Analyse de pratique de Soins relationnels

Analyse de pratique Soins Relationnels

Cette analyse de pratique professionnelle va porter sur un soin relationnel vécu lors de mon stage en chirurgie.

Je vais vous parler de l’accueil effectué auprès d’un patient angoissé pour une opération de la hanche programmée pour le lendemain.

Cette situation me parait interpellante dans le sens où avant celle-ci, je ne mesurais pas l’importance de cet accueil pour la bonne prise en charge future.

Dans cette première partie, je vais vous présenter brièvement mon lieu de stage et plus en détail la situation vécue.

Dans une seconde partie, je vais l’analyser en m’appuyant sur des concepts et des valeurs.

Puis, je terminerais par une conclusion.

Présentation de la structure : 

L’établissement fait 4 étages :

Au sous-sol, il y a les blocs opératoires, la salle de réveil, la morgue, la salle de déchets, la pharmacie, les cuisines, le self,…

Au rez-de-chaussée, il y a l’accueil, les bureaux d’admissions et de sorties, la radiologie, le service ambulatoire, les bureaux d’anesthésistes,…

Au premier étage, il y a la maternité et le SSR (soins de suite et de réadaptation)

Enfin au deuxième étage, il y a le service de médecine, chimiothérapie, ambulatoire, et la chirurgie.

La clinique est composée de :

• 52 lits de chirurgie
• 22 places de chirurgie ambulatoire
• 26 lits de Maternité
• 40 lits de soins de suite
• 25 lits de médecine
• 6 lits d’USC (unité de soins continus)
• 6 places de chimiothérapie ambulatoire

Le personnel infirmier 

De jour comme de nuit le personnel infirmier  travaille en collaboration avec les chirurgiens et les médecins anesthésistes afin de dispenser des soins de qualité dans le respect de l’hygiène, de la pudeur et de la sécurité du patient.

Le personnel aide-soignant

En collaboration avec l’équipe infirmière, le personnel aide-soignant dispense des soins de confort et d’hygiène.

La secrétaire du pôle chirurgie

La secrétaire s’occupe de la prise en charge administrative et délivre les ordonnances de sortie.

En collaboration avec les infirmières  elle participe à  la gestion des rendez-vous d’examens et de consultations post-opératoire.

Les kinésithérapeutes

Les kinésithérapeutes accompagnent lors de la rééducation en vue de l’éducation et de  la restauration de l’autonomie des patients.

Les chirurgiens 

Le chirurgien réalise des opérations dans un domaine précis en fonction de sa spécialité.

• Le chirurgien orthopédiste, s'occupent des traumatismes qui touchent le squelette.
• Le chirurgien plastique réalise des interventions de chirurgie esthétique.
• Le chirurgien ORL (oto-rhino-laryngologiste),  réalise des interventions au niveau du nez, des oreilles, et de la gorge.
• Le chirurgien ophtalmologiste pour la chirurgie des yeux
• Le chirurgien gastro-entérologue qui réalise les chirurgies au niveau du système digestif.
• Le chirurgien urologue qui réalise les opérations de chirurgie au niveau du système génital et urinaire.

Les anesthésistes

L’anesthésiste-réanimateur est un médecin qui intervient avant, pendant et après toute opération chirurgicale qui nécessite une anesthésie générale ou locorégionale.

Lors d’une consultation préopératoire, il évalue l’état général du patient, choisit la technique d’anesthésie la plus appropriée et rassure le patient.

Voici ma situation :

A la clinique Saint-L*, ce sont des équipes de douze heures, les entrées pour les blocs du lendemain se font la vieille à 14h.

A 13h45, un monsieur âgé tape à la porte de la salle de soins, je lui ouvre et lui demande ce dont il a besoin. Mr L venait pour se faire opérer de la hanche le lendemain, j’accompagne ce monsieur dans sa chambre pour pouvoir faire son entrée, lorsque je le questionne sur son ressenti vis-à-vis de l’opération, Mr L me dit :

• « Vous savez j’ai bientôt 90 ans, avec cette opération, ça va être de plus en plus compliqué, pourtant j’en ai subi des opérations. »

• « Voulez-vous qu’on en parle ? »

• « Oh j’aimerai bien, mais je sais que vous n’avez pas le temps vous avez d’autres patients à vous occuper je comprends tout à fait ».

• « Je peux revenir dans une heure pour en parler avec vous si vous voulez, le temps que je fasse les entrées et je reviens vous voir vers 15h, êtes-vous d’accord? »

• « Oui oui, vous êtes très aimable de m’accorder du temps, dans ces cas-là je vous dit à tout à l’heure, merci beaucoup. »

• «  A tout à l’heure Mr L.»

A 15 heures, je retourne voir Mr L, chambre 214, je tape à la porte, lui demande si je peux rentrer, il me répond positivement, je rentre, mets la présence :

• «  Je viens comme convenu pour parler de vos angoisses vis-à-vis de l’opération et de votre devenir. J’ai dix minutes à vous accorder, puis-je prendre le fauteuil et m’asseoir ? »

• « Oui, merci d’être venu, c’est très gentil je ne pensais pas que vous pouviez m’accorder du temps, allez-y asseyez-vous, je vous en prie ».

• « Alors Mr L, d’après ce que j’ai compris vous vous sentez angoissé? »

• « Oui, ce n’est pas l’opération qui m’angoisse le plus même si j’ai déjà eu d’autres opérations comme je vous l’ai dit tout à l’heure lors de mon entrée mais j’ai toujours un petit peu d’appréhension… »

• « Si j’ai bien compris, vous avez un peu d’appréhension par rapport à votre opération mais il y a autre chose qui vous angoisse ? »

• « Oui, ce qui m’angoisse surtout c’est après l’opération, la rééducation, je ne sais pas si je pourrais retourner à mon domicile, car je vis seul depuis que j’ai perdu ma femme il y a deux ans… »

• « Vous avez peur de ne plus pouvoir retourner à votre domicile ? »

• « Oui, vous savez à mon âge ça devient compliqué, mes enfants envisagent de me mettre en maison de retraite, ils ont peur que je ne puisse pas vivre seul chez moi même si j’ai des aides à la maison… »

Silence, puis Mr L reprend :

• « Vous savez mes enfants travaillent ils essayent de venir me voir chaque week-end, mais ils travaillent beaucoup, ma fille est aide-soignante elle habite à trente minutes de chez moi et mon fils est boucher et habite à deux heures de chez moi, pour eux non plus ce n’est pas facile, ils ne voulaient pas que j’aille en maison de retraite mais ils pensent que se seraient peut-être plus prudent que j’y aille bientôt… »

• « Si je comprends bien vous pensez qu’aller en maison de retraite serait le mieux pour vous ainsi que pour vos enfants malgré les différentes aides que vous disposez à la maison. »

• « Oui car avec le temps ça sera de plus en plus compliqué et puis à mon âge on a plus de mal à récupérer après une opération, je ne sais pas combien de temps va prendre la rééducation… »

Silence puis Mr L reprend :

• « … Mais bon ce qui m’embête c’est qu’est-ce que j’vais faire de toutes mes affaires, de ma maison, de ma vieille voiture, etc… Vous savez c’est vraiment pas facile pour moi… »

• « Je comprends… En avez-vous parlé avec vos enfants ? »

• « Non, ils m’ont juste dit que ce serait peut-être plus simple que j’aille en maison de retraite, mais nous en avons pas parlé plus en détails. »

• « Si cela vous angoisse, pourquoi n’en parlez-vous pas à votre famille ?»

• « Oui, vous avez raison je pense qu’il faut qu’on en parle, car je commence à me dire qu’ils ont surement raison, il est peut-être temps. Merci beaucoup de votre aide »

• « Je vous en prie Mr L excusez-moi mais je vais devoir mettre fin à cette entretien, aviez-vous besoin de quelque chose d’autres ? »

• « Non, c’est bon merci vous m’avez aidé à comprendre ce qu’il serait surement le mieux pour moi je vous en remercie ».

• « Je vous en prie, si vous voulez, nous pouvons prévoir un autre entretien ultérieurement ? »

• « Pour l’instant ça va mieux, il me reste plus qu’à parler à mes enfants.  Pourrais-je vous redemander si je sens que j’en ai besoin ? »

• « Ah oui pas de soucis vous savez cette semaine je travaille ces trois prochains jours alors on se reverra. »

• « Merci mademoiselle. »

• « A tout à l’heure Mr L. »

• « A tout à l’heure ».

J’ai éteints la présence, je suis sorti et j’ai fait une friction au SHA.

Analyse de ma situation :

Cette situation est une situation de soin relationnel que nous apprenons en ce moment au cours de l’UE 4.2 et fait partie du rôle propre de l’infirmière (R4311-5 du code de la santé publique).

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