La contre-réforme

Au XVIe siècle, Martin Luther diffuse ses 95 thèses où il dénonce les abus de l’Eglise, la corruption du clergé et remet en cause l’autorité du Pape. A ce moment-là le Pape avait une autorité suprême sur les états chrétiens qui embêtait certains souverains. Ils adhérèrent donc à la Réforme protestante initiée par les écrits de Luther. L’invention de l’imprimerie contribua aussi à la diffusion de la Réforme menant à une montée du protestantisme. Face à cela, le Pape et l’Eglise entament une contre-réforme visant à moderniser le catholicisme. Et ce en y instaurant des changements et en supprimant des abus dans le but de rassurer les catholiques. Nous allons donc vous montrer comment l’Eglise catholique a réussi à lutter contre le protestantisme en se réformant.

Il faut déjà savoir que l’unité religieuse n’est pas envisageable, car les principes catholiques et protestants se contredisent notamment sur le salut de l’âme, c’est-à-dire la manière dont le croyant ira au paradis.

Chez les catholiques, le salut de l’âme s’obtient en passant par le purgatoire pour se laver de ses péchés avant d’entrer au paradis, car aucun croyant n’est parfait. Ce salut est malgré tout assuré par la foi et les bonnes actions. La source de la foi est la Bible en latin. Langue qui demeurait donc inconnu pour la grande partie des catholiques. Ces derniers doivent donc être guider dans leur foi par le prêtre qui est le seul ayant le droit d’interpréter la Bible. Les indulgences sont des papiers officiels que les croyants pouvaient acheter pour se faire pardonner complètement leurs fautes. Ainsi ils pouvaient raccourcir leur temps passé au purgatoire. Ce commerce scandalisa Luther qui démontra l’impuissance des indulgences dans ses thèses. Les membres du clergé n’ont pas le droit de se marier. Ils reconnaissent 7 actes sacrés, le baptême, l’eucharistie, la pénitence, la confirmation, le mariage, l’ordination et l’onction.                                                                                                          Chez les protestants qui suivent donc en partie les idées de Martin Luther, le paradis s’accède seulement en croyant sincèrement en Dieu. Il n’y a donc pas de purgatoire. La lecture personnelle de la Bible est encouragée, Luther à d’ailleurs traduit la Bible en allemand pour que les fidèles puissent la comprendre et l’interpréter. Il n’y a donc aucun intermédiaire entre le croyant et Dieu. L’autorité du Pape est rejetée, il n’y pas de hiérarchie ou de clergé au sein de l’Eglise. Ils refusent le culte de Marie et des saints qu’ils considèrent comme du blasphème. Des pasteurs sont en charge de la communauté. Ils commentent la Bible lors des cultes et célèbre les sacrements. Les pasteurs ont le droit de se marier. Ils ne reconnaissent que les sacrements attestés dans la Bible et institués par Jésus, soit le baptême et la communion.

C’est lors du Concile de Trente en Italie que l’Eglise prend des mesures pour se réformer. Ce dernier à lieu de 1545 à 1563 en plusieurs sessions. Un concile est une assemblée d’évêques réuni par le Pape pour discuter des questions religieuses. En l’occurrence le but était de réformer le catholicisme face au succès du protestantisme. Le concile réaffirme d’abord dans ses conclusions les principes catholiques qui vont en contradiction avec le protestantisme : La Vulgate est la seule version traditionnelle de la Bible en latin que l’Église reconnaît comme authentique ; Les œuvres comme les dons et pèlerinages aident à atteindre le Paradis ; La messe doit être célébrée par un prêtre avec la Bible et en latin ; Les sacrements sont au nombre de sept: baptême, confirmation, communion, pénitence, mariage, ordination, extrême-onction ; On peut prier la Vierge et les saints ; Le pape est le chef suprême de l’Église chrétienne.                                                                                                                                  Le clergé dont l’inculture constituait un grand reproche est lui aussi réformé. Ces changements sont impératifs car les abus des clercs contribuaient à la montée du protestantisme. Ces derniers se mariaient et était peu formé. On leur reprochait aussi leur train de vie luxueux et leur constante recherche d’argent. En effet, ils pratiquaient la simonie, soit la vente de sacrements, de biens spirituels, de charges ecclésiastiques ou de postes hiérarchiques. Certains prêtres revendaient à d’autres leur droit à dire des messes et ne mettait même plus les pieds dans leur paroisse pour rester auprès des fidèles. Le concile prend donc des mesures pour supprimer ces abus : Le clergé doit avoir un comportement exemplaire, mener une vie simple et ne pas chercher à s’enrichir, il doit résider près de ses fidèles ; Les clercs doivent rester célibataires ; Les prêtres doivent recevoir une formation religieuse dans les séminaires au nombre minimum d’un par diocèse. On met aussi l’accent sur la formation des enfants dans le catholicisme pour éviter qu’ils dérivent dans les abus : Les enfants doivent suivre un enseignement religieux, le catéchisme, encadré par les prêtres. Les livres qui vont à l’encontre de la foi et de la morale catholique sont aussi interdit.

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