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L'identité culturelle des communautés juives de la diaspora dans l'Antiquite

Dissertation : L'identité culturelle des communautés juives de la diaspora dans l'Antiquite. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 765 Mots (8 Pages)  •  1 193 Vues

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"L'identité culturelle des communautés juives de la diaspora dans l'Antiquité"

La notion de Diaspora apparait véritablement dans l’Histoire Juive au VIème siècle avant notre ère.

Après le renversement du Royaume de Juda en -586 par Nabuchodonosor roi de Babylone,  et la déportation d'un nombre considérable d'habitants vers les vallées de l'Euphrate, le peuple juif se concentrait en deux points : Babylone et la Terre d’Israël. Si, au début, les juifs sont cantonnés à une région précise, au fil du temps, ils s’établissent à travers tout l’empire, donnant ainsi naissance à de nombreuses communautés, qui forment ce que l’on appelle la première Diaspora Juive.

Avec l’avènement de l’Empire Perse, qui succède à l’Empire Babylonien, la Diaspora juive prend son essor. Les juifs prospèrent[1], de nouvelles communautés fleurissent, d’abord au sein de l’Empire, puis à l’extérieur, et la présence juive s’étend peu à peu  à toute la région. Ainsi, quelques siècles plus tard, alors que les Séleucides ont succédé aux perses (plus précisément, au IIIème siècle av.)  on trouve des communautés juives :

  • dans l’ancien Empire Babylonien (plus tard devenu perse),
  • en Palestine  
  • en Egypte
  • en Asie Mineure

Il faudra attendre l’avènement de l’Empire romain pour voir apparaitre des communautés juives en Europe, d’abord à Rome puis en Gaule, et ensuite dans le reste de l’Europe.

Il est important de noter que toutes les connaissances que nous avons à ce jour sur cette période s’appuient sur deux types de sources :

  • les écrits (notamment ceux de Flavius Joseph et de Philon d’Alexandrie, mais aussi d’autres archives)
  • les découvertes archéologiques, de sites antiques, de monuments ou d’objets, qui parfois contiennent en plus des inscriptions.

Les évènements subis par les juifs dans la première moitié du VIème siècle av. ont bien évidemment laissé des traces dans l’Histoire et l’identité culturelle du peuple juif. Car l'identité culturelle[2] évolue avec le cours de l'histoire et de l'actualité, les mouvements migratoires, le côtoiement avec d'autres identités culturelles et les avancées et reculs de la civilisation.

D’abord au niveau religieux. Le passage d’une époque (avant la destruction du Temple) où le culte était centré autour du Temple de Jérusalem, et essentiellement axé autour de la pureté rituelle, à une époque où il n’y a plus de Temple, constitue un changement énorme. La vie juive en ressort définitivement modifiée.  

Puis au niveau social. Passer d’une époque où l’on vit sous domination juive, à une époque où les juifs sont les sujets d’un empire étranger n’est pas sans conséquences. Les différents empires qui se succèdent, ainsi que les populations qu’ils sont amenés à côtoyer influencent les juifs. De nouveaux concepts viennent s’ajouter à leur quotidien, de nouvelles préoccupations, ainsi, un nouveau mode de vie s’installe, où certains éléments issus de la nouvelle culture cohabitent avec les traditions juives anciennes, sans pour autant que celles-ci ne soient effacées.

Il s'agit là d'un trait marquant de l'identité culturelle juive: le décalage avec la population environnante, la volonté d'être différent et de se sentir «autre». Cela passe par l'attachement à une autre langue et à une autre culture, parfois même à une autre religion (c’est d’ailleurs ce qui va se produire pour un grand nombre de juifs au IIème siècle av. et qui va conduire indirectement à la Révolte des Maccabées en -168).

Ce qui illustre le mieux ce phénomène est l’hellénisation des juifs à l’époque dite des séleucides. Ce – long – processus d’adaptation et d’intégration, appelé « hellénisation », concerne aussi bien les juifs que les autres populations sous domination hellénistique.

Le premier domaine à travers lequel l’hellénisation se manifeste est celui de la langue. Car la première des choses, c’est d’apprendre la nouvelle langue officielle du royaume, ne serait-ce que pour des raisons administratives. Celle-ci est d’ailleurs rapidement maitrisée par les juifs, qui voient là une manière efficace de s’intégrer. Mais cela va plus loin, car les juifs ne se contentent pas seulement d’apprendre le grec, ils le pratiquent également au quotidien au point qu’elle devient leur langue maternelle (certains attribuent même des prénoms grecs à leurs enfants, comme cela a été attesté par certains papyrus). Plus encore, le processus d’hellénisation s’accélère avec l’incorporation des juifs dans les troupes militaires grecques (à partir du IIIème siècle). Ils sont très nombreux à faire ce choix, car pour eux, il s’agit d’une part, de montrer leur loyauté et leur reconnaissance envers ceux qui les ont accueilli avec tant de bienveillance ; et d’autre part, de s’assurer des revenus confortables ainsi que de nombreux privilèges (car les souverains étaient constamment en guerre, et leur besoin en soldats était constant).

Ainsi, de nombreux juifs ont fait une carrière militaire et ont accédé à des postes importants et souvent hauts placés, que ce soit dans l’armée ou dans l’administration du royaume.

L’hellénisation des juifs fut rendue possible grâce aux souverains grecs qui l’encourageaient d’une part et qui avaient besoin de leurs services en tant que soldats d’autre part, ainsi que par les juifs eux-mêmes qui émirent le désir de s’intégrer et mirent tout en action afin d’y parvenir. Cette hellénisation, choisie, avait donc toutes les chances d’aboutir. Cependant, à partir de la seconde moitié du IIème siècle, la situation change et les juifs changent d’attitude. Le processus d’hellénisation s’en verra ralenti, pour être finalement complètement abandonné avec l’arrivée des romains au pouvoir, vers la fin du Ier siècle.

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