Approche antropologique: femme et développement rural

INTRODUCTION

A Madagascar, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population. Elles jouent un rôle vital dans le processus du développement, leur pleine participation est essentielle à la réalisation d’un développement durable. Au sein du foyer, elles sont au centre des décisions qui concernent la gestion et la survie de la famille. Dans les milieux défavorisés, et surtout en milieu rural, ces femmes constituent parfois le seul soutien de la famille. Ces femmes peuvent aussi être très présentes et actives dans les différents secteurs d’activités de la société. Sur le plan juridique et politique, elles bénéficient du soutien de l’état qui, en reconnaissant dans sa constitution l’égalité des droits à tous les citoyens, a fait de la promotion de la femme une priorité.

Malgré les mesures et les précautions prises par l’Etat, dans la grande île, beaucoup de défis sont à relever pour valoriser la femme et lui accorder la place qui devra lui revenir dans la société et dans l’économie en général. Les femmes subissent encore les   effets  des  pesanteurs   socioculturels    et  des  préjugés   sexistes  qui  entravent   le  plus souvent leur contribution au développement. Elles ont difficilement accès aux différentes activités   pour   réaliser  pleinement    leur  potentiel. Les jeunes, et surtout les jeunes femmes, ont de plus en plus tendance à migrer vers les villes à cause du déclin rural. Elles    sont  peu   nombreuses     dans   les instances supérieures de décision, de direction et de planification.

Dans la société paysanne, l’agriculture représente un mode de vie total, c’est-à-dire intéressant à la fois la vie privée, la vie professionnelle et la vie sociale. Les fonctions de l’homme sont explicitement valorisées par l’ensemble de la société. En outre, les femmes représentent une importante proportion de la main d’œuvre agricole. Ainsi, en obtenant les mêmes ressources que les hommes, les femmes pourraient  faire autant plus que ces derniers afin de pouvoir apporter leur contribution pour le développement de la société. A partir d’un groupe ou d’un réseau  ou encore d’une association que les femmes peuvent efficacement avoir accès aux différentes opportunités qui leurs sont offertes. 

Une association est une organisation mise en place dans une société afin d’assurer un bon fonctionnement des activités. Dans le cadre de cette étude, nous nous intéressons à des associations qui sont regroupées dans une fédération où rassemblent les femmes agricultrices ayant les mêmes buts.

 Nous souhaitons apporter une contribution à l’amélioration des conditions de vie de la population féminine rurale, de leur niveau d’éducation, de connaissance par la mise en œuvre d’une étude auprès des femmes rurales.

1. Motif du choix de l’anthropologie, du sujet et du terrain:

L’anthropologie est une discipline en sciences sociales et humaines qui met l’accent sur l’être humain en tant qu’individu et en tant qu’être social. Ainsi, nous avons choisi cet horizon dont nous espérons s’épanouir puisqu’elle est une discipline qui considère beaucoup le milieu rural qu’à Madagascar a encore besoin d’études afin d’apporter des solutions à long terme au problème de développement du pays.

La question genre fait l’objet de diverses études abondantes par le monde. Tantôt elle est considérée comme fondée pour un développement impliquant l’homme et la femme ou encore un mal nécessaire imposé par l’occident. Elle est liée à tous les aspects de la vie politique, sociale, culturelle et économique, quotidienne des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun des rôles spécifiques. De surcroit, c’est un des facteurs qui engendre une aide au développement juste, équitable et durable. Elle suppose de considérer les différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes. De ce fait, on encourage les femmes à prendre des responsabilités et à participer au développement de la société pour pouvoir sortir de la pauvreté. En choisissant ce sujet, nous voulons déterminer l’impact réel engendré par la vulgarisation de la participation de la femme dans le développement rural.

La place des femmes dans le district d’Ambalavao est très prometteuse  à savoir les propriétaires de PME, les maires dans nombreuses communes rurales, dirigeante de société, enseignante, etc.  Cependant, les femmes dans les zones rurales sont toujours confinées dans leurs rôles traditionnels familials. Ces femmes sont écartées dans le pouvoir de décision ou le libre choix pour sa vie qu’en faisant parti d’une association ou d’un réseau. Elles peuvent y élargir leurs horizons et apporter une part importante dans le développement dans la famille et de la société.

1. Contexte :

Les femmes représentent une importance en nombre par rapport à la totalité de la population mondiale. La situation de la femme reflète le manque de prise en compte de leurs statuts et rôles particuliers. Bien qu'étant impliquées dans l'ensemble des domaines sur lesquels portent les actions de développement, elles n'en restent pas moins des exécutantes silencieuses, jouant davantage le rôle de main d'œuvre que des participantes effectives. Dans toute l’Afrique, les femmes et les hommes font souvent l’expérience de différences dans les opportunités, les conditions et les privilèges ; ils ont des salaires différents, ils n’ont pas le même accès à l’éducation et ne sont pas toujours égaux devant la loi. (Contexte national) Depuis longtemps, l’inégalité de genre constitue autant de défis pour les femmes que ce soient urbaines ou rurales.

Problèmes socio-culturels : Le statut personnel et social de la femme  malgache  varie selon les sociétés, le milieu culturel, le statut matrimonial, le niveau d’instruction, la profession et l’âge. Les rôles traditionnels conférés aux hommes et aux femmes déterminent leur place dans le ménage et la société. Le rôle de mère entraîne de  lourdes  charges  de  l’autre,  empêchant  la  femme  de  participer  aux  activités  de  développement.  Il  lui reste, entre autres, très peu de temps pour l’épanouissement personnel et les loisirs. En outre, certaines femmes malgaches ont peur des responsabilités et obligations liées à leur droit en face des hommes attachés à leur pouvoir et à leur domination dans le couple.

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