Drogue libérale
Analyse sectorielle : Drogue libérale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fooka • 26 Novembre 2015 • Analyse sectorielle • 1 628 Mots (7 Pages) • 603 Vues
En nous appuyant sur la définition du capitalisme et sur celle du libéralisme néo-classique nous allons analyser et constater à quel point les trafiquants de drogues sont bel et bien des acteurs économique libéraux.
Ainsi , le capitalisme est un concept à la fois économique, sociologique et politique. Caractérisant un système s'appuyant sur la propriété privée des moyens de production, sa définition donne lieu à des variations dans l'espace et dans le temps, et en fonction des sensibilités politiques des personnes qui emploient le terme. Toutefois, l'une de ses composantes de base est, via la recherche du profit, l'accumulation du capital, qu'elle s'accompagne de « l'exploitation de l'homme par l'homme » selon Karl Marx.
Nous avons donc ici comme caractéristique majeure , la recherche du profit , l’accumulation de capital et l’exploitation de l’homme par l’homme.
Ce premier point corrobore totalement le profil du trafiquant de drogue lambda , qui , vous me l’accorderez , ne s’adonne point à cette activité par altruisme mais bel et bien dans une perspective de profit. Ce produit vendu résulte de l’exploitation de centaines voir de milliers de « travailleurs/soldats/dealeurs » par un minorité de chef de gang/cartel/mafia et , ces produits ont pour conséquence direct , une accoutumance de la clientèle voir une addiction quasi-certaine , créant ainsi une double exploitation , celle des travailleurs ainsi que celles des consommateurs.
En effet ces derniers se retrouvent dans une situation de dépendance à ces substances et donc , une relation de servilité commence à naître , une véritable exploitation bilatérale de la part des dirigeants de ces réseaux criminels.
Un autre aspect insérant les trafiquants et revendeurs de drogue dans la société de consommation et capitaliste contemporaine est leur appétence naturelle pour les produits hauts de gamme. Après avoir lu le témoignage d’un ancien «dealeur » nous constatons qu’entre les bijoux , les restaurants gastronomiques , voitures de sport et vêtements de luxe , ces personnages étaient véritablement de grands adeptes des doctrines consumériste contemporaine. Ainsi qu’ils le veuillent ou non , ces criminels restent le prisme d’une époque et d’une politique capitaliste et libérale.
(http://www.themonthly.com.au/issue/2005/december/1294983377/richard-cooke/why-drug-dealers-vote-liberal)
Libérale , voilà un bien grand mot incluant nombre de définition mais celle qui nous intéresse aujourd’hui correspond au mouvement néo-classique devenu incontournable dans l’économie mondiale depuis les années 1970.
« Pour les tenants du néolibéralisme, la libre compétition des agents économiques animés par la recherche du profit constitue le seul vrai moteur du développement économique national et international. Loin d'intervenir comme agent économique, l'État doit favoriser la libre concurrence et opter pour une politique de laisser-faire. »
Si nous prenons un trafiquant de drogue , que ce soit Pablo Escobar , Frank Lucas , « El Gato » , de nombreuses caractéristiques font surface lorsque nous analysons leurs méthodes de production , d’importation , de logistique.
Ils agissaient tous en tant que chef d’entreprise rationnel et impitoyable en n’ayant aucun compte à rendre à l’Etat au vu de l’illégalité de leur commerce.
En prenant l’exemple de Pablo Escobar , on constate aisément a quel point il s’était inspiré des doctrines économiques libérales afin de rentabiliser son activité au maximum ( ce qui correspond à la définition du capitalisme via la recherche immodéré du profit ) , ce criminel avoua que son retour sur investissement était de 20 000% , du jamais vu pour quelques honnêtes chef d’entreprise qui ne peuvent rêver d’atteindre un taux supérieur à 100%.
Ces personnages se sont donc accordé le droit de renoncer à exercer une activité légale , se mettant ainsi en dehors de la société dans laquelle nous vivons mais paradoxalement ont accepter la morale prédominante , c’est-à-dire celle qu’une offre doit répondre à une demande.
Moralement exclus mais financièrement incontournable ces dirigeants agissent en véritable business man , employant un nombre incalculable de personnes , générant des milliards de bénéfices ( un marché estimé à 243 milliards d’euros par an), fabriquant et distribuant dans le monde entier leurs produits. De véritables Multinationales du crime organisé , où la libre concurrence est reine , où le legendaire laissez faire laissez-passer d’Adam Smith est largement appliqué au pied de la lettre.
Ils ont eux aussi tiré des avantages provenant de l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication , ces dernières décennies, une part croissante de la population mondiale a pu se procurer des téléphones portables de plus en plus perfectionnés et des ordinateurs connectés à Internet. L’usage d’Internet s’est développé rapidement et le nombre de personnes connectées a explosé, passant de 2,6 millions en 1990 à 2 milliards en 2010. De même, la part de la population qui a accès à Internet est passée de 0,05 % en 1990 à 30,5 % en 2010. Elle atteint même 76,5 % dans les pays de l’OCDE à revenu élevé qui sont durement touchés par l’usage de drogues. Internet a eu un impact majeur sur le commerce des drogues illicites. Pour les trafiquants, il est devenu bien plus facile de déterminer le niveau des prix sur divers marchés, d’obtenir des précurseurs chimiques et de dissimuler les profits générés grâce à la drogue. De leur côté, les consommateurs de drogues illicites ont commencé à utiliser Internet pour échanger des informations sur l’usage de différentes drogues et les meilleurs moyens d’acheter des drogues plus puissantes à un prix modéré. De plus, de nouvelles drogues qui n’ont pas encore été placées sous contrôle international (notamment les produits vendus sous le nom de “Selt Balt ”) sont commercialisées avec succès via Internet.
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