Le fast close : une démarche aux multiples enjeux

Introduction

Depuis une quinzaine d’années, la réduction des délais de clôture constitue une préoccupation récurrente des directions comptables, quel que soit le secteur d’activité considéré. Pour les acteurs de l’Assurance, cette préoccupation redevient centrale aujourd’hui.

Le calendrier resserré des reportings prudentiels et les nouvelles normes IFRS, tout particulièrement l’IFRS 17, imposent d’aller un peu plus loin, d’autant que la coexistence des normes prudentielles avec les normes comptables françaises et internationales (French et IFRS) contraint les assureurs à gérer des informations multinormes. De quoi compliquer davantage la gestion des délais de clôture.

La spécificité des processus métiers dans l’assurance requiert une réponse ciblée. Des solutions « quick wins » permettent d’accélérer le processus d’arrêté sans dégrader la qualité des informations financières. Ces solutions doivent tenir compte des particularités du secteur : une comptabilité technique avec des flux volumineux et hétérogènes, des comptes de placement qui doivent répondre à la complexité croissante des instruments financiers, ou des frais généraux qui font l’objet d’un plan de compte spécifique par nature et par destination.

Dans un esprit résolument pratique, ce rapport semestriel propose des éléments concrets et adaptés aux acteurs de l’Assurance. Il s’inspire de notre retour d’expérience, dans le cadre d’une mission sans assurance de l’expert-comptable portant sur la réduction des délais de au sein de la direction comptable de « Prudence », un acteur de premier plan du marché de l’assurance.

Pour mémoire, dans le respect du code de déontologie exigeant une totale confidentialité sur l’identité du client, nous avons volontairement modifié les noms et les données qui sont cités dans le présent rapport.

Afin de mener à bien notre travail, nous présenterons dans la première partie de ce rapport, le cadre général de la réduction des délais de clôture (fast close) dans le secteur assurantiel, puis dans une seconde partie, nous analyserons les enjeux clés et enfin, la troisième partie portera sur la mise en œuvre d’un plan d’action global à destination de notre client.

SOMMAIRE

INTRODUCTION & CONTEXTE

I. LE FAST CLOSE : UNE DÉMARCHE AUX MULTIPLES ENJEUX

1 : Satisfaire aux nouvelles exigences réglementaires

2 : Améliorer la perception de l’entreprise

3 : Renforcer la qualité des informations collectées

II. L’ANTICIPATION : AU CŒUR DES ENJEUX

1 : Comptabilité technique : sécuriser les arrêtés estimés

2 : Comptabilité des placements : accélérer le calcul du taux de rendement des actifs

3 : Comptabilité des frais généraux : accompagner les remontées des contributeurs

4 : Comptabilité Multinormes : mutualiser les processus pour chaque norme

III. METTRE EN ŒUVRE UN PLAN D’ACTION GLOBAL

1 : Modéliser l’existant

2 : Conjuguer les quicks wins et scénario de rupture

3 : S’appuyer sur un planning d’arrêté synthétique

4 : Accompagner et coordonner les équipes

CONCLUSION & PRECONISATIONS

ANNEXES

CHAPITE 1 : LE FAST CLOSE : UNE DEMARCHE AUX MULTIPLES ENJEUX

1 : Satisfaire aux nouvelles exigences réglementaires

Le raccourcissement des délais de remise de reportings prudentiels jusqu’en 2020, met sous pression les acteurs du monde de l’assurance. Ce calendrier resserré a eu un impact sur les comptes annuels à partir de l’exercice 2018, puisque la remise des reportings solo annuels sous Solvabilité 2 aura lieu avant celle des états nationaux spécifiques (ENS). Dans ce contexte, la démarche Fast close reste un enjeu majeur pour le secteur de l’assurance, car elle nécessite de revoir l’ordonnancement des travaux par norme (en parallèle plutôt qu’en série) et le séquençage des processus de clôture.

2 : Evolution des normes IFRS

La norme IFRS 17, qui remplace IFRS 4 à partir du 1er janvier 2022, imposera une nouvelle méthode d’évaluation et de comptabilisation des contrats d’assurance. La complexité de cette norme, qui exige une nouvelle granularité des calculs et une agrégation des données par groupe homogène de contrats, aura un impact fort sur la communication financière. Par ailleurs, les groupes d’assurance ont la possibilité de reporter l’application de la norme IFRS 9 jusqu’en 2022 afin de la faire coïncider avec l’application de la norme IFRS 17. Cette norme, qui remplacera l’actuelle norme IAS 39, prévoit une nouvelle classification des actifs financiers, un nouveau modèle de dépréciation de ces actifs ainsi qu’une plus grande souplesse dans la comptabilité de couverture.

Les délais de production des comptes consolidés en IFRS étant beaucoup plus serrés que ceux sous Solvabilité 2, il est nécessaire de repenser les plannings, déjà très contraignants, afin d’intégrer ces nouvelles normes complexes.

2 : Renforcer la crédibilité auprès des tiers

La capacité d’une entreprise à clôturer ses comptes de manière rapide et fiable véhicule une image positive auprès des investisseurs, des actionnaires, des régulateurs, tel que l’ACPR, et plus globalement auprès de l’ensemble des acteurs du marché. De plus, le respect des délais de publication des résultats et des reportings réglementaires pour les entreprises cotées est un facteur permettant

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