Contrôle De Gestion Et Gouvernance
Dissertation : Contrôle De Gestion Et Gouvernance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sonnare • 27 Avril 2015 • 1 897 Mots (8 Pages) • 1 474 Vues
Contrôle de gestion et gouvernance
Jacques Laverty, Associé, Valutis
Le « gouvernement d’entreprise » introduit un second degré du
Management au-delà du management traditionnel de l’entreprise par les
managers : c’est celui du « Management des managers ». Ce dernier
constitue un dispositif impliquant à la fois des institutions, des règles, des
bonnes pratiques, une éthique des affaires et des comportements.
Le système de gouvernement d’entreprise permet d’assurer la réelle protection des actifs et
de vérifier que tous oeuvrent pour une meilleure efficacité. Au-delà de l’étude des
interactions entre Dirigeants et actionnaires pour le contrôle et la direction d’une entreprise,
le gouvernement d’entreprise prescrit un ensemble de solutions et de procédures pour un
meilleur contrôle de la gestion de l’entreprise et donc pour renforcer la confiance des
investisseurs dans le fonctionnement optimum des sociétés. Une bonne « gouvernance »
étant fondamentale pour les sociétés cotées puisqu ‘elle leur permet de lever des capitaux à
un coût inférieur à celui qu’obtiendraient celles qui sont mal gouvernées, les investisseurs
exigeant pour ces dernières une prime de risque.
Il importe pour comprendre la notion de gouvernement d’entreprise d’en éclairer les
principales finalités.
Le Centre de développement de l’OCDE les définit comme suit :
- Faciliter et stimuler les performances des entreprises en instaurant et maintenant un
système d’incitations qui encourage les dirigeants à maximiser l’efficience
opérationnelle, le rendement des actifs et les gains de productivité à long terme.
- Restreindre les abus de pouvoir des dirigeants sur les ressources de l’entreprise –
que ces abus prennent la forme d’abus de biens sociaux ou de gaspillage significatif
des ressources appartenant à l’entreprise – abus qui résultent de la tendance des
dirigeants à se servir eux-mêmes.
- Fournir les moyens de surveiller le comportement des dirigeants pour garantir la
responsabilité de l’entreprise et protéger au meilleur coût les intérêts des
investisseurs et de la société contre les abus des dirigeants.
Le gouvernement d’entreprise est avant tout un système de contrôle de la gestion de
l’entreprise. Ce contrôle de gestion recouvre deux grandes notions : le contrôle interne et le
contrôle externe. Le conseil d’administration chargé de l’administration de l’entreprise et de
l’approbation des principales décisions peut être considéré comme une instance de contrôle
de gestion. Il surveille le Président Directeur Général et se préoccupe des conditions dans
lesquelles ce dernier exécute sa mission. Il en va de même du conseil de surveillance vis-à©
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vis du Directoire. Le contrôle externe est exercé par les institutions « extérieures » à
l’entreprise : Audit, agences de notation, autorités de régulation des marchés financiers.
Nous nous intéresserons ici au seul contrôle interne de gestion et plus particulièrement aux
missions de la fonction contrôle de gestion concourrant à l’amélioration de la gouvernance
d’entreprise. Nous distinguerons les contributions du contrôleur de gestion de celles
d’autres fonctions, comme la Direction financière, l’audit interne, la trésorerie, qui participent
également au gouvernement d’entreprise.
La participation du contrôleur de gestion au système de gouvernement d’entreprise s’articule
autour de quatre axes majeurs :
I La réflexion et les choix stratégiques
L’irrésistible ascension du pouvoir managérial a connu ces dernières années une forte
remise en cause aboutissant à la définition et à la mise en oeuvre de principes de
gouvernement d’entreprise indiquant un « retour en force de l’actionnaire ».
Les investisseurs institutionnels, notamment les fonds de pension, sont présents pour des
montants souvent très importants dans le capital des sociétés cotées. Gérant des volumes
considérables d’actifs financiers, ils doivent d’une part diversifier leurs portefeuilles pour
réduire les risques encourus par leurs « clients » et d’autre part s’intéresser de près à
l’évolution à long terme des entreprises dans lesquelles ils investissent. La connaissance
des stratégies adoptées par les dirigeants et de leurs conséquences en terme de
performance financière devient donc un élément déterminant de leurs arbitrages. Plus
encore ces partenaires financiers cherchent à faire adopter par les dirigeants une attitude
générale et des choix stratégiques orientés prioritairement vers la satisfaction des
actionnaires.
Le contrôleur de gestion n’est certes pas décideur en matière
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