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Cours: la gestion des risques certains par la technique des forwards et ses prolongements / application aux risques de taux et de change

Mémoire : Cours: la gestion des risques certains par la technique des forwards et ses prolongements / application aux risques de taux et de change. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2012  •  5 561 Mots (23 Pages)  •  2 312 Vues

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CHAPITRE I - LA GESTION DES RISQUES CERTAINS PAR LA TECHNIQUE DES FORWARDS ET SES PROLONGEMENTS / APPLICATION AUX RISQUES DE TAUX ET DE CHANGE

I - LA PERCEPTION D’UN RISQUE : APPLICATION AUX TAUX D’INTERET ET AUX TAUX DE CHANGES

On a généralement tendance à considérer le risque comme un élément négatif qu’il faut à tout prix supprimer. Cette conception est maintenant obsolète.

L’époque des années d’après guerre au cours de laquelle les Etats et les diverses organisations avaient pour but essentiel de supprimer le risque, a été remplacée, à partir des années 70-80 par une seconde période au cours de laquelle sont apparus des instruments de gestion d’un risque dorénavant omniprésent i.e. le risque est considéré comme inévitable mais on cherche à tout prix à s’en prémunir et ce sont les spéculateurs qui sont chargés de « prendre le risque ». Cette seconde période est pratiquement révolue, le risque est accepté en tant que tel et doit être dorénavant perçu à la fois comme un danger auquel il faut être attentif, mais aussi comme une opportunité de gains. Le risque est désormais la matière principale que travaillent les banques, que ce soit sous forme de volatilité ou de risque de contrepartie. Le risque en tant que tel est le support d’un certain nombre d’opérations et générateur de gains (ou évidemment de pertes s’il est mal géré), il s’achète et se vend. Il existe par conséquent toute une palette d’instruments destinés à gérer le risque conçu comme la variation du prix ou du taux d’une référence que l’on appelle le sous-jacent. Parmi ces instruments, certains relèvent de techniques comptables (cash pooling ou adossement par exemple), d’autres de techniques d’assurance (recours à la COFACE, à un assureur crédit etc). Nous ne nous intéresserons ici qu’aux techniques de gestion des risques par les instruments de marché.

Les sous-jacents, quant à eux, sont multiples (taux, devises, matières premières –pétrole, cuivre, denrées alimentaires, électricité etc-, variations climatiques, portefeuilles de titres) et les techniques que nous allons présenter peuvent être utilisées pour tous les sous-jacents. Il n’est donc pas utile de séparer la gestion des risques de taux, de change, de prix etc…Pour faciliter la compréhension, les exemples concerneront, le plus souvent des risques de taux ou de change.

Enfin, tous les instruments présentés peuvent être utilisés soit pour spéculer (par de position inverse), soit pour se couvrir (l’opérateur a une position inverse et cherche à annuler les fluctuations qu’il risque de subir), soit pour faire des arbitrages (l’opérateur cherche à profiter d’anomalies dues à l’inefficience des marchés).

II – LA GESTION DES RISQUES DE TAUX PAR LA TECHNIQUE DES FORWARDS

Comme toutes les techniques que nous allons présenter, la technique des forwards (instrument à terme) peut s’appliquer à différents sous-jacents. Nous en présenterons ici deux exemples, la gestion du risque de change et la gestion du risque de taux.

A. Le terme contre terme ou Forward-Forward

La technique du forward en tant que telle peut être appliquée à divers supports (taux, changes, crédits, marchandises), mais avec quelques spécificités malgré tout. Cet instrument est traité sur les marchés de gré à gré, c'est-à-dire dans les salles de marché des banques. Il échappe donc en partie aux contraintes des marchés organisés. Comme tous les contrats de gré à gré, il présente des opérations « sur mesure ».

1. Le principe

Le Forward repose sur deux principes très simples : d’une part le « jeu de la patate chaude » qui consiste à se débarrasser de la patate dès qu’on la reçoit, et ensuite, l’utilisation de données connues (taux, taux de change, prix) pour « fabriquer » une donnée future (taux, taux de change, prix)

Un Forward de taux ou Forward-Forward est un engagement pris par un banquier en t0 de prêter (ou d’emprunter) à un taux garanti à partir d’une date future jusqu’à une date d’échéance.

La contrepartie bénéficie d’une double garantie de taux et de liquidité.

Si une entreprise sait qu’elle aura un déficit de trésorerie de trois mois dans trois mois, elle dispose de différents moyens pour gérer cette impasse future.

 Soit, elle ne craint pas le risque et elle décide de ne rien faire, espérant une baisse des taux d’intérêt

 Soit elle est adverse au risque et souhaite dès aujourd’hui fixer son coût de financement à venir.

La technique du terme contre terme répond à ce besoin. La banque, pour se couvrir, va faire, sur le marché, une double opération de trésorerie, de sens opposé et de durées différentes, à un coût qui sera égal, précisément au coût facturé.

2. Exemple

Une entreprise veut emprunter à une banque 5043 750 € dans trois mois pour une durée de 6 mois. La banque va chercher à minimiser son risque et donc à faire en sorte de faire concorder exactement la réception des fonds et la fourniture des fonds aussi bien en termes de volumes qu’en termes temporels.

Pour avoir à recevoir les fonds dans trois mois, il faut qu’elle les ait « donnés » c'est-à-dire prêtés auparavant. Pour recevoir 5 043 750 € dans trois mois il faut qu’elle ait prêté une somme X telle que X placée pendant trois mois au taux prêteur fasse juste 5 043 750. Si on admet que le taux prêteur de la banque est 3,5 % (environ Euribor + 1,25 %), il faut placer

Attention : on est ici dans le cas d’intérêts simples versés 1 fois/an (taux en % = taux annuel), et prorata temporis, d’où ma formule d’actualisation.

Il faut prêter 5 000 000 € pour que ces 5 000 000 € placés pendant trois mois donnent juste 5 043 750 €. La banque ne va donc pas emprunter 5 0543 750 pendant 9 mois mais 5 000 000 € soit la valeur actualisée des 5 043 750€.

La banque emprunte donc 5 millions € pendant 9 mois à Euribor soit 2,20 %. Elle règlera donc à l’échéance des intérêts de 5 000 000 x 0,022 x 9/12 = 82 500 €

Elle prête 5 millions pour 3 mois à 3,5 %. Elle recevra donc à l’échéance des intérêts pour 5 000 000 x 0,035 x 3/12 = 43 750€

Au moment de mettre en place le terme contre terme, la banque dispose de

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