La cathédrale de Clermont Ferrand

A) Unité et muralité

La cathédrale de Clermont Ferrand, dont l’architecte Jean Deschamps, a su mêler avec harmonie des éléments liés à l’architecture du Nord et du Sud. Les ordres mendiants très répandus dans le sud de la France, ont laissé une empreinte très forte sur cette cathédrale.

L’architecture de Clermont Ferrand est harmonieuse. En effet, la simplicité et la sobriété sont les maîtres mots de cette cathédrale. L’architecte n’a pas surchargé l’ensemble d’ornements et d’éléments inutiles à la stabilité de la cathédrale. Dans un premier temps, on peut noter que le plan révèle une certaine unification de l’espace, qui ne se matérialise pas par une nef unique comme on peut le voir à la cathédrale Saint Cécile d’Albi, mais avec d’autres éléments. En effet, l’unité du vaisseau central est du en partie aux travées barlongs, qui donne l’aspect d’un espace ample, donc elle peut accueillir une quantité importante de fidèles. Le transept non saillant permet de maintenir cette unité avec ses deux bras de deux travées, précédant une nef bien alignée. Le chevet est dans la continuité de la nef puisqu’il fusionne avec cette dernière, ainsi les fidèles peuvent entrer massivement dans la nef. Chaque colonne de la nef est flanquée de colonnettes engagées, donnant un rythme majestueux à la nef. Le chapiteau disparaît par pénétration directe des retombées dans les supports, unifiant l’ensemble visuellement. La couleur noire de la pierre de Volvic accentue l’amincissement des supports, « si déliés qu’ils sont effrayant à l’œil ». (Chateaubriand) Les chapelles rayonnantes du déambulatoire au nombre de cinq, dont les murs sont habillés de fin remplages, sont totalement jointives, participant également à l’unification de l’espace de la cathédrale.

Son deuxième caractère spécifique tient à l’affirmation du mur. Au dessus des grandes arcades, l’architecte a installé un triforium aveugle qui apportait à l’ensemble une emprise murale solide. Il a également conservé une étroite bande murale dans les travées droites le long des piles, dématérialisant cet ensemble, mais le mur reprend une place essentielle dans la nef. Cette réhabilitation du mur a été aussi adoptée à Limoges, cathédrale également construite par Jean Deschamps, ainsi toutes deux possèdent des similarités.

B) jeu d’ombres et lumières

L’architecte a cherché un équilibre entre l’ombre et la lumière, l’élévation est à trois niveaux, et pour ne pas introduire une lumière trop violente à l’intérieur de l’édifice, le triforium reste obscur, en revanche, les dimensions données aux baies inférieures et hautes, rétablissent ce déséquilibre. La hauteur identique des voûtes du déambulatoire et des chapelles assure une excellente diffusion de la lumière. De plus, les vitraux des chapelles aux teintes sombres accentuent cet effet de clair-obscur. Les verrières hautes équilibrent cet effet puisqu’elles se présentent sur un fond de grisaille ce qui permet un bel éclairage de l’édifice. Dans les chapelles, l’iconographie de ces vitraux est variée, certains relatent le cycle de l’enfance, et d’autres aborde des thèmes différents comme des dévotions privées : Marguerite, Georges. Les peintures murales marquent également un contraste apparent entre la pierre de Volvic et l’aspect très coloré de ces peintures. Ces peintures se caractérisent par un jeu d’ombres et lumières qui font la qualité des drapés et des couleurs et une certaine minutie du détail. Ces caractères se retrouve dans la peinture consacrée aux supplices de Saint Georges dans la chapelle Nord. Les personnages prennent forme dans un modelé subtil, et sont traités en mouvement, les visages traduisent une émotion. Même si les références semblent être l’enluminure

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