Les Cathedrales Gothiques
Commentaires Composés : Les Cathedrales Gothiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mth27 • 17 Avril 2014 • 5 959 Mots (24 Pages) • 991 Vues
Le Moyen Age n’a pas toujours été la période obscure que l’on croit. Les 11° et 12° siècles comptent au contraire parmi les siècles les plus lumineux de notre histoire.
Nous avons aussi pour habitude de considérer le moyen âge comme l’époque de la lenteur. Rien de plus faux pour les années 1150-1250. En deux siècles seulement, les 12° et 13° siècles, les sujets du roi de France se mettent à ériger pas moins de 80 cathédrales. Très rapidement la mode gothique gagnera toute l’Europe.
L’ inventivité technique qu’a nécessité l’érection de monuments aussi grand est comparable à celle qui a prévalu après la découverte de l’électricité à la fin du 18°, après l’invention du béton au 19° ou du transistor au 20°.
La construction des cathédrales gothiques a été une extraordinaire aventure architecturale, financière et humaine. Notre esprit de compétition vient en partie de là.
A partir des années 1250 une frénésie de la construction embrase la région la plus riche d’occident : l’Ile de France. Chaque ville voulait avoir sa cathédrale et une cathédrale plus haute, plus belle que celle de la ville voisine.
Entre les inventeurs du gothique une course aux records s’engage, une course effrénée, émaillée d’accidents et de catastrophes . Evêques, chanoines et bourgeois sont animés par un esprit record du monde, tout comme les New-yorkais avec leurs gratte-ciel.
Pourquoi cette folie des grandeurs ? Son origine n’est-elle que spirituelle, due à un renouveau de la foi ? N’est-elle pas due aussi à la libération de l’esprit d’entreprise dans des villes en plein essor, à l’audace d’une poignée de maîtres d’œuvre et d’architectes ?
Comment ces monuments ont-ils été édifiées ? Comment travaillaient les ouvriers ? Quelle était la vie du chantier ? Techniquement, dans l’art de la pierre, on a jamais fait mieux depuis..
LE TRIOMPHE DE LA CHRÉTIENTÉ, DES CLERCS ET DE LA BOURGEOISIE.
Près de deux siècles d’années noires avant l’an mil (guerres féodales, invasions, disette famines, épidémies) avaient mis les hommes à genoux. Après l’an mil la nouvelle dynastie des capétiens ramène la paix et une stabilité qui ouvre une période de renouveau mise à profit par l’Église.
Renouveau de la foi et triomphe de la chrétienté.
A la fin du 11° deux évènements majeurs vont changer la face du monde et permettre l’éclosion de l’ère des cathédrales : la réforme du pape Grégoire VII et les croisades.
Les croisades visent à la reconquête des lieux saints. Au départ c’est un grand élan de foi. On prend conscience que les lieux où Jésus a vécu sont aux mains des Musulmans. Rois, seigneurs et chevaliers partent en croisade. Au lieu de se battre entre eux, les princes chrétiens vont se battre contre ceux qu’on appelait les infidèles. Les croisades éloignent les seigneurs. Ils reviennent souvent ruinés. Les croisades ont permis aux bourgeois des villes de s’emparer du devant de la scène. Or les cathédrales sont un phénomène purement urbain.
Les reliques ramenées de Terre Sainte serviront à lever des fonds pour édifier les cathédrales.
Essor des villes et triomphe de l’évêque.
La cathédrale est par définition l’église de l’évêque. Or à cette époque de croissance des villes les évêques retrouvent une autorité qu’ils avaient perdue au profit des abbayes des campagnes.
Les clercs s’étaient repliés dans les monastères pour échapper à l’emprise du pouvoir royal. Au 11° siècle l’église était soumise au roi ; c’était le roi qui nommait les évêques. Voici qu’un pape, Grégoire VII, impose une réforme qui va être un tournant dans l'histoire de l'église et de l'occident médiéval. Il affirme la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et il considère qu'il est le seul habilité à nommer les évêques.
Dans les villes les évêques redeviennent la véritable autorité. Plusieurs conciles vont se préoccuper de rassembler les fidèles autour d’eux. Ils définissent la pratique des sacrements et les obligations des fidèles ; ils instaurent la supériorité du droit canon sur la coutume, ils imposent l'idée que seule l'église peut guider vers le salut éternel.
Pour mieux animer – et contrôler - la communauté des citadins et non des seuls paroissiens, la petite église romane ne suffit plus. Dieu ne peut pas habiter dans un temple étriqué. Il ne peut être que grandiose, parfait, riche et merveilleux, une Jérusalem céleste, un reflet de la demeure du Très Haut, ouvert au plus grand nombre. Telle est l’idée fondatrice qui lancera le mouvement des cathédrales.
Introduction
C’est surtout à leurs façades que l’on reconnaît les cathédrales.
Plus massives que le reste de l’édifice, elles viennent sceller la construction. Elles sont dites "harmoniques" lorsqu’elles sont flanquées de deux tours et percées de trois portails. Symboles de la puissance croissante des villes entre le XIIème et le XIIIème siècle, les cathédrales sont de plus en plus hautes, à la mesure de la foi et de la fortune des commanditaires, de plus en plus larges aussi, démultipliant le jeu des portails.
Sur le parvis on donnait des farces et des chansons de geste. On représentait les fameux Mystères du moyen âge. Ce fût une école du théâtre.
L’église organisait de grandes fêtes religieuses que personne n'aurait manquées, avec de quoi régaler tous les sens : la richesse des objets, les couleurs, les bougeoirs, l'encens, les premières musiques polyphoniques… On s'y rendait comme au Zénith aujourd'hui.
L’école sur les porches
Avec la statuaire la façade offre aux illettrés leurs premières leçons.
Les portails (de un à cinq à Bourges) sont rehaussés de tympans . Les sculptures y forment un livre éducatif racontant Adam et Eve, Moïse, les prophètes, la vie de Jésus, des saints, des martyrs, mais aussi le cycle des saisons, les travaux des
...