Peut-on mesurer le développement ?

Peut-on mesurer le développement ?

        Entre 1983 et 2005, la consommation calorique en Inde a baissé de 10 % alors que le pays connait une croissance économique rapide et un recul de la pauvreté. La situation de l'Inde montre qu'il s'avère parfois filandreux de mesurer le développement. Le développement est un processus qualitatif de transformation des structures économiques, sociales et mentales qui accompagne et favorise la croissance économique d'un pays. Le développement s'inscrit dans la durée. Mesurer le développement c'est ainsi le fait d'évaluer avec un instrument de mesure le volume, la quantité, les degrés du développement. On peut ainsi se demander si l'homme est en capacité de mesurer le développement ?                                                                                                                                                                 Pour répondre nous étudierons d'abord les moyens dont dispose l'homme pour mesurer le développement ainsi que les limites dont ces indicateurs le contraignent afin de par la suite voir les alternatives dont ce dernier a mis en place pour les contournés.

1/les moyens de mesures du développement

        a) les indicateurs de développements

        *PIB: le produit intérieur brut est un agrégat de la comptabilité nationale représentant toutes les valeurs ajoutées crées par les différentes branches d'une économie en une année

Somme des valeurs ajoutées + TVA + droits et taxes sur les importations - subventions sur les produits.

        *IDH: l'indice de développement humain est un indicateur synthétique du niv de développement des pays. L’intérêt de l'IDH a été de proposer une autre évaluation du niv de développement ou de bien être des populations que la seule richesse nationale, mesurée par le PIB. En plus de la richesse monétaire, l'IDH prend en effet en compte des autres aspects essentiels du développement humain: la santé et l’éducation. L’IDH se mesure à partir de l'espérance de vie, le taux d'alphabétisation et la durée de vie moyenne de scolarisation, le revenu par habitant en parité du pouvoir d'achat.

        b) Les limites de la mesure du développement

*limite du PIB: pas forcément représentatif de la richesse de la population Que ce soit par son évolution ou par son ratio par habitant, le Produit intérieur brut n'est qu'une mesure globale, une moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les inégalités sociales ni leur évolution. On peut très bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est censé mesurer) diminuent pour une majorité de la population et augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les inégalités. Le calcul du PIB s'appuie sur la comptabilité nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. De ce fait, il ne prend pas en compte : le travail non rémunéré, celui que l'on fait pour soi-même (le travail domestique par exemple), le bénévolat, ce que l'on produit pour soi-même (son verger, son potager,...) encore appelée l'autoconsommation, la production encaissée en liquide et non déclarée,                                                                                                               le travail « au noir ». Ce que le PIB n'intègre pas du fait qu'il ne mesure que des flux annuels de production et non un patrimoine :  

• les dégâts causés à l'environnement
•  les richesses naturelles ou leur épuisement
•  l'impact d'une catastrophe naturelle, d'une guerre…
• les créances douteuses (crédit dont on sait que l'emprunteur ne pourra pas le rembourser)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

Les statistiques du PIB peuvent ne pas rendre compte de certains phénomènes qui ont une incidence de plus en plus grande sur le bien être des citoyens. Ex: les bouchons accélèrent, augmente la croissance du PIB car il y a plus de consommation d'essence mais on assiste a une diminution de la qualité de vie. Les statistiques sont ainsi faussées sur l'évolution du bien être des citoyens. Les concepts statistiques sont alors appropriés mais le processus de mesure est lui bel et bien imparfait. Les économistes sont conscients des limites du PIB et s'intéressent davantage à son évolution qu'à son niveau absolu, l'important étant qu'il soit calculé de la même manière d'une année sur l'autre. Par ailleurs, ils considèrent en général que la croissance du PIB et la diminution du chômage sont corrélées (loi d'Okun).Etant avant tout une mesure comptable, le Produit intérieur brut ne peut prétendre mesurer le bien-être et encore moins le bonheur. C'est la raison pour laquelle commencent à apparaître de nouveaux indicateurs comme l'IDH (indice de développement humain) qui tentent de mieux appréhender le bien-être social.

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