution industrielle, puis en Amérique du Nord et plus récemment en Asie ; transforme les économies et les sociétés tout en les enrichissant (augmentation du PIB).

Ce phénomène n’est pas régulier : des cycles de longues périodes, au cours desquelles des phases de plusieurs décennies d’expansion (augmentation soutenue du PIB) et de dépression (croissance ralentie, voire décroissance) se succèdent avaient été identifiés par l’économiste russe Kondratieff.

À plus court terme, à l’intérieur même d’une phase d’un cycle long, la croissance connaît des fluctuations conjoncturelles pouvant provoquer montée du chômage ou tensions inflationnistes. Les pouvoirs publics sont donc tentés d’intervenir pour limiter ces fluctuations de façon à ce que la croissance soit le plus près possible de son potentiel. Ces politiques conjoncturelles ne peuvent être pertinentes que si elles s’appuient sur une analyse des causes de ces fluctuations. On peut à cet égard penser que si l’on ne produit pas autant que le permettraient les facteurs disponibles (main d’œuvre, capital, technologie), c’est que la demande de biens et services ne le justifie pas.

Et de fait, la tradition keynésienne accorde une place centrale aux variations de la demande dans l’analyse des fluctuations de la croissance (I). Mais d’autres facteurs explicatifs, qu’ils soient d’origine économique (endogènes) ou non (exogènes) doivent être pris en compte.

I. Les fluctuations de la croissance s’expliquent en partie par les variations de la demande…

A. Quelle contribution des composantes de la demande aux variations du PIB ?

1) Quelles sont les composantes de la demande globale ?

La demande globale comprend la demande intérieure et la demande extérieure. La demande intérieure comprend les dépenses de consommation finale des ménages et celle des administrations publiques (APU) ainsi que les dépenses d’investissement (FBCF) des ménages, des entreprises et des APU. La demande extérieure est constituée des exportations. Comme une partie de cette demande est satisfaite par des achats à des non-résidents, il faut déduire les importations pour obtenir la demande dans laquelle peut s’écouler ce qui est produit dans un pays (son PIB). Enfin une partie de ce qui est produit peut être stocké (augmentation des stocks) ou, au contraire, une partie de la demande peut être satisfaite par une diminution des stocks.

Finalement,

PIB = CF des ménages + CF des APU + FBCF + (X-M) + Variation des stocks.

Il s’agit d’une égalité comptable qui est toujours vérifiée. Donc, toutes choses égales par ailleurs, toute augmentation de l’une des composantes de cette demande globale équivaut à une augmentation du PIB.

2) La contribution de la demande intérieure

La consommation des ménages est le principal « moteur de la croissance ». Par exemple, en 2005, sur 1,8 % de croissance du PIB, 1,7 % étaient tirés par l’augmentation de la consommation des ménages (doc. 1).

Cette composante est cependant plus stable que la plupart des autres. Par exemple en 2008 et 2009, si la consommation finale des ménages avaient été le seul facteur de variation du PIB, celui-ci auraient connu un net ralentissement (+0,1 % par an) mais n’aurait pas diminué comme il l’a fait (-0,1 % en 2008 et -3,1 % en 2009).

La FBCF représente une part moins importante de la demande intérieure que la consommation, mais elle connaît des variations beaucoup plus marquées, qui, en conséquence, contribuent grandement aux fluctuations de la croissance. Par exemple, en 2009, sur 3,1 % de baisse du PIB en France, 2,3 % (soit plus des deux tiers) s’expliquent par la chute de l’investissement.

Ce phénomène s’observe dans tous les pays développés (docs. 2 et 3) : sur la période 2002-2011, les années de faible croissance se caractérisent par une baisse marquée de la FBCF (comme en 2002) et les années de baisse du PIB par une baisse encore plus forte de la FBCF (comme en 2009). A l’inverse, lorsque la croissance augmente comme en 2003-2004, l’investissement augmente plus fortement.

Les dépenses de consommation finale des administrations publiques jouent contraire un rôle stabilisateur « contra-cyclique » qui limite les fluctuations de la croissance. Les pouvoirs publics peuvent en effet maintenir ou augmenter leurs dépenses en période de récession (ce qui suppose généralement un creusement du déficit public) pour compenser la faiblesse de la demande privée. Ainsi (doc. 1) en 2009, la consommation finale des administrations publiques est la seule composante de la demande dont l’effet sur la croissance a été accru par rapport à 2008 (de +0,3 % en 2008 à + 0,6 % en 2009).

3) La contribution de la demande extérieure

Les économies étant de plus en plus ouvertes les unes sur les autres, la demande extérieure joue un rôle de plus en plus important dans la croissance, et surtout contribue à la propagation internationale de ses fluctuations.

En effet, lorsque la croissance est forte dans un pays, celui-ci importe davantage (de biens de consommation et de biens de production), ce qui accroît les débouchés pour les autres. Inversement quand le PIB d’un pays diminue, celui-ci importe moins, ce qui limite sa propre récession (en France en 2009 les importations ont exceptionnellement contribué positivement à la croissance), mais ralentit la croissance dans les autres en les privant de débouchés.

Cela contribue à expliquer la synchronisation des fluctuations de la croissance dans les pays développés (doc. 2).

B. L’analyse keynésienne du rôle de la demande

Selon l’analyse keynésienne, les fluctuations conjoncturelles de la croissance s’expliquent par la demande anticipée par les chefs d’entreprises ou demande effective.

Pour produire plus, les chefs d’entreprises doivent accroître leurs capacités de production, c'est-à-dire embaucher et investir. Or ces opérations de recrutement et d’investissement prennent du temps. Les chefs d’entreprises, au moment où ils doivent prendre leurs décisions, ne savent donc pas quelle sera le niveau de la demande au moment où leurs capacités de production seront opérationnelles.

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