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Critique de l'approche classique: les mécanismes du marché

Analyse sectorielle : Critique de l'approche classique: les mécanismes du marché. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 455 Mots (10 Pages)  •  847 Vues

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SECTION I CRITIQUE DE L'APPROCHE CLASSIQUE

-Pour les classiques , il suffit de laisser le libre jeu des mécanismes du marché (MAIN INVISIBLE) pour que l'on obtienne , sur les différents marchés , l'égalité Offre-Demande .Keynes dénonce cette autorégulation , tant sur le marché du travail qu'en termes d'égalité Epargne-Investissement .

A° MARCHE DU TRAVAIL

-Ainsi , pour les libéraux, sur le marché du travail , l'apparition et la persistance

d'un chômage involontaire durable seraient liées à l'existence de rigidités quantitatives ( interdiction de licencier, salaire minimum , par exemple ) . Il conviendrait donc de recourir à la flexibilité , notamment salariale , en baissant les salaires nominaux , ce qui par le jeu de la baisse des prix consécutive à cette baisse des côuts , permettrait une augmentation des encaisses réelles (ou pouvoir d'achat) et donc une relance de la consommation et de la production , génératrice de retour au plein emploi ("EFFET PIGOU").

-Keynes s'oppose à cette régulation , qualifiée de déflationniste , à partir d'un simple constat : en 1929 , les salaires ont baissé , ce qui n'a pas empêché la hausse du chômage .Par ailleurs ,il ne croit pas à l'existence d'un marché du travail unique ,à même de régler le problème du chômage .En fait, il s'éloigne de la vision libérale sur au moins 4 points :

a) l'intérêt de l'entrepreneur n'est pas l'interêt général

-Ainsi, la baisse des salaires nominaux diminue le coût du travail au plan de l'entreprise mais déprime la demande au plan macro-économique .C'est la MYOPIE du marché .

b) il faut raisonner en termes de demande anticipée

-La Demande anticipée ou effective comprend la consommation, l'investissement, les exportations , actuels et prévus par les entrepreneurs .

c) existence possible d'un chômage durable

-Il ne résulte pas d'un excès des salaires mais d'une insuffisance de la demande. L'intervention publique doit donc compenser les insuffisances de la demande privée .

d) plusieurs marchés du travail

-Il convient d'ajouter d'autres paramètres que le simple salaire pour comprendre le comportement de l'offre de travail : âge , sexe, niveau d'études , etc ... Ces facteurs institutionnels et culturels jouent un rôle essentiel, d'autant que la demande de travail ,elle-même , n'est pas homogène (ambiguïtés du concept de qualification ,par exemple ).

B° EQUILIBRE EPARGNE-INVESTISSEMENT

-Pour les classiques , le taux d'intérêt est le prix d'équilibre entre demande et offre de capitaux :il y a donc nécessairement égalité entre épargne et investissement , puisque l'épargne est immédiatement convertie en investissement ,sans fuite dans les circuits . Une épargne abondante est donc positive car elle entraîne une baisse des taux d'intérêt, donc une réduction de l'endettement et une incitation à investir .On retrouve A. SMITH et J.B.SAY , avec sa "loi des débouchés ".

-Keynes s'inscrit en faux contre cette approche , à l'exemple de sa formule "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif " . Deux différences au moins avec les libéraux:

a) Demande anticipée

Voir plus haut. Avant d'investir , les chefs d'entreprise raisonnent non sur la demande actuelle ,mais sur celle escomptée , future , anticipée .C'est bien la demande qui va influencer l'offre et non le contraire .Donc l'investissement dépend du "climat " général des affaires , de l'optimisme des chefs d'entreprise quant à l'évolution de leurs débouchés et non pas simplement des coûts de production .

b) Dissociation épargne-investissement

Comme pour l'emploi, Keynes doute de l'efficacité du marché pour obtenir l'égalité EPARGNE/INVESTISSEMENT .Selon lui, ces deux grandeurs obéissent à des logiques dissociées :

-l'Epargne dépend du revenu, sa part augmentant avec l'élèvation du revenu (propension moyenne à épargner). L'épargnant obéit aussi à des motivations d'ordre psychologique , notamment en ce qui concerne sa PREFERENCE POUR LA LIQUIDITE , c'est à dire le fait de préférer une épargne monétaire plutôt qu'une épargne financière ou réelle. Keynes identifie 3 motifs possibles d'existence de cette préférence, à savoir TRANSACTION, PRECAUTION, SPECULATION . Toute épargne n'est donc pas disponible pour l'investissement , des fuites sont possibles, comme l'avait déjà suggéré Malthus un siècle plus tôt .

-l'Investissement dépend certes des taux d'intérêt , mais aussi de l'efficacité marginale du capital ,c'est à dire du rendement attendu , anticipé du capital investi. On ne saurait mieux dire que la stratégie de l'investisseur ne rencontre pas spontanément les intérêts de l'épargnant .

SECTION 2 ...POURTANT LES EQUILIBRES SONT POSSIBLES

-Keynes s'inscrit dans une logique capitaliste , mais non libérale . Il reste favorable à la libre entreprise, au profit ,mais estime qu'il faut instaurer de nouveaux principes (A) pour obtenir de véritables équilibres (B) .

A° DE NOUVEAUX PRINCIPES

On en recense quatre principaux: -PRIORITE A LA DIMENSION MACRO-ECONOMIQUE. Keynes préfère le circuit économique au marché , car il vaut mieux partir des grandeurs significatives que des acteurs . R= C+E,et, de façon plus complète , I

C---I---R---E---Emploi

C

-RÔLE MOTEUR DE LA MONNAIE . L'existence d'une épargne liquide montre que la monnaie peut être utilisée pour elle-même ,comme un bien quelconque .Pour autant ,la politique monétaire n'est pas prioritaire et le niveau général des prix dépend moins de la variation de la masse monétaire que de la répartition de la valeur ajoutée entre salaires et profits .

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