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La stabilité de la demande de monnaie

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Par   •  18 Mars 2016  •  Dissertation  •  3 264 Mots (14 Pages)  •  3 016 Vues

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SIMIC Anna L2 Droit-Eco

Sujet : « La stabilité de la demande de monnaie »

        « Le besoin de monnaie n'est autre chose que le besoin de marchandise qu'elle permet d'acquérir. » Cette affirmation de l'économiste français Léon WALRAS durant le XIXème siècle, signifie que la monnaie correspond, pour les agents économiques, essentiellement à un pouvoir d'achat et qu'elle est définie par sa fonction d'instrument de paiement. Cette conclusion est retrouvée par l'économiste  britannique Arthur Cecil PIGOU au Xxème siècle. En effet, il confirme que la monnaie n'est utile qu'à des fins de transaction. Cette analyse conduit donc à penser que la vitesse de circulation de la monnaie n'est pas un paramètre stable, puisqu'elle dépend des paiements réalisés par les agents économiques et donc de leur besoin d'encaisses.

La demande de monnaie est-elle un paramètre constant ?

Quelles sont les variables explicatives de la demande de monnaie ?

Ces variables sont-elles stables ?

Nous pourrions tout d'abord étudier la théorie pré-keynésienne de la demande de monnaie puis en quoi elle est invalidée par la théorie keynésienne, mais il est également nécessaire de voir quels sont les nouveaux apports à ces théories depuis Milton FRIEDMAN.

Nous verrons donc tout d'abord les théories pré-keynésiennes de la demande de monnaie qui conduisent à une stabilité de la demande de monnaie et sa remise en cause par Keynes, puis nous verrons le renouvellement de la théorie de la demande de monnaie.

  1. Les théories pré-keynésiennes et keynésiennes de la demande de monnaie

        La Théorie Monétaire portant sur la demande de monnaie débute au début du Xxème siècle avec la Théorie de la Monnaie. Les économistes Irving FISHER et Arthur Cecil PIGOU vont chercher à déterminer les facteurs explicatifs de la vitesse de circulation de la monnaie puis verront leur analyse approfondie par John Maynard Keynes en 1930.

A) L'équilibre des échanges par FISHER et sa reformulation par l'école de Cambridge

        FISHER va fournir une analyse de la vitesse de circulation de la monnaie en précisant l'équilibre des échanges déjà connu, puis PIGOU et MARSHALL vont reformuler son travail, dans le cadre de l'école de Cambridge en créant la notion de vitesse-revenu.

1- Les facteurs explicatifs de la vitesse de circulation de la monnaie chez FISHER

        FISHER reprend l'équilibre des échanges : MV = PT. Ici, M correspond à la masse monétaire, V correspond à la vitesse de circulation de la monnaie, P les prix et T les transactions. Cette équation qui signifie que les transactions en volume T multipliées par les prix absolus égalisent les transactions en valeur. Pour lui, la vitesse de circulation de la monnaie correspond donc au ratio des transactions en valeur à la masse monétaire. V = PT/M.

V correspond donc à un indicateur de besoin de monnaie à des fins de transactions, plus V est élevé, plus la monnaie est rare en proportion du nombre de transactions que chaque unité doit clôturer.

FISHER cherche ensuite alors à savoir si la monnaie est stable, pour cela il va déterminer les facteurs explicatifs de sa vitesse de circulation.

FISHER va affirmer que V est un paramètre constant puisque ce sont principalement des facteurs structurels qui influent sur V.

Ces facteurs peuvent être divisés en 2 catégories :

a- Les préférences des agents économiques

        En effet, la préférence des ménages entre consommer et épargner agit sur la vitesse de circulation de la monnaie : un ménage préférant consommer épargnera moins car il a peu confiance en l'avenir et détiendra donc plus de liquidités. La masse de monnaie en circulation va ainsi augmenter et sa vitesse va diminuer.

De plus, la préférence pour une forme monétaire manuelle est déterminante de V. Une forte quantité de monnaie manuelle en proportion de la masse monétaire affaiblit la quantité de monnaie en circulation, une économie faiblement monétisée est une économie à faible taux de liquidité et qui possède donc une vitesse de circulation de la monnaie élevée.

b- Le niveau de développement économique

            Le niveau de développement économique d'un pays est également un facteur explicatif de la vitesse de circulation de la monnaie d'après l'analyse de FISHER. En effet, le nombre de techniques de paiement développées et la variété des monnaies (manuelle, scripturale, électronique), ainsi que les développement des intermédiaires financiers contribuent à augmenter la masse monétaire en circulation et donc à diminuer sa vitesse.

La croissance démographique joue également un rôle important puisque plus elle est forte, plus le nombre de personnes dépendantes dans une économie, c'est à dire des enfants dépendants de leurs familles par exemple, va augmenter. L'épargne des personnes actives va donc être affaiblie par ce degré de dépendance élevé ce qui réduit l'expansion monétaire, la vitesse de circulation de la monnaie va ainsi augmenter.

  • Cette analyse conduit donc à penser que ce sont des facteurs structurels qui dominent les variations de la vitesse de circulation de la monnaie, facteurs qui sont les mêmes que ceux déterminant la demande de monnaie. La monnaie est donc stable pour FISHER puisque sa vitesse de circulation est déterminée par des facteurs structurels qui sont constants.

2- L'analyse de l'Ecole de Cambridge

        L'équilibre des échanges utilisé par FISHER est ensuite reprise par l'Ecole de Cambridge et par les économistes PIGOU et MARSHALL. Ils donnent une nouvelle définition du paramètre V et parlent alors de vitesse-revenu. Pour cette école, V n'est plus un paramètre constant.

a- Notion de vitesse-revenu

        L'Ecole de Cambridge définit à son tour les déterminants de la vitesse-revenu, qui correspondent essentiellement, dans cette analyse, à des facteurs réels.

PIGOU réécrit l'équilibre des échanges : M = kPY et donc k = (M/P) / Y

Pour lui, k correspond à la vitesse-revenu, c'est à dire le pourcentage du revenu en valeur détenu sous forme monétaire.

La différence avec l'analyse de FISHER est que k est valable à un moment donné alors que V s'applique sur une période, mais aussi que k est associé à des flux, étant donné qu'il prend en compte dans sa fonction le revenu, qui mesure les biens et services nouveaux produits dans une économie, alors que V est un paramètre constant car il prend en compte le PIB qui mesure les flux mais aussi le stock de biens et services d'occasion. K correspond donc quasiment à une fonction de comportement et devient un paramètre variable, la demande de monnaie devient alors instable.

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