Banque centrale chinoise
Analyse sectorielle : Banque centrale chinoise. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ebru • 2 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 748 Mots (3 Pages) • 725 Vues
La banque centrale chinoise a surpris les marchés en décidant une hausse inattendue de ses taux directeurs, afin d’enrayer la hausse des prix. Dans un communiqué publié dans la soirée du mardi 19 octobre, la Banque populaire de Chine a annoncé une hausse à effet immédiat de son taux de rémunération des dépôts sur un an, passant de 2,25 % à 2,50 %, ainsi que de son taux de crédit sur la même période, qui grimpe de 5,31 % à 5,56 %.
Ce raidissement du crédit est un nouveau signe de la préoccupation des autorités monétaires chinoises au sujet de l’inflation et des risques de surchauffe de la deuxième économie de la planète, et notamment de son marché immobilier. Une semaine plus tôt, celles-ci avaient déjà exigé des grandes banques qu’elles augmentent le niveau minimum de leurs réserves, une manière de réduire la masse de liquidités en circulation.
Les banquiers centraux chinois n’avaient plus procédé à une telle hausse des taux d’intérêt depuis décembre 2007 de peur de casser le dynamisme de l’économie nationale dans un contexte de crise mondiale. Mais cette politique de crédit bon marché se traduit par un afflux d’argent frais dans l’économie, ce qui fait grimper les prix et incite à la spéculation. L’indice des prix à la consommation a augmenté, en septembre, de 3,5 % sur un an, atteignant son plus haut niveau depuis vingt-deux mois.
Un membre du comité de politique monétaire de la Banque populaire de Chine a argué auprès de l’agence de presse Chine nouvelle de la nécessité de chercher un équilibre entre croissance et stabilité des prix. « Les craintes liées à la hausse des prix l’ont emporté sur les appréhensions sur la croissance économique, c’est la principale raison de cette hausse », a expliqué Li Daokui au groupe de presse étatique.
Les prix des logements en Chine, qui mécontentent une population peinant à accéder à la propriété – et tracassent son gouvernement -, ont repris en septembre leur vertigineuse ascension. Nourris par la spéculation, ils ont augmenté de 9,1 % par rapport à l’an dernier. Ils avaient auparavant baissé pendant quatre mois à la suite de mesures de contrôle des crédits immobiliers dont le succès semble n’avoir duré qu’un temps.
« Le taux de rémunération réel des dépôts est déjà en territoire négatif depuis quelques mois du fait d’une plus forte inflation, ce qui décourage les foyers de mettre leur argent à la banque et encourage la spéculation immobilière, qui génère des retours supérieurs », relève Ren Xianfang, économiste d’IHS Global Insight à Pékin.
Pour certains analystes, le signal envoyé par la banque centrale chinoise témoigne, en outre, d’un dialogue renoué entre Pékin et Washington sur les questions monétaires à l’approche du G20 de Séoul, les 11 et 12 novembre. Le relèvement des taux ne devrait pourtant pas avoir d’effet direct sur la valeur du yuan, la devise chinoise étant non convertible.
Mercredi, au lendemain de l’annonce, l’institut d’émission chinois a d’ailleurs établi le taux de change référence du yuan 0,3 % plus bas que la veille, à 6,67 yuans pour 1 dollar. Depuis que Pékin s’est engagé, en juillet, à assouplir les règles de fluctuation de sa monnaie, le renminbi (ou yuan) s’est apprécié de 2,5 %
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