Transidentité et santé
Dissertation : Transidentité et santé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thelma Monboisse • 1 Janvier 2023 • Dissertation • 8 611 Mots (35 Pages) • 330 Vues
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TRANSIDENTITÉ ET SANTÉ
Un dossier écrit par Claire Alexandre, Agathe Julien, Thelma Monboisse et Soline Flache
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Photo de Marsha.P Johnson lors d’une manifestation
Dossier d’anthropologie et pratiques santé globale
2021-2022
Table des matières :
Table des matières : 2
Introduction : 3
L’évolution de la vision médicale de la transidentité 5
Une vision pathologisée : le “transsexualisme” : 5
Le rôle des associations dans la reconnaissance de la transidentité : 6
Un système de santé basé sur l’accompagnement, mais pas parfait : 7
Les effets d’une transition médicale 8
La possibilité d’un recours médical : 8
Les transgenres, victimes de violences médicales : 9
Les limites de l’intervention médicale : 10
La transition sociale et ses effets : 11
Le manque de représentation et l’invisibilisation de la cause : 11
La dépression chez les personnes transgenres : 13
Un différent vécu de la transidentité selon les caractéristiques sociales : 14
Conclusion : 16
Bibliographie : 17
Introduction :
Récemment, le 14 novembre 2021 la Une du journal francais Le Figaro était “ Comment on endoctrine nos enfants : antiracisme, idéologie LGBT, décolonialisme… enquête sur un dérive bien organisée”. Plus que problématique, cet article à suscité le mécontentement de beaucoup d’associations. De plus, il exprime encore une fois le rejet et la peur que subis la communauté LGBT, dont les personnes transgenres font parti. Cette réaction montre encore le manque d’information sur cette communauté, la transidentité est un mot parapluie qui renvoie à plusieurs notions qui sont globalement mal traitées dans les médias.
D’abord une courte définition, être une personne transgenre c’est : « lorsque le genre attribué à la naissance d’après les organes génitaux n’est pas celui qui est pleinement le sien et dont on prend conscience à un moment donné et variable selon les individus ». C’est simplement une façon de vivre un rapport à son genre et regroupe donc des identités de genre différentes, c’est un véritable spectre intégrant de nombreuses bornes. La communauté trans intègre en réalité : les personnes agenrées, personnes neutres donc sans conception du genre, personnes genderfluid,, avec plusieurs genres qui varient en intensité selon leur appréciation, les personnes demi genre, en partie homme ou femme mais avec un autre genre pas encore conceptualisé… Le problème aujourd’hui, c’est que la vision du genre reste binaire selon une vision occidentale et on limite les personnes transgenres aux hommes et aux femmes “Mais toutes les personnes trans n’entrent pas dans ces deux extrémité”. Malheureusement l’expression d’un genre contraire à son genre assigné à la naissance était perçu comme une pathologie qu’on nommait le transexualisme au XXème siècle, défini dans des manuels diagnostiques internationaux, comme le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) ou la CIM (Classification internationale des maladies), sous l’intitulé Trouble de l’identité de genre (TIG) qui est défini par quatre critères majeurs : une identification intense et persistante à l’autre sexe, un sentiment persistant d’inconfort par rapport au sexe assigné, l’absence d’affection intersexuelle physique et une « souffrance cliniquement significative ». Pour aider ces personnes il y a une controverse : faut-il aligner le corps ou le psychisme ? Cette reflexion découle de la pensée de la transidentité comme une pathologie que l’on doit soigner, le corps médical voulait mettre en place un protocole. Finalement les personnes transgenres ont reussi à faire entendre leurs voix, la transidentité reste dans le domaine de la santé mais différemment, plus comme un mal à traiter, on parle de dysphorie de genre. C’est un terme médical qui renvoie au domaine du sentiment, c’est un ressenti par rapport à l’expression de leur identité. S’en suit un processus de dépathologisation de la transidentité, notamment lorsque L’OMS retire la transidentité des troubles mentaux en 2019. Des associations de santés sont créées afin d’accompagner aux mieux les personnes transgenres dans leur transition ou dans la compréhension de leur situation, la première est Wolrd Professional Association for Transgender Health en 1979. Malheureusement encore aujourd’hui les médecins ne sont pas formés pour répondre aux besoins des personnes transgenres qui ont besoin d’aller consulter des spécialistes qui ne sont peu nombreux. C’est ce que montre le début du reportage Petite fille (2010) de Sébastien Lifshitz, le médecin généraliste que va voir la maman de Sacha dit lui même qu’il n’est pas en capacité d’aider la famille. Il peut même tenir des propos assez violents notamment lorsqu’il mégenre la petite fille. C’est problématique parce que même si la maman ne mégenre pas sa fille en temps normal, elle le fait avec le médecin qui l’entraine en quelque sorte dans ce comportement puisqu’il représente l’autorité, il est donc très important pour le bien-être des personnes transgenres que les médecins soient formés correctement afin de ne pas reproduire et inciter d’une certaine manière à des attitudes violentes pour les personnes transgenres. A l’inverse, la médecin spécialisée est à l’écoute, face à la violence du corps éducatif de l’école de Sacha, elle propose son aide car son autorité médicale vaut malheureusement plus aux yeux de l’école que le ressenti de Sacha. Elle la rassure en lui disant qu’elle “n’est pas la seule” et donne des conseils pour l’insertion et transition sociale ainsi que médicale si l’envie se présente. Son identité est exprimée comme “tout simple” par Sacha, mais elle doit déjà s’inquiéter de prendre de grandes décisions pour sa vie futur, notamment par rapport à sa transition médicale. Même si Sacha a déjà un passing féminin le début de la puberté peut compromettre cela, la médecin demande si Sacha voudrait voir l’endrocrinologue pour parler des éventuels hormones à prendre. Il y a même le problème de la fertilité qui se pose puisque si l’on bloque tôt la puberté, les spermatozoïdes seront beaucoup moins efficace et cela pourrait donc poser problème si elle veut des enfants plus tard. Ce sont beaucoup de chose à prendre en considération pour une jeune enfant, d’autant plus lorsque s’ajoute l’hostilité des nombreux adultes autour d’elle. Ce documentaire soulève donc plusieurs points sur lesquels nous avons nous attarder comme la médicalisation, la transition sociale ou encore les violences qui peuvent toucher les personnes transgenres. Nous allons demander comment la vision de la transidentité a évoluée au fil du temps. Nous nous concentrerons d’abord sur l’évolution de la vision médicale de la transidentité, puis sur les effets d’une transition médicale et finalement sur la transition sociale et ses effets sur les personnes transgenres.
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