Consommation et crises économique avant Keynes
Dissertation : Consommation et crises économique avant Keynes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Justine Liennard • 8 Novembre 2018 • Dissertation • 3 019 Mots (13 Pages) • 455 Vues
Sujet : Consommation et crises économiques, que disent les économistes avant Keynes ?
Introduction :
Pour comprendre le sujet de cette dissertation les définitions suivantes sont importantes à connaître. Premièrement, la consommation qui d'un point de vue économique se définit par la manière qu'ont les individus de détruire ou d'utiliser leur biens et services dans un souci de satisfaction, que ce soit progressivement ou immédiatement[1]. Et deuxièmement, les crises économiques qui, elles, peuvent être définies de la façon suivante : elles sont représentées par la dégradation soudaine de l'économie et peuvent toucher un secteur précis ou s'étendre à une échelle mondiale. De plus, la crise engendre avec elle des variations de revenus, du chômage, des faillites, mais est aussi le facteur d'un accroissement des tensions sociales au sein du territoire touché[2].
Le contexte temporel de cette dissertation reste, lui aussi, à définir. John Maynard Keynes qui était un économiste britannique célèbre né le 5 juin 1883 et notamment inventeur et penseur, de la macroéconomie keynésienne et de l'effet multiplicateur au 20ème siècle, a été précédé par de nombreux auteurs et courants de pensées[3]. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à 4 d'entre eux, le mercantilisme, la physiocratie, l'école classique et l'école néoclassique. En effet au 16ème siècle, grâce au développement du commerce et à l'émergence de nouveaux États, une économie moderne apparaît. Elle débute avec l'apparition du mercantilisme, un courant de pensée qui est fondé sur l'accumulation de richesses dans un pays, grâce au stockage de métaux précieux comme l'or ou l'argent. Par la suite, émerge le courant physiocrate, dont François Quesnay est le fondateur. Il publiera par exemple en 1759 « le Tableau économique » où sont représentés les flux et circulations des richesses au sein de l’économie. Mais le courant de pensée qui va réellement marquer cette économie moderne est le courant classique. Il débute en 1776 grâce à la publication par Adam Smith d'un traité sur « la Richesse des Nations ». Et prend fin suite à la publication de John Stuart Mill « Principes ». Enfin le courant qui a été un des derniers à précéder le Keynésianisme est l’École néoclassique qui est né de la « Révolution Marginaliste » aux environs de 1870.
Dans cette dissertation la question qui peut se poser est la suivante :
Comment a évolué la vision de la consommation à travers les différents courants de pensées qui ont précédés celui de John Maynard Keynes et quelles crises ont eu lieu avant le 20éme siècle ?
La rédaction sera effectuée de manière chronologique. En première partie sera étudiée la consommation à travers les 4 principaux courants de pensée du 16ème au 20ème siècle qui ont précédé le keynésianisme. Et la seconde partie analysera les crises qui ont eu lieu avant le 20ème siècle.
I) La consommation à travers les 4 principaux courants de pensée du 16ème au 20éme siècle.
a) Les pensée mercantiliste et physiocrate.
Le mercantilisme est un courant de pensée qui émerge au 16ème siècle dans un contexte bien spécifique. Suite à la disparition de la société féodale une nouvelle forme de pouvoir naît « L’État » et ce dernier est rapidement séparé de l’Église. L'économie n'est donc plus une affaire de religion et c'est à ce moment que les penseurs vont abandonner tout lien entre morale religieuse et pensée économique. De plus de grandes découvertes comme celle de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, ont permis une augmentation des échanges, mais surtout un grand approvisionnement en métaux précieux grâce à l'exploitation de mines[4]. L'ordre social va lui aussi subir de grands changements, la noblesse s’appauvrit de plus en plus alors qu'une nouvelle classe sociale émerge : La bourgeoisie capitaliste. La pensée mercantiliste est donc marquée par la séparation entre État et Église et est vu différemment selon les pays. Elle repose principalement sur l'enrichissement des pays notamment grâce à l'accumulation de métaux précieux comme l'Or ou l'Argent[5]. Les mercantilistes préconisent aussi une intervention des pouvoirs politiques afin de réglementer l'économie et ainsi conserver les richesses à l’intérieur du pays, en favorisant l’exportation et en limitant l'importation. Il est important pour ce courant de pensée de renforcer le protectionnisme, mais aussi de faciliter la production interne au pays. Cela passe par un développement industriel et un développement du réseau routier qui rendra les échanges internes plus faciles et plus fluides. C'est donc à l’État de faciliter l'emploi et l'activité économique. Il est important de noter que les penseurs de ce courant ont aussi mis la lumière sur l'importance de taux d’intérêts bas afin de favoriser la consommation interne au pays. La théorie a été appliquée différemment selon les pays, par exemple en Espagne et au Portugal c'est le mercantilisme bullioniste qui a été appliqué, En Angleterre le mercantilisme commercialiste et en France le mercantilisme colbertiste. Suite à cela va débuter le courant de pensée physiocrate.
Le courant physiocrate et une école de pensée économique et politique. Elle fait son apparition aux environs de 1750 et va permettre de solidifier le concept « d'économie moderne ». Ce courant recommande vivement la liberté de commerce. Ce que va appuyer par exemple l'auteur Turgot en insistant sur l'importance d'une liberté de commerce intérieur et extérieur au territoire. La physiocratie divise la société par classe sociales. Pour ce courant il n'y a que l'agriculture qui soit capable de dégager un produit net et qui mènerait à un progrès économique. L'industrie est considérée comme stérile car elle ne représente qu'une transformation de ce qui est déjà produit par l'agriculture[6]. François Quesnay qui est le fondateur de cette école de pensée a publié en 1759 « le Tableau économique » qui représente les flux et circulation de richesses au sein de l’économie. Ce tableau permet de comprendre plus clairement les mouvements de création de richesses. Quesnay y distingue trois classes, une classe productive (agriculteurs), une classe stérile (artisans/commerçants) et enfin une classe des propriétaires (propriétaires fonciers). La théorie de Quesnay se fonde en effet sur la production (agricole) et sa répartition, et non sur la transformation[7]. A cette époque les propriétaires contractent avec les agriculteurs majoritairement par le métayage (plus de 70%). Le produit des ventes de la part de la production due aux propriétaires leur revient ensuite sous forme de rente. C’est la classe productive qui nourrit la classe des propriétaires.
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