Terrorisme et nouvelles formes de guerres au fil des siècles

Terrorisme et nouvelles formes de guerres au fil des siècles

        La guerre apparaît pour la première fois dans l’histoire de l’humanité plusieurs millénaires avant J-C. Il s’agit alors d’affrontements entre tribus ou groupes de grand nombre dont le but est principalement le contrôle d’un territoire. Par la suite le visage de la guerre va évoluer, affecté par les avancées technologiques,   le développement économique, l’émergence des religions ou encore l’évolution de l’organisation politique des territoires. Au cours de cette évolution vont apparaître de nouvelles formes de guerre auxquelles ne s’applique pas la définition classique de cette dernière, à savoir : « un état de conflit armé entre plusieurs groupes politiques constitués, comme des États, désignés alors comme ennemis ou belligérants. ». En particulier va être mentionné pour la première fois en 1794 le terme de terrorisme. Même si nous nous attacherons ici principalement à mettre en lumière la chronologie historique du terrorisme de l’année de son apparition à nos jours, nous présenterons également les évolutions majeures de la guerre ainsi que la naissance des nouvelles formes de guerre qui interviennent durant cette période.

        Le mot terrorisme est utilisé pour la première fois en 1794 en France dans le contexte du régime de la Grande Terreur. Entre 1792 et 1795 un gouvernement révolutionnaire appelé la Convention mets en place un Comité de salut public : ce dernier ordonne des exécutions de masse afin d’assurer la sureté de l’Etat. Le terme de terrorisme est alors utilisé pour désigner la doctrine des membres et partisans de ce Comité qui usent de la peur inspirée par les exécutions arbitraires pour maintenir l’ordre. Il faut noter qu’à ce moment le terrorisme désigne un usage de la terreur par un Etat et non contre un Etat comme c’est le cas aujourd’hui où les attaques terroristes visent principalement à déstabiliser un pays.

        La notion de terrorisme va évoluer dans les années à venir : en 1800, l’attentat de la rue Saint-Nicaise est désigné comme le premier acte terroriste à l’encontre d’un gouvernement. Cet attentat est orchestré par les Chouans, groupe de royalistes bretons, et a pour cible Napoléon Bonaparte alors Premier Consul. L’acte visait à déstabiliser le Consulat mis en place par Bonaparte suite à son coup d’état de 1799. Tous les actes dénommés terroristes durant le 19ème siècle et la première moitié du 20ème sont similaires à celui-ci : principalement orchestrés pas des anarchistes ou des nationalistes et dans le but de déstabiliser un gouvernement ou un Etat, ils visent des personnages haut placés des régimes politiques concernés et non la population civile comme c’est le cas de nos jours. Parmi les attentats terroristes les plus connus de cette période on peut citer l’assassinat à la bombe du tsar Alexandre II par des anarchistes de l’organisation Narodnaïa Volia (Volonté du peuple) en 1881, le meurtre à l’arme blanche du président de la 3ème République Sadi Carnot par l’anarchiste Caserio en 1894 ou encore l’attentat contre l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche en Juin 1914 par un nationaliste serbe. Tandis que les actes terroristes anarchistes visent à mettre fin à la suprématie bourgeoise en société, les actes terroristes nationalistes ont pour cause des dissensions entre nations. Ainsi l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand résulte de tensions entre la Serbie et l’Autriche-Hongrie. Il va entraîner le déclenchement de la Première Guerre Mondiale : bien que conflit classique au sens où il oppose des Etats et mets en jeu leurs armées, cette guerre est marquée par l’utilisation de nouvelles armes (chars, gaz, obus…) qui engendrent des massacres de masses. Il faut néanmoins noter que les civils ne sont pas les cibles, la majorité des victimes sont des soldats. Le développement industriel est entièrement mis au service de la guerre et nous verrons plus loin que l’évolution des technologies permet l’apparition de nouvelles formes de conflits.

        L’entre-deux-guerres est caractérisé par la montée en puissance des régimes totalitaires qui font renaître le terrorisme d’Etat : les régimes d’Hitler en Allemagne, Staline en URSS ou Mussolini en Italie sont caractérisés par la concentration du pouvoir dans les mains d’un seul homme, l’utilisation de la propagande et de la censure, la répression de l’opposition par des exécutions et la création de camps de concentration. Ces derniers servent aussi bien à l’emprisonnement d’opposants politiques qu’à celui de groupes religieux ou ethniques que le régime souhaite éradiquer, comme c’est le cas des juifs en Allemagne. L’utilisation de ces camps s’accentue durant la Seconde Guerre Mondiale. Cette dernière est comme la Première marquée par un fort développement technologique au service de l’effort de guerre, qui débouchera sur l’utilisation de la bombe atomique sur les villes de Nagasaki et Hiroshima. Ce conflit est le premier où les civils sont également pris pour cible: un exemple est l’utilisation de la bombe H sur le peuple japonais dans le but de faire plier son gouvernement.

        La fin de la Seconde Guerre Mondiale va marquer le début d’une ère de restructuration mondiale avec notamment la fin des colonies. Cette atmosphère va être favorable à l’apparition d’un grand nombre d’organisations indépendantistes prônant l’indépendance de leurs pays et qualifiées de terroriste car elles ont recours à des attaques à l’encontre des pays occupateurs. La première organisation indépendantiste de ce type à avoir vu le jour, et qui est aussi l’une des plus connues, est l’IRA. L’Armée Républicaine Irlandaise est une organisation paramilitaire qui voit le jour en 1916 et participe à la guerre d’indépendance irlandaise entre 1919 et 1921. Par la suite elle mènera des opérations armées, principalement dans le but d’obtenir le rattachement de l’Irlande du Nord à la République d’Irlande, jusqu’à son désarmement en 2005. Parmi les actes les plus marquants de cette organisation on peut relever le Bloody Friday (21 juillet 1972 : l’IRA place 22 bombes dans et aux alentours de Belfast qui font 9 morts), l’attentat à la bombe du Grand Hôtel de Brighton pendant la réunion annuelle du parti conservateur en 1984 ou encore l’attaque au mortier du 10 Downing Street le 7 février 1991. Sur les 3 526 victimes du conflit opposant l’IRA aux forces du Royaume-Uni, 1 842 sont des civils. Suivant le modèle de l’IRA, plusieurs mouvements indépendantistes naissent durant la seconde moitié du 20ième siècle. Parmi les plus connus on peut citer le FLN, le Lehi, le Hezbollah ou encore le Hamas. Le FLN est le Front de Libération Nationale, parti algérien créé en 1954 et qui s’est battu contre le colonialisme français au moyen d’une branche armée appelée l’Armée de Libération Nationale. Ses actions visaient les militaires français ainsi que les colons français implantés en Algérie. La guerre d’Algérie qui a lieu de 1954 à 1962 voit le FLN se dresser comme l’ennemi principal de l’armée française. En Palestine le Lehi est fondé en 1940 et a pour but l’éviction des colons britanniques et la création d’un état Juif sur tout le territoire palestinien et jordanien. Leurs attentats visent dans un premier temps les forces armées ainsi que les civils britanniques, puis à partir de 1944 les civils palestiniens afin d’empêcher la création de l’état de Palestine. A la création d’Israël en 1948 la branche armée du Lehi est incorporé à l’armée du pays. Le Hezbollah et le Hamas sont deux groupes terroristes prônant la destruction de l’état d’Israël. Le Hezbollah est un mouvement politique chiite libanais disposant d’une branche armée, fondé en 1982 suite à l’invasion du Liban par l’armée israélienne. Le groupe s’oppose par la suite à l’intervention des forces internationales au Moyen Orient et prend pour cible les militaires de ces forces. Il a recours aux attentats à la bombe, aux prises d’otages et est le premier groupe terroriste moderne à faire des attentats kamikazes. Le mouvement terroriste orchestre depuis 1990 des attaques ciblant des civiles israéliens hors du Liban, notamment des touristes, et est toujours en activité aujourd’hui. De son côté le Hamas est un mouvement islamiste palestinien fondé en 1987 qui cherche à détruire l’état d’Israël afin de rétablir l’état de Palestine sur son territoire d’origine. Il prend pour cibles les colons israéliens et effectue des tirs de mortier et de roquettes principalement depuis la bande de Gaza sur les villes israéliennes.

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