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Les grands courants en Islam

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Par   •  1 Décembre 2022  •  Synthèse  •  3 157 Mots (13 Pages)  •  364 Vues

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Les grands courants en Islam

L’Islam, 3e religion monothéiste, est apparue en Arabie au VIIe siecle, avec Muhammad (sws) le prophète qui va recevoir dans la Grotte de Hira, un message de l’Ange Gabriel qui va lui transmettre les préceptes de Dieu qui, plus tard vont devenir le Coran. Muhammad va donc commencer son prêche afin de convertir des fidèles, assisté dans cette tâche par son neveu et à la fois son gendre, Ali Ibn Abi Talib, à la Mecque, où l’on vénère à l’époque, 3 déesses: Allat (اللآت), Al-Uzza (العزى) et Manat (منات). Ces dernières sont considérées par Muhammad comme de fausses idoles et il prêche dès lors, à leurs encontre, le devoir de les détruire. En parallèle le message véhiculé par le nouveau prophète prône la solidarité et la générosité mais également aucun affrontement entre les musulmans.

Par ailleurs, toujours à la Mecque, nombreux seront ceux qui ne vont pas accepter cette nouvelle religion, ce qui va provoquer l'exil de Muhammad vers une nouvelle ville en 622, Yathrib (plus communément connue sous le nom de Médine) : c’est la Hijra.

La bataille de Siffin

C’est après la mort du prophète de l’Islam en 632, que sont apparues les premières divisions suite aux problèmes de succession qui ont duré une trentaine d’années.

Ces discordes trouveront leur apogée en 657 à la bataille de Siffin, qui opposait les troupes d’Ali ibn Abi Talib à celles de Muawiya ibn Abi Sufyan. Cette période qui correspond à environ 25 ans après la mort du Prophète, se nomme “Al Fitna al-Kubra” qui veut dire que c’est la période de grande discorde. Cette période aura un grand impacte dans le devenir de l’Islam puisqu’elle va engendrer des divisions dont les conséquences sont visibles encore de nos jours (par exemple entre les Sunnites et les Chiites).

Sunnisme :

Réunissant environ 90 % de la communauté musulmane, les sunnites sont majoritaires dans de nombreux pays à l'intérieur de ce qu'on appelle le monde musulman. Tel que en  Afrique du Nord, en Lybie, au Pakistan, en Indonésie et en Afrique noire. Au Moyen-Orient, les sunnites sont aussi présents en Arabie saoudite (90% de sunnites), à Bahreïn (30% de sunnites), en Egypte (85% de sunnites), aux Emirats arabes unis (80% de sunnites), en Irak (32% de sunnites), en Jordanie (92% de sunnites), au Koweït (70% de sunnites), au Liban (environ 30% de sunnites), au Qatar (environ 90% de sunnites), en Syrie (75% de sunnites) ainsi que dans les Territoires palestiniens.

Lors de la mort du dernier des prophète, Muhammad, en 632 à Médine sans aucune succession prévue, il a fallu désigner un successeur parmi ses proches. Après un temps de réflection, les notables musulmans et ses fidèles choisissent l’un d’entre eux comme successeur (ou khalifa, qui donne calife) : ils élurent Abu Bakr, dont la fille Aïcha était l’épouse de Muhammad.

Omar Ibn al-Khattab lui succède de 634 à 644, puis Uthman Ibn Affan de 644 à 656, année pendant laquelle il est assassiné. Le quatrième calife élu est Ali Ibn Abi Talib (656 à 661), cousin de Muhammad et époux de sa fille Fatima.

Le terme sunnisme dérive du mot arabe sunna, qui désigne de nos jours l’ensemble des hadiths, les traditions relatives aux faits et gestes de Muhammad.

Il est le courant majoritaire de l'islam et s'appuie sur la sunna et le consensus communautaire qu'elle suscite.

Les sunnites sont, par définition, les hommes du Coran et de la sunna, c'est-à-dire de la tradition de tout l'enseignement du prophète Muhammad .

S'appuyant sur la sunna et sur le consensus communautaire, les sunnites ont reconnu comme successeurs du Prophète Abu Bakr son compagnon le plus sage puis des trois premiers califes.

Le sunnisme correspond donc à l’ensemble des communautés musulmanes se caractérisant par l'accent mis sur la fidélité à la sunna (Tradition du Prophète) qui, relatant l’enseignement, les dires, les faits et les gestes de Muhammad, sert de législation, d'exemple et de modèle aux sunnites. Consignée dans les hadith, la sunna constitue la deuxième source de l’islam sunnite, après la parole révélée du Coran.

Le sunnisme se divise en quatre écoles de pensée : l'école hanafite laisse une relative liberté d'interprétation, l'école malikite présente en Afrique du Nord insiste sur le respect du Coran et des hadith, l'école chaféite permet le consensus entre juristes sur la base du Coran comme référence, et l'école hanbalite fondée sur une lecture littérale et rigoriste du Coran, que l'on retrouve en Arabie Saoudite et au Qatar.

L’école hanafite est fondée par Abou Hanifa, qui vécut au VIIIème siècle à Koufa. Sa doctrine est considérée comme la plus souple et la plus influente du sunnisme. Elle accorde aux juristes une grande liberté d’interprétation sur la conformité des règles de vie à l’islam. Le Hanafisme est présent dans les Balkans, en Turquie, en Afghanistan, au Pakistan et en Inde.

L’école malikite a pour inspirateur Malik Ibn Anas, jurisconsulte du VIIIème siècle à Médine, et privilégie la tradition du prophète, par le respect du Coran et des hadith (des traditions). Le Malikisme est présent au Maghreb, en Egypte, au Soudan, en Afrique occidentale.

L’école chaféite s’appuie sur les trois principes du théoricien Muhammad al-Chafii, qui vécut de 767 à 820 : le Coran est la référence, il est possible d’avoir recours à la tradition du prophète et au consensus entre juristes. Elle est présente dans le Golfe, en Indonésie, en Asie et en Afrique orientale.

L’école hanbalite est la plus rigoriste. Elle a été fondée par Ibn Hanbal (780-855) et se fonde sur une lecture littérale du Coran. Les Hanbalites sont présents en Arabie saoudite et au Qatar.

En effet Ibn Hanbal (780-855) considérait que la théologie rationaliste mutazilite, doctrine d’Etat du califat abbasside de 813 à 847, portait atteinte à l’intégrité de la foi et nécessitait un retour à la pureté originelle de l’islam du temps du Prophète. Cela passait en particulier par une lecture littérale des textes sacrés ainsi que par une grande attention accordée à l’étude des hadith (faits et dits du Prophète), toutes deux destinées à rétablir le primat de l’exégèse coranique et de la science du hadith sur la jurisprudence des écoles juridiques. Le théologien Ibn Taymiyya (1263-1328), d’abord, réoriente le littéralisme hanbalite vers une doctrine de purification de la foi. Il prône la restauration de l’unicité divine et s’élève en particulier contre les innovations telles que le culte des saints et la visite des tombeaux, perçus comme de l’idolâtrie. Ibn ‘Abd al-Wahhab (1703-1792), fondateur éponyme du wahhabisme saoudien, est quant à lui l’héritier direct du littéralisme hanbalite tout autant que du puritanisme d’Ibn Taymiyya. Il fait de la lutte contre le chiisme et l’associationisme une priorité et proclame, avec l’amir Muhamad Ibn Saud, un jihād d’unification territoriale et d’homogénéisation doctrinale.

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