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Les Femmes Chefs D'entreprises En Reseaux

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Par   •  1 Août 2014  •  6 486 Mots (26 Pages)  •  1 117 Vues

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LES FEMMES ET LEUR PARTICIPATION A LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE EN EUROPE. Les Françaises chefs d’entreprise en réseaux

Frédéric Mertens de Wilmars

La gouvernance se décline en termes politiques et économiques. Au même titre que les hommes, les femmes sont impliquées dans la mise en oeuvre de la gouvernance conçue dans ces deux dimensions. La culture et l’évolution des mentalités font qu’elles ne sont pas (ou plus) exclues de la participation à cette gouvernance. L’évolution culturelle et sociologique n’étant pas linéaire, il y a encore des « bastions » de la masculinité auxquels les femmes sont encore confrontées. Si le « machisme » semble s’atténuer dans la vie politique et dans le monde des affaires, il reste en effet que les stéréotypes socioculturels régissent le comportement des hommes et des femmes ainsi l’organisation de la gouvernance.

Ainsi, les femmes ministres ou secrétaires d’Etat occupent généralement des postes qui, « naturellement », concernent les femmes (ministères des affaires sociales, de l’environnement, de la protection de l’enfance, de la santé, etc.) . Dans le monde économique et de l’entreprise, elles doivent faire leurs preuves plus intensément que les hommes pour occuper les postes à haute responsabilité; les fonctions qu’elles exercent ont trait généralement à la gestion des ressources humaines ou la communication alors que beaucoup d’autres postes stratégiques de l’entreprise sont occupés par les hommes.

La remise en question de la masculinité du pouvoir politique et de son exercice est liée sans aucun doute avec la place des femmes dans la gouvernance économique, au moins à deux titres.

D’une part, d’aucun(e)s prétendent que les mesures prises en leur faveur dans le domaine politique auront valeur d’exemple sur le secteur privé ; autrement dit, si les quotas et la parité aboutissent aux effets escomptés, les entreprises seraient susceptibles d’introduire de tels mécanismes dans leurs processus décisionnels. On peut songer par exemple que l’avancée en matière d’égal accès aux mandats politiques aura un « effet levier » dans la présence plus massive des femmes à des postes de pouvoir (dans la haute administration comme dans les grandes entreprises publiques) . Au-delà, l’effet d’entraînement qui en résulterait pour d’autres postes à responsabilité dans les entreprises privées devrait être significatif.

D’autre part, les femmes qui participent à l’exercice du pouvoir économique n’hésitent pas à faire le rapport entre les deux types de gouvernance. Soit, elles s’expriment à titre individuel, soit les réseaux ou les associations qui les représentent manifestent leurs points de vue à propos des mesures à prendre (ou prises) en faveur des femmes dans la vie publique comme dans la vie économique.

Tant sur le plan politique que sur le plan économique, les femmes désireuses de participer à la gouvernance s’organisent entre-elles pour conquérir ensemble un droit réel à la participation aux prises de décision. L’une des stratégies ou des méthodes qu’elles mettent en œuvre dans l’une et l’autre dimension consiste en la création de réseaux.

Les statistiques européennes révèlent que les femmes sont peu nombreuses parmi les chefs d’entreprises (I). En France, une dirigeante d’entreprise s’est préoccupée de cette situation. Aussi, créa-t-elle un réseau de femmes chefs d’entreprises qui depuis s’est étendu à une quarantaine de pays dans le monde (II). Membres d’un réseau ou non, ces femmes expriment leurs attentes ou préconisent des mesures à adopter en vue d’accroître le nombre de femmes à l’exercice du pouvoir économique (III).

I. LA PLACE DES FEMMES DANS LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE

Au contraire de la participation des femmes aux prises de décisions politiques, l’accès des femmes à la gouvernance économique n’a pas fait l’objet de textes juridiques contraignants dans les Etats européens, ni au sein des organisations internationales – en ce compris l’Union européenne et le Conseil de l’Europe. Au niveau européen, les institutions ont adopté des recommandations ou résolutions et mis en oeuvre des programmes communautaires destinés à promouvoir la place de la femme dans l’économie européenne . Certains Etats membres ont fait de même mais jusqu’à présent, ils n’ont pas été aussi loin que pour la femme dans la vie politique. En effet, les pays qui ont adopté les quotas et la parité n’ont pas appliqué ces mesures à la participation des femmes dans la prise de décisions économiques .

La situation des femmes dans la gouvernance économique a fait l’objet d’une étude statistique de la Communauté européenne, en 2000 . En ne prenant pas en considération le secteur agricole , le nombre de femmes exerçant une activité indépendante dans la Communauté européenne en 2000 équivaut à 8 % seulement du nombre total de femmes ayant un emploi alors que la proportion d’hommes indépendants s’élève à 16% du total des hommes actifs . L’écart est encore plus important dans le cas des chefs d’entreprises même si les chiffres avancés ne reflètent qu’une indication sur celui-ci dans la mesure où bien souvent les responsables des entreprises relèvent de la catégorie des salariés et non de celle des indépendants parce que leur entreprise leur verse un salaire .

Tout en tenant compte de ce qui précède, on ne peut nier l’évidence des disparités entre les hommes et les femmes dans le « gouvernement d’entreprise ». En 2000, dans l’industrie et les services, 7,5 % d’hommes actifs sont chefs d’entreprises parmi les hommes, alors que le chiffre correspondant pour les femmes est de 3 % seulement . En dépit de la situation décrite, il y a lieu de relever que les femmes créent de plus en plus des entreprises. Généralement, celles-ci ont la taille de PME ou d’entreprises plus petites. En effet, elles ont tendance à travailler dans des petites structures locales, « ce qui peut être considéré, dans une certaine mesure, comme un indicateur de la taille de l’entreprise qu’elles dirigent » .

Dans la plupart des pays de la l’Union, apparaît une proportion nettement supérieure de femmes chefs d’entreprises dans le commerce, les services collectifs et personnels, l’hôtellerie et la restauration. Il en est de même pour les secteurs de la santé et de l’action sociale . Globalement, il existe peu de pays ou de secteurs dans lesquels les femmes chefs d’entreprises

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