La France des Belhoumi, Stéphane Beaud

La France des Belhoumi Portraits de famille (1977-2017), Stéphane Beaud

Stéphane Beaud est un sociologue français, agrégé de sciences sociales en 1985. Il est professeur de sociologie à Sciences Po Lilles et membre du laboratoire de sciences sociales commun à l'ENS et à l'EHESS. Dans cet ouvrage, Stéphane Beaud s'intéresse au cas singulier d'une famille immigrée algérienne dans les années 1970. Il s'agit d'une monographie, l'enquête est axée autour des entretiens fait avec les membres de la fratrie ainsi que des mails échangés. Il s'appuie sur les récits et le passé de ces enfants issus de l'immigration algérienne pour donner une contre-image, plus réaliste sociologiquement, déconstruisant celle d'un groupe social réputé inassimilable. L'ouvrage se découpe en trois grandes parties :

I: Les cinq sœurs : école et émancipation

II : Les trois frères sous la protection bienveillante des sœurs aînées

III : Le rapport au politique et à la religion dans la fratrie

Ces trois parties sont ensuite découpées en chapitres , eux-mêmes découpés en sous-parties.

Cet ouvrage montre donc l'intégration des algériens dans la société française par le prisme d'une famille, par une étude de cas. Stéphane Beaud souligne ainsi les points communs que l'on peut retrouver entre les Belhoumi et les familles algériennes ayant émigré en France pour dégager les particularités de cette famille, qu'il cherche à comprendre, interpréter.

Il montre dans cet ouvrage l'importance de la réussite scolaire, beaucoup plus favorisée pour les filles que pour les garçons ainsi que celle des conditions de socialisation, favorisées pour la famille Belhoumi par divers facteurs. La réussite de l'insertion sociale de cette fratrie dans la société française, ayant tous un emploi. Cette réussite est articulée par les liens qui existent entre tous les membres de la famille. Pouvoir étudier en parallèle plusieurs générations permet aussi de voir l'affaiblissement de l'encadrement des jeunes dans les cités avec le temps. L'enquête met en avant l'importance des liens familiaux comme facteur de réussite. Elle met en avant le racisme notamment vécu fortement par les garçons. Ainsi l'image très développée d'un groupe inassimilable, s'appuyant sur une minorité beaucoup plus facilement médiatisable omet l'importance du développement d'un classe moyenne diplômée. La politisation de la famille est aussi variée, les aînées étant les plus politisées et les trois frères les moins impliqués. On voit également dans l'enquête une évolution au fil des générations face à la religion, plus importante pour les plus jeunes que pour les deux aînées. Cette enquête a aussi mis en exergue le renouvellement d'une discrimination suite aux séries d'attentats terroristes depuis 2015.

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