Raison Et Croyance

Se poser la question de l’opposition de la raison et de la croyance c’est chercher à savoir si croire et savoir sont obligatoirement conflictuels. L’Homme sépare la croyance du savoir. Le savoir est rationnel et objectif, il repose sur des preuves et des faits bien réels. La croyance quant à elle repose sur la confiance, la foi, elle n’est fondée sur aucune preuve. La croyance c’est donc accepter de croire sans savoir.

Cependant, raison et croyance rentrent-elles inévitablement en opposition ? Ne peut-on pas les considérer comme complémentaires ?

Dans un premier temps nous allons définir la croyance et la raison. Puis nous poursuivrons par l’opposition entre croyance et raison pour aborder ensuite la consiliation entre la raison et la croyance.

La croyance laisse la place au doute, elle ne repose sur aucune certitude. Elle n’est pas basée sur des faits démontrés ou prouvés, elle n’a donc pas de fondement rationnel. Celui qui croit accepte comme vérité ce que dit une personne sans chercher à en avoir la preuve, il va accorder d’embler crédit à ses paroles. Cette croyance repose sur la volonté de croire, sur l’adhésion de l’esprit. Croire c’est être persuadé de l’existence de quelque chose ou de quelqu’un, elle prend naissance dans la foi religieuse.

La croyance n’est pas universelle puisqu’elle ne repose sur aucun élément objectif. Elle est propre à un individu ou à un groupe d’individus. La croyance qui est le résultat d’une éducation, de l’impacte des sociétés, ne peut être assimilée à la foi qui elle fait partie de la personne dès sa plus tendre enfance, c’est la force qui nous donne le courage d’avancer, de s’engager dans des causes que nous jugeons justes.

La croyance religieuse repose sur la confiance en un être supérieur, Dieu. Elle fait appel aux sentiments, elle est l'attitude de l'homme qui accepte et tient pour vraies des réalités qui sont invisibles. (Pascal, Pensées, fragment 267).

La croyance Locke la définit comme étant « la forme la plus intense que peut avoir l’assentiment concernant ce qui est considéré comme seulement probable ». La croyance n’a besoin d’aucune preuve, d’aucune démonstration pour être admise comme vraie. Elle est une conviction et non un savoir. Pour platon elle est le deuxième degré de la connaissance, elle relève du domaine de l’opinion et non de la science qui est la connaissance idéale.

La croyance laisse donc place à la contradiction, à la contestation. Voltaire dit « Lorsqu’une question soulève des opinions violemment contradictoires, on peut assurer qu’elle appartient au domaine de la croyance et non à celui de la connaissance. »

La raison est la faculté intellectuelle propre à l’homme. Elle lui permet de penser, de juger et de distinguer ainsi le vrai du faux et le bien du mal. Raisonner permet d’apporter la preuve, de faire la démonstration de la vérité.

La raison permet donc à l’homme de penser, de combiner des concepts et des propositions. Elle est spécifique à l’Homme, « l'homme est un animal raisonnable (Aristote). Elle est basée sur des éléments objectifs et engendre donc le savoir, la connaissance. Pour Descartes la raison est le bon sens.

Croyance et savoir objectif sont séparés et souvent mis en opposition. Nous croyons donc sans savoir. La croyance n’a pas de limite puisqu’elle est subjective et n’a besoin d’aucune réalité alors que la raison se base sur des faits réels, prouvés.

LA Croyance ne peut être définit comme telle que si nous ne la soumettons pas un examen critique de la raison. La raison ne doit pas chercher à expliquer, à sonder les mystères de la croyance, de la foi. Pour Pascal « la raison ne peut combattre la foi sans outrepasser son domaine ».La croyance relève des émotions, vient du cœur, elle ne peut et ne doit être du domaine du raisonnable. La raison doit se résoudre à l’idée qu’elle ne peut tout expliquer. Elle doit « reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent » (Pascal, Pensées, fragment 267).

De la croyance naissent les superstitions, les doctrines et leurs dogmes qui empêchent la pensée rationnelle, l’esprit critiques. Elle est le moyen d’étourdir les esprits, de soumettre l’Homme. Marx considère la foi comme un moyen d’endormir le peuple « la religion est l’opium du peuple ». L’homme perd son esprit critique et son libre arbitre. C’est la raison qui nous protège des croyances irrationnelles comme la superstition

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