La stabilité de la demande de monnaie
Dissertation : La stabilité de la demande de monnaie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marco1212 • 20 Novembre 2017 • Dissertation • 3 520 Mots (15 Pages) • 1 498 Vues
Dissertation en Macroéconomie
Sujet : « La stabilité de la demande de monnaie »
Introduction
« Le XIXème siècle fut le siècle de la stabilité monétaire. Le XXème siècle celui des chaos monétaires et financiers. Le XXIème siècle commence dans un paysage monétaire révolutionnaire et apparemment stabilisé. » B.MAJNONI d’INTIGNANO.
L’économie internationale est effectivement dominée par le Dollar et l’Euro. En effet, beaucoup de sondeurs prévoyaient un monde divisé en trois parties, définies par trois monnaies : le Dollar, l’Euro et le Yen. On observe cependant un monde à penchant bipolaire dans le sens où le Dollar et l’Euro assurent à eux seuls 75 à 80% des opérations monétaires et financières internationales.
Dans la Théorie Générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Keynes se penche sur une vision globale des comportements des agents économiques : on parle de macroéconomie. Il tentera d’expliquer les déterminants de la demande globale à court terme ainsi que la fonction de buffer-stock dite « stock-tampon ». La préférence pour la liquidité ne sert pas seulement à illustrer la fonction de « buffer stock » mais aussi à identifier les services de liquidité qu'elle apporte.
Contrairement à ceux qui l'ont précédé, il considère la monnaie comme un actif de richesse, ainsi plus on détient de la monnaie et moins on détient de titres dans notre portefeuille.
Dans ces conditions le taux d'intérêt mesure le coût de la liquidité, il devient la variable d'arbitrage entre monnaie et titres.
Plusieurs questions se présentent alors à nous :
⁃ Les variables de prix jouent-elles sur la demande de monnaie ?
⁃ La demande de monnaie est-elle stable ?
⁃ La stabilité de la monnaie peut-elle garantir la stabilité du pouvoir d’achat des agents économiques ?
Afin de mieux comprendre le concept de stabilité, il conviendra d’étudier d’une part l’instabilité de la demande de monnaie chez Keynes (I) puis la stabilité de la monnaie chez Friedman (II).
I. L’instabilité de la demande de monnaie : une caractéristique de la pensée Keynésienne.
La théorie générale de Keynes diffère des autres théories dans le sens où Keynes se place au niveau macro-économique. Pour cet auteur, la norme sociale n’est autre que le taux d’intérêt de la monnaie. En effet, la plupart des théories économiques s’adonnent à la détermination d’un système de prix, tandis que Keynes, lui, cherche à déterminer un taux d’intérêt qui caractériserait l’économie à un moment donné. Ainsi découle la préférence pour la liquidité de la part des agents économiques. La monnaie devient donc un actif de richesse, composant le portefeuille de ces derniers.
Il parait donc opportun d’étudier les différents motifs pour lesquels la composition du portefeuille changerait. Il s’agit des déterminants de la demande d’encaisses.
A. Les déterminants de la demande d’encaisses.
1) La demande d'encaisses active.
⁃ Le motif de transaction, qui fait référence aux disponibilités nécessaires aux agents pour effectuer leurs échanges. Dans l’optique d’un ménage, ce motif est connu sous le nom de motif de revenu. Il correspond à la détention de monnaie rendue nécessaire par l’existence d’un intervalle de temps entre le moment où les ménages perçoivent leur revenu et celui où ils le dépensent. (On appelle motif professionnel, ce même motif, appliqué aux entreprises).
⁃ Le motif de spéculation, reflète le besoin d’encaisses dans le cas où les agents économiques souhaiteraient opérer des arbitrages entre monnaies et titres et/ou des créances, et ce dans le but d’effectuer une plus-value. Les agents entre donc sur le marché financier. Le ménage peut décider de garder son épargne sous forme liquide (=actif non rémunéré) ou de l’investir sur le marché financier, avec un risque probant de perte en capital.
Dans ce cas, l’encaisses spéculative correspond donc à une épargne sous forme de monnaie, compte tenu du niveau du taux d’intérêt. L’encaisses de transaction, qui correspond à une partie du revenu sous forme liquide, dépendra pour les ménages (les entreprises) du revenu et de la fréquence des dépenses (du chiffre d’affaire). D’après Keynes, la vitesse-revenu sera le rapport du revenu national en valeur à la quantité de monnaie active : V = Yval / M
L'encaisses active évolue donc plutôt avec le revenu national en volume car l'encaisses de transaction évolue positivement avec le revenu national.
2) La demande d'encaisse de spéculation désirée.
Le motif de spéculation traduit le besoin d'encaisses pour des opérations sur titres ou sur créances négociables. Dans ce cas, c'est le taux d'intérêt qui joue le déterminant de la demande de monnaie car il représente le rendement moyen des titres. Keynes va alors dépasser Pigou avec ces motifs puisqu’ il va élaborer la véritable première « fonction de demande de monnaie ».
C'est donc à partir de la demande d'encaisses de spéculation que Keynes va véritablement fonder sa théorie de la préférence pour la liquidité dépendant donc du taux d’intérêt. Ce dernier étant le prix de la renonciation à la liquidité pour Keynes ; c’est la variable monétaire qui assure l'équilibre sur le marché de la monnaie. Cette conception s'oppose à celle des classiques, pour qui le taux d'intérêt représente le prix de la renonciation à la consommation immédiate.
Pour comprendre le raisonnement de Keynes, il faut examiner la relation entre le taux d'intérêt et le cours des titres dans le cadre des arbitrages que font les agents en matière de composition du portefeuille.
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