Analyse De Soin Relationnel
Dissertations Gratuits : Analyse De Soin Relationnel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anaeteo • 9 Juin 2015 • 1 990 Mots (8 Pages) • 4 387 Vues
ANALYSE DE SOIN RELATIONNEL
Présentation de la situation :
Au cours de mon stage en médecine post-urgence à l’hôpital Pellegrin, je me suis retrouvée face à une situation relationnelle aboutissant à un questionnement.
Nous sommes le troisième jour de mon stage et mon référent de stage me demande de m’occuper de Mme L, patiente âgée de 67 ans, hospitalisée depuis 6 mois pour maintien à domicile difficile. En effet, Mme L, à l’âge de 56 ans a été victime d’un accident vasculaire cérébral lui infligeant des séquelles telles qu’une hémiplégie totale gauche et une aphasie d’expression complète. Au cours des années, Mme L s’est grabatérisée et à son hospitalisation elle est dépendante pour tous les gestes de la vie quotidienne, ne marche plus et ne s’exprime par aucun moyen. Elle peut à peine bouger son bras droit. Seul son regard est toujours présent. Mme L n’est pas mariée et n’a pas d’enfant, seul son père s’est occupé d’elle jusqu’à présent.
Je suis de service le matin et je pars effectuer les gestes d’hygiène et de confort de Mme L. Je ne la connais pas, si ce n’est qu’à travers son dossier et du personnel soignant.
Je frappe à la porte, m’approche d’elle, je me mets à son niveau et me présente. Je vois dans son regard un regard désapprobateur. Je me dis que c’est normal car elle ne me connait pas. Je continue donc et lui explique que je viens faire sa toilette et que je vais m’occuper d’elle pour les jours à venir. Pas de réaction si ce n’est son regard insistant. Je me dis que peut être le fait de la toucher pourrai la rassurer. Je pose alors délicatement ma main sur son bras droit. Elle essaie alors de repousser ma main en remuant tant que possible son bras.
Je m’interroge et me demande si le fait de lui faire la toilette est-il bien adapté à ce moment précis.
Je décide alors d’aller voir le personnel soignant pour leur parler de ses réactions et savoir si je dois continuer à insister. Ils me disent que oui et que de toute façon elle agit de cette manière avec tout le monde.
Je repars alors dans sa chambre et malgré mes hésitations, j’effectue la toilette. Au cours de mon stage, chaque toilette se passe de la même manière et toute tentative de communication, de rapprochement ou d’essayer de créer un lien est soldé par des échecs. Je me remets alors en question. Suis-je une professionnelle efficace, pourquoi je n’arrive pas à établir un lien avec cette patiente ? Quelle méthode pourrais-je adopter et adapter, je ne sais plus.
Puis un matin, lors des transmissions, le départ de Mme L pour une maison de retraite est évoqué. Un médecin coordinateur doit venir la voir. Mon référent me dit alors qu’il serait bien de lui annoncer en douceur afin de commencer à la préparer à cette idée.
Il vient alors avec moi et lui annonce la chose avant que je commence à effectuer sa toilette. Il lui dit qu’elle sera bien là-bas. Puis il s’en va. Elle se met alors à pousser des cris et à pleurer. Je me retrouve alors surprise car jusque-là elle n’avait exprimé aucun signe. Je prends alors le relai de mon référent en lui expliquant que cette maison est surement très jolie d’après les photos que j’ai vu et que je lui montrerai, qu’il y a un jardin où enfin elle pour sortir et profiter des beautés de la nature, que le personnel est aussi compétent qu’ici, enfin j’essaie de trouver des mots pour la rassurer, mais rien n’y fait. Elle pleure toujours. Je finis par aller chercher une autre personne qui saura certainement mieux la rassurer, mais rien n’y fait. A partir de ce jour, Mme L se met à pleurer chaque jour au cours de la journée sans que rien ne puisse à consoler.
Je me sens complètement impuissante et me retrouve dans une « voie sans issue ». Si seulement elle pouvait s’exprimer, j’aurai pu cibler sa peine. Et c’est la première fois que je ressens un sentiment aussi fort d’échec.
Analyse de la situation :
La communication signifiant littéralement « mettre en commun », « échanger », permet à deux individus de créer un lien, de permettre, en première intention d’établir une relation. La communication est donc le processus de mise en commun d'informations dont l’objectif principal est de faire passer un message.
Selon Carl Rogers « Tout être est une île, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres îles que s’il est prêt à être lui-même et s’il lui est permis de l’être ».
Mais qu’en est-il lorsque, en face de soi, le silence fait place dans la relation soignant/soigné.
Au cours de cette situation, la soignante a essayé de mettre en place diverses attitudes afin de créer un lien avec Mme L et de rompre son isolement.
En premier lieu, elle a tenté d’établir une communication verbale (se définit par l’expression des mots, des phrases qui permettent d’émettre à l’autre des idées, des pensées, de lui faire passer un message, d’entrer en relation), en lui parlant de façon à se présenter et à attirer l’attention de Mme L. Elle s’est mise à sa hauteur, près d’elle pour lui parler, ainsi la diminution de l’espace physique peut faire sentir à la patiente l’intérêt de la soignante. Cette attitude peut aussi éviter à la patiente de se sentir en position inférieure, et ainsi d’équilibrer la relation soignant/soigné. Une attitude d’écoute s’est alors mise en place. Dans le cas de Mme L, elle est ciblée sur l’écoute attentive de son corps.
Mais la difficulté réside lorsqu’il y a peu de « feed-back » de la part de l’autre.
Pourtant, comme l’exprime si bien Roger Mucchieli, « On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l'on se taise ou que l'on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d'être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur. »
Il
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