Agnès Van Zanten: La mixité sociale et raciale à l'école
Dissertation : Agnès Van Zanten: La mixité sociale et raciale à l'école. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hanjin217 • 29 Février 2016 • Dissertation • 4 108 Mots (17 Pages) • 1 959 Vues
Agnès Van Zanten est née au Vénézuela, elle a commencé son parcours scolaire surplace par des études littéraires, par la suite elle va découvrir l’anthropologie et la sociologie de l’éducation à l’université de Stanford aux Etats-Unis. C’est en France qu’elle rejoint le CNRS en 1989 après avoir préparé un doctorat à l’université de Paris V avant d’entrer en 1999 à l’Observatoire Sociologique du Changement (Qu’on appelle aussi OCS). De nos jours, elle enseigne dans le Master « Politiques et sociétés comparées » de Sciences-Po.
C’est une femme qui a donc occupée de nombreux postes de directrice de recherche au sein de ces différents organismes, et ses thèmes de recherches se sont souvent centrés sur (en citant le site des Presses Universitaires de France):
- La construction des inégalités et des ségrégations sociales.
- Le rapport des différentes classes sociales à la scolarisation.
- Les dynamiques internes et externes des établissements d’enseignement.
- La décentralisation et les politiques éducatives locales.
- La discrimination positive en éducation.
Elle a aussi écrit de nombreux ouvrages (9 en 12 ans) sur ces thématiques entre 2002 et 2014.
Cet exposé est surtout concentré sur le chapitre 10 intitulé « Une discrimination banalisée ? L’évitement de la mixité sociale et raciale » dans les établissements scolaires de l’ouvrage « De la question Sociale à la question Raciale », co-écrit par de nombreux auteurs et dirigé par Didier Fassin et Eric Fassin, un livre publié en 2009 par l’éditeur « La Découverte ».
Cet extrait a pour rôle comme le dit son titre de nous éclairer sur un type de discrimination banalisé dans le sens où elle s’opère sous le silence ou sous le couvert d’arguments soi-disants (selon l’auteure légitimes). Cela passe à travers des stratégies dites « d’évitement » de la part de parents d’enfants des classes moyennes supérieures et des classes bourgeoises et/ou aisées dans le but caché de les tenir éloignés des établissements fréquentés par les enfants de classes populaires mais surtout d’enfants issus de l’immigration pour la raison suivante (avancée par l’auteure): éviter une mixité sociale et raciale pour leurs enfants au sein des établissements scolaires.
Ce texte va donc expliquer comment cette banalisation peut en effet avoir lieu, l’auteure avance notamment le fait que les études en sociologie portant sur les inégalités au sein de l’éducation ne portent que sur les inégalités sociales et non sur les inégalités et discriminations basées sur l’ethnicité qui sont considérés comme un objet d’étude tabou.
C’est donc dans cette optique que l’on peut dégager une double problématique à laquelle on pourra peut-être répondre grâce à l’apport du texte qui est: « Comment s’organise cette banalisation ? Et quel sont ses conséquences au niveau des inégalités dans le cadre de l’éducation ?
- Plan:
I. Typologie des types de Stratégies:
II. Les raisons sociales avancées par les tenants de ces stratégies:
III. Les conséquences avancées par l’auteure à propos de ces stratégies et Conclusion générale.
I. Typologie des types de Stratégies de fuite de la mixité sociale et raciale:
Dans cette partie, nous allons voir différents types de stratégies d’évitement décrits par l’auteure mais aussi les raisons qui poussent ses tenants à agir ainsi et comment ils légitiment ces stratégies auprès de l’opinion publique. Tout d'abord, toutes ces stratégies adoptent un point commun, celui de faire de l’école un bien de consommation, d’où le terme utilisé par l’auteur de « consumérisme scolaire » comme leitmotiv pour ces stratégies.
C’est là que nous pouvons décrire le premier type de stratégie qui est celui basé sur le choix d’un autre établissement public que celui du secteur d’habituation.
Tout d’abord, il est utile de préciser qu’officiellement le choix de l’établissement à l’intérieur du secteur public n’est pas officiellement autorisé ni encouragé en France, cependant ceux qui y recourent passent cependant par des démarches tout à fait légales. Comment est-ce donc possible ?
Cela est seulement possible selon Agnès Van Zanten pour des parents qui selon elle sont hautement dotés en capital social « interne" au monde scolaire. Ces parents sont alors souvent eux-mêmes des enseignants, des représentants associatifs de parents d’élèves, c’est à dire tous les parents disposant un accès privilégié à des informations, des réseaux et à des moyens de pression au sein du système d’enseignement.
Ces familles procèdent alors pour parvenir à leur fins à par exemple des choix d’options spécifiques dans des établissements hors du secteur d’habitation, à des demandes de dérogation, à des contournements de la réglementation en vigueur, à des fausses adresses ou bien des pressions diverses.
Unanimement, cette stratégie est fortement critiquée de la part des acteurs du monde scolaire (enseignants, chefs d’établissements) mais aussi par les acteurs du monde politique (représentants de partis-politiques, élus locaux). En raison du fait que cette pratique considérée comme "anti-civique" ne devrait pas avoir lieu car les familles concernées sont considérées comme celles qui devraient donner l’exemple de promouvoir les établissements scolaires de leur quartier afin d’y apporter une contribution au capital social des écoles qu’ils « désertent » actuellement.
Cependant, l’argument principal donné par ceux qui pratiquent cette stratégie est la recherche de l’excellence scolaire pour leurs enfants même si l’argument réel est celui de la recherche d’un entre-soi de classe.
Le second type de stratégie d’évitement est le choix de placer ses enfants dans un établissement du secteur privé. Ici, la recherche de l’entre-soi de classe est beaucoup plus visible dans le mesure où les parents auront tendance à choisir un établissement en raison des critères d’entrées qu’il
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