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ENVIRONNEMENT ET POLITIQUE

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Par   •  9 Mars 2018  •  Dissertation  •  37 017 Mots (149 Pages)  •  1 252 Vues

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Environnement et politique

Professeure : Laura Michel

INTRODUCTION

        La question environnementale est aujourd’hui très largement médiatisée et présente dans le discours politique et médiatique. À l’échelle de l’État, c’est relativement nouveau, mais il y a une forme d’omniprésence, en particulier de la question du réchauffement climatique, qui progressivement a pris le dessus sur l’ensemble de la question environnementale, en évinçant quelques autres problématiques. Il existe donc une très forte mobilisation des acteurs publics, politiques et médiatiques. 

 L’un des exemples les plus récents est la mobilisation de la COP 21 (Conférences des parties prenants) qui réunit les acteurs qui ont signé la Convention climat de 1992 (Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique), qui a eu lieu la même année que le Sommet de Rio (rassemblement de pays autour des questions environnementales et sur le développement, sous l’égide de l’ONU donnant lieu à un certain nombre de conventions). Les COP visent à essayer d’avancer pour atteindre les objectifs environnementaux fixés auparavant (modalités plus pratiques, engagements plus conséquents). Le protocole de Kyoto (1997) a été signé à l’occasion de la 3e COP et a pris fin en 2012. Il y avait beaucoup de signataires et cela visait une réduction des émissions des gaz à effet de serre avec une obligation de les réduire. Les engagements et objectifs étaient contraignants et ne s’appliquaient qu’aux pays industrialisés, les pays en développement n’étaient donc pas concernés (Chine).

Il y avait une véritable tension entre l’environnement et le développement. Bien que Bill Clinton ait signé le protocole, les États-Unis ne l’ont finalement pas ratifié. Nombre de pays se sont retirés, ce qui a entraîné une longue mise en œuvre réellement effective qu’en 2005. La COP 21 change totalement de philosophie et il est question de trouver un accord pour intégrer les pays qui ne l’étaient pas avec Kyoto (Chine, Inde). En effet, la Chine est le premier pollueur mondial en matière d’émissions de gaz (30%) suivi des États-Unis (14%). L’un des objectifs de la COP 21 est de ne pas dépasser +2 °C de réchauffement climatique (actuellement en discussion pour passer à 1,5 °C) ce qui apparaît comme étant difficile. Ce n’est plus un accord qui contraint les pays à réduire leurs émissions comme l’était le Protocole de Kyoto (politique de top down) qui imposait cette réduction aux États. Il est question d’une proposition et d’un engagement volontaire (bottom up). La Chine et les États-Unis sont donc moins réticents. Cela a suscité beaucoup d’enthousiasme et c’est devenu un engagement universel. Pour autant, ce n’est pas contraignant, ce sont des engagements déclaratifs uniquement punissables politiquement. Le paradigme aujourd’hui dominant est l’idée que quelque chose de contraignant n’est ni respecté, ni efficace, et qu’il vaut mieux quelque chose qui repose sur un engagement volontaire. Les deux stratégies sont donc très différentes selon deux visions politiques différentes : une reposant sur la loi et la coercition et une reposant sur la volonté et l’engagement.

La question climatique est donc au cœur de la question environnementale. Barack Obama et son administration ont été très fortement engagés, avant la COP 21 il déclarait « Pays submergés, villes abandonnées, champs en friche. Réfugiés désespérés cherchant des sanctuaires dans des nations qui ne seront pas les leurs. Perturbations politiques qui pourraient entraîner des conflits multiples autour du monde » (ce qui rappelle Jacques Chirac et le Sommet de Johannesburg + photo du glacier Exit, en Alaska). De la même manière, le retrait des Américains de l’accord de Paris a été beaucoup médiatisé (« J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris »). Au niveau national, le maire de Pittsburgh, Bill Peduto, n’était pas en accord avec Donald Trump, il a rappelé sur Twitter que Hillary Clinton avait reçu 80% des votes dans la ville et que cette ville se battait pour rester dans l’accord de Paris. Il existe une sorte de division sur cette question. Il y a eu une très forte réaction de la Californie (6e puissance mondiale en PIB). Une alliance résistante a été créée entre la Californie, New York et Washington pour soutenir l’engagement américain. Les villes américaines ont plus de pouvoir que les villes françaises, notamment grâce à leur capacité à prendre des réglementations. Les 12 plus grandes villes américaines, appartenant au C40 (Cities 40), alliance des « villes-mondes » pour s’organiser pour respecter l’accord de Paris, ont pris des positions pour tenir les engagements de Paris (puisqu’elles représentent 70% des émissions). Anne Hidalgo en a pris la tête il y a quelques mois. Toutes les grandes entreprises américaines (Apple, Ford, Tesla, etc.) ont pris des possessions publiques pour dénoncer le retrait des États-Unis, désireux d’un marché économique international paisible.

 À l’échelle de la construction des États et des Relations Internationales, c’est une question assez récente et nouvelle par rapport à d’autres problématiques. À l’échelle locale, à la fin des années 1970, beaucoup d’équipes de couleurs différentes intègrent des représentants de l’écologie. Le terme d’environnement est paru à la fin des années 1960 dans le débat public :

  • 1970, aux États-Unis : création de l’EPA (agence très conjoncturelle)
  • 1971, en France : création du ministère de l’Environnement
  • 1972, Stockholm : premier Sommet de la Terre
  • 1974, en France : René Dumont candidat aux élections présidentielles, se réclamant de l’environnement et de l’écologie (mouvement très hétérogène). Il est soutenu par beaucoup de mouvements écologistes (associations mobilisées). C’est un ingénieur agronome qui travaille avec les pays en développement et a donc un discours axé sur l’écologie, mais également sur le développement, situé très clairement à gauche. Il apparaît en pull rouge, ce qui est loin de la tenue politique de l’époque ce qui dénonce l’idée volontariste de se présenter autrement, selon un nouveau discours et une nouvelle représentation. C’est à partir de ce moment-là que l’environnement est devenu un enjeu social et politique incontournable avec des hauts et des bas.
  • 1980, en Allemagne : le premier Parti vert apparaît
  • 1984, en France : premier Parti vert français

 C’est une question qui mobilise aujourd’hui un peu tous les Acteurs, publics et politiques, mais également les entreprises. Les réactions montrent que les acteurs économiques se sont beaucoup intéressés à cette question de l’environnement et de manière globale, ils sont très présents. Les sommets de la Terre, les COP, sont également des manifestations où l’on voit combien les acteurs économiques sont très présents sur ces questions, déjà depuis Rio (industriels français présents), mais à Johannesburg, il y a une véritable explosion de participation. Ils ont des stratégies différentes (captage de nouveaux marchés, lobbying) avec des intérêts différents. Les acteurs historiques sont également mobilisés (ONG, associations environnementales). On peut également ajouter la communauté scientifique qui détient un rôle important.

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