Maladies parodontales
Étude de cas : Maladies parodontales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amand Hourdin • 13 Novembre 2022 • Étude de cas • 1 235 Mots (5 Pages) • 263 Vues
Diagnostic simple et efficace des maladies parodontales
Solenn Hourdin, Dominique Glez, Gilles Gagnot , Sylvie Jeanne
Département de Parodontologie, Université de rennes
Les maladies parodontales sont des pathologies infectieuses à manifestations inflammatoires. Dans leur forme évolutive, le signe pathognomique (clinique) est la poche parodontale. Dans une étude mené en France, 82,2% des adultes examinés présentaient des poches parodontales (ref). Le développement insidieux des infections parodontales explique la prévalence élevée des parodontites sévères. Ces considérations justifient un diagnostic parodontal systématique indissociable de toute consultation en odontologie.
Malheureusement, la méthodologie traditionnelle du diagnostic telle qu’elle nous est encore proposée aujourd’hui, est fastidieuse. La notion de dépistage n’est jamais évoquée. D’emblée très précis, réalisé dent par dent, le diagnostic vise à repérer les pertes d’attache, les mobilités, la profondeur des poches parodontales… Il impose alors le relevé de nombreux indices cliniques (IP, IG, IS, IM) (AAP+ réf des différents indices). Cette méthode conventionnelle de diagnostic est difficilement applicable dans une activité d’omnipratique ou d’orthodontie pourtant il conditionne les futurs choix thérapeutiques.
Le concept de dépistage parodontal doit être systématisé puisqu’il il vise à identifier les patients à risque pour pouvoir éliminer précocement les réservoirs bactériens.
L’objectif de cet article est de proposer, dans un but didactique, une démarche simplifiée et raisonnée du diagnostic parodontal dans sa globalité. L’examen se déroule en deux temps : un diagnostic parodontal initial (D.P.I), suivi si besoin d’un diagnostic parodontal affiné (D.P.A).
Méthodologie du diagnostic parodontal initial
Cet examen doit répondre à la question suivante : existe t-il ou non des foyers infectieux ?
Il est basé sur :
- l’entretien médical
- l’examen clinique
- l’examen radiologique
L’entretien médical
Il a pour objectif
- de cibler les facteurs risques des maladies parodontales (ref biblio OMS 2007 et ?)
- d’établir le risque infectieux, hémorragique ou cicatriciel pour la mise en place du traitement
- de commencer la prise en charge psychologique du patient en suscitant une réflexion sur ses sensations et symptômes buccaux.
Le questionnaire médical (annexe 1) si il est rédigé de façon pertinente optimise le temps de l’entretien.
L’examen clinique
Il repose sur une méthode binaire (saignements : oui/non, poche parodontale : oui/ non, mobilités : oui/non).
L’inspection recherche les zones d’érythème et d’œdème notamment papillaires. Photo 1 : zones inflammatoires caractéristiques d’une parodontite active
La palpation gingivale vestibulaire d’apical en coronaire sur toutes les dents permet de mettre en évidence les saignements et les suppurations (marqueurs d’activité).
La palpation dentaire permet d’évaluer les mobilités dentaires (marqueur de sévérité de la lyse osseuse)
Il est important de souligner que l’absence des signes précédents ne permet pas d’exclure la présence de réservoirs infectieux parodontaux
Photos 2 : Image de parodontite évolutive en phase latente : absence de signes inflammatoires
Photos 2a : Image radiologique objectivant la perte osseuse. Les phases de latences présentent un tableau clinique trompeur avec peu de signes inflammatoires.
L’examen nommé « sondage dépistage » vise à informer sur la présence ou non de poches parodontales. Contrairement au sondage charting, communément admis, décrit par Greenstein et lang, le sondage dépistage est réalisé dès le premier rdv. L’accent n’est pas mis sur les valeurs du sondage ni même la localisation des sites infectés. Toujours sur le mode binaire, seule la présence ou non de poche est spécifiée grâce a une échelle de profondeur). Il consiste à sonder méthodiquement les 6 faces des dents jusqu’à valider l’absence totale de poche ou à l’inverse la présence d’une ou plusieurs poches (utilisation de la sonde type). L’examen s’arrête lorsque l’on peut déterminer une échelle de profondeur de poche. (inf à 4 mm, entre 4 et 6 mm, sup à 6mm). Cette étape est l’élément incontournable du dépistage de l’infection parodontale.
Photos 3 : Le sondage est le signe pathognomonique de l’infection parodontale.
Photos 4 : Lorsque la mesure du sondage est sup ou = à 4 mm, le biofilm n’est plus accessible aux soins du patient. On est donc face à un réservoir infectieux parodontal.
Photos 5 : La sonde
L’examen radiologique permet d’évaluer la perte osseuse et en aucun cas ne renseigne sur la présence ou non de réservoir infectieux parodontaux (Bragger). Il complète le sondage dépistage et autorise un pronostic. L’examen panoramique est l’examen préconisé à ce stade (Persson). Il présente l’avantage d’être simple et rapide. Reproductible, il donne une vision globale et pluridisciplaire de la cavité buccale du patient. Cet examen est complété par des radiographies rétroalvéolaires si besoin.
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