Cours sur Marx
Cours : Cours sur Marx. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar paulbro • 22 Janvier 2019 • Cours • 1 114 Mots (5 Pages) • 443 Vues
L’économie de Marx
L’œuvre économique de Karl Marx est construite en opposition à la théorie classique (terme qu’il a forgé). Le Capital est ainsi sous-titré Critique de l’économie politique. Il reproche aux Classiques de ne pas avoir vu que le capitalisme était un mode particulier de production historiquement situé. Pourtant, Marx emprunte de nombreux concepts aux classiques, en particulier à la théorie de la valeur de David Ricardo, à tel point qu’il est souvent qualifié de dernier des Classiques.
Il est donc nécessaire, pour chacune des notions, de voir quels sont les emprunts effectués par Marx et où se situe sa critique.
I) La théorie de la valeur
A) Valeur d’usage et valeur d’échange
Le Capital débute par l’analyse de la marchandise : « La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s’annonce comme une immense accumulation de marchandises ».
Reprenant la distinction déjà présente chez les Classiques et même chez les physiocrates (Turgot), il oppose la valeur d’usage d’une marchandise (utilité qu’elle procure) et sa valeur d’échange (proportion des autres biens qu’elle permet de se procurer).
La valeur d’échange d’une marchandise dépend de la quantité de travail nécessaire à sa production, « le temps de travail socialement nécessaire à la production des marchandises ».
Marx reprend ici à son compte la théorie de la valeur travail incorporée de Ricardo. Pour Ricardo, la valeur d’échange d’une marchandise est mesurée par la quantité de travail direct et indirect (travail consacré à la fabrication des machines) qui a servi à fabriquer ce bien. Il se distingue de Ricardo en raisonnement sur le travail socialement nécessaire i.e. qui est nécessaire en moyenne dans une société donnée. Il qualifie également le travail direct de « travail vivant » et le travail indirect de « travail mort ». La plus importante différence concerne cependant l’introduction de la notion de plus-value.
B) La définition de la plus-value
Pour mettre en évidence la plus-value, Marx introduit la monnaie (argent). La monnaie est à l’origine un intermédiaire des échanges. Le cycle normal est donc M-A-M : l’individu échange des marchandises contre de l’argent et l’argent sert à acheter des marchandises.
L’introduction du capital modifie ce cycle. Le capital désigne ici l’ensemble des sommes qui sont avancées par le capitaliste dans la production : le capital variable (V) qui rémunère les ouvriers et le capital constant (C) qui rémunère les machines. Lorsque la monnaie se transforme en capital, on obtient le cycle A-M-A : l’argent permet d’acheter des marchandises qui sont vendues contre de l’argent.
Pour que le capital se valorise, il faut que le capitaliste obtienne à l’arrivée une somme plus importante que celle de départ. On obtient en fait le cycle A-M-A’ où A’ = A + ΔA.
La différence entre A et A’ (ΔA) est appelée la plus-value.
C) L’origine de la plus-value
Le capitalisme est avant tout un rapport social : le prolétaire qui ne dispose que de sa seule force de travail la vend au capitaliste.
Cette force de travail doit être considérée comme une marchandise. Sa valeur d’usage est la quantité de valeur qu’elle permet de créer en une journée de travail. Sa valeur d’échange est le salaire qui est versé au prolétaire pour cette journée de travail.
En reprenant l’exemple donné par Marx, si la valeur d’échange de la force de travail est de 6H (valeur du salaire exprimé en temps de travail) et si sa valeur d’usage est de 12H (temps de travail pendant lequel il crée de la valeur), la différence représentera la plus-value.
La plus-value est la différence entre la valeur d’usage et la valeur d’échange de la force de travail.
II) La théorie de l’exploitation
A) Le profit, forme mystifiée de la plus-value
La plus-value (pl) correspond au profit du capitaliste mais loin d’être la juste rétribution de sa contribution, elle correspond en fait à l’exploitation du prolétaire, au surtravail non rémunéré.
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