Le Modele Japonais De Gestion
Compte Rendu : Le Modele Japonais De Gestion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Mai 2013 • 8 570 Mots (35 Pages) • 894 Vues
Introduction
Introduction
La mondialisation accentuant la concurrence sur les marchés internationaux, les
entreprises et les facultés de gestion s'intéressent de plus en plus aux “modèles
gagnants” d'organisation et aux nouveaux avantages compétitifs qui pourraient
permettre de devancer leurs concurrents. Dans ce contexte, les chercheurs se sont
aussi intéressés aux modèles ou stratégies gagnantes susceptibles d'aider à la
compréhension des processus de création d'avantages compétitifs et, surtout pour les
chercheurs en sciences sociales notamment, susceptibles d'influer sur la distribution
de la richesse.2
Thème large s'il en faut, l'exemple du Japon dans ce contexte semble toutefois
se démarquer par son succès économique relativement durable et la compréhension
de ce succès apparaît relativement incontournable. Mais l'itinéraire particulier de ce
pays est-il imitable? Le mode de production japonais n'a commencé à retenir
l'attention que lorsque les firmes japonaises ont posé un défi de compétitivité
menaçant, en particulier pour l'industrie Nord-américaine de l'automobile, un secteur
stratégique. Un sentiment d'urgence a donné lieu à plusieurs réactions défensives ou
offensives selon que l'on percevait le modèle japonais comme imitable ou non.
L'attraction du modèle japonais a déclenché une avalanche de recherches
surtout parce qu'il semble s'agir ici d'un autre type de capitalisme3
remettant en
question, le cas échéant, un ensemble de pratiques institutionnalisées. Plusieurs
études comparatives ont cherché à identifier les facteurs pouvant expliquer les
différences de performance économique entre le Japon et le reste du monde et, sans
vouloir être restrictif, les contributions de Womack, de Coriat et d'Aoki nous sont
apparues importantes pour évaluer la capacité d'adoption4
du modèle japonais hors
Japon.
Les processus de diffusion d'un modèle de production sont complexes5
. En
effet, un ensemble de configurations spécifiques à l'organisation industrielle et
2
Aoki (1993); Blaine (1993).
3
Ozaki, (1991); Albert, (1991)
4
Kochan (1995) et d'autres parlent d'apprentissage adaptatif contrairement aux deux autres positions
concernant la diffusion du modèle japonais selon lesquelles d'une part la concurrence internationale
diffusera naturellement les modèles (Womack, Jones et Roos, 1992) et celle d'autre part considèrant
les modèles comme culturellement ou institutionnellement déterminés et donc non-diffusable.
5
Womack, Jones et Roos (1992) voir chapitre 9 sur la diffusion du fordisme.sociale incluse au sein d'un vecteur - la firme - peut-il être "transplanté" d'un
ensemble culturel à un autre? Plusieurs études se sont donc orientées vers l'étude des
filiales de firmes japonaises installées hors Japon et ont permis de mettre à jour un
phénomène d'hybridation, soit la rétention de certaines pratiques et de la mise au
rancart d'autres.
Notre recherche vise à enrichir la connaissance de ces processus d'hybridation.
Comparativement à d'autres hypothèses concernant le succès du modèle japonais, il
nous est apparu pertinent de considérer les modèles centrés sur la firme et la gestion
des ressources humaines. Nous avons donc conçu un test empirique pour confronter
ces modèles au comportement et à la structure des firmes au Canada.1.1 Hypothèse du management comme source du succès japonais
Le style de management à la japonaise est devenu la principale hypothèse du
succès des entreprises à partir des années 80 et cette explication domine encore
aujourd'hui.6
On peut diviser ce type d'explication en deux catégories, soit d'une part,
les techniques de production et d'autre part, les techniques de gestion des ressources
humaines: les unes et les autres ne sont toutefois pas totalement indépendantes.
Pour les uns, le juste-à-temps ou, plus généralement, la “production allégée”
serait un facteur déterminant de la compétitivité des prix japonais7
et également un
facteur de flexibilité permettant de répondre rapidement aux demandes diversifiées et
variables des marchés d'aujourd'hui. L'entreprise japonaise serait particulièrement
préoccupée par les coûts à la source et elle serait également très réfractaire au
gaspillage, ce qui s'explique peut-être par le manque de ressources naturelles au
Japon. Les techniques des cercles
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