APP en psychiatrie tentative de suicide
Cours : APP en psychiatrie tentative de suicide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PrangerAlex • 10 Novembre 2018 • Cours • 1 585 Mots (7 Pages) • 1 950 Vues
UE 5.8-S2 Stage professionnel
Analyse de Pratique Professionnelle
PRANGER Alexandra
Promotion 2017-2020
- Situation observée ou vécue sur le terrain
Lors de mon stage en psychiatrie dans le service des soins attentifs, j’ai pu faire la connaissance de Mme K âgée de 28 ans entrée au mois de mai 2018 au sein des attentifs pour tentative d’autolyse par phlébotomie au niveau cervicale induite par une séparation sentimentale ; patiente connue des services pour un trouble grave de la personnalité du type état limite.
En poste d’après-midi vers 18h30 lors de la fin des visites, je passe dans le couloir et j’aperçois Mme K en train de se balancer d’avant en arrière les mains sur les oreilles : stéréotypie gestuelle. Je lui demande alors ce qu’il se passe mais sans réponse de sa part ; je retourne donc dans le PC de soins pour le signaler aux infirmiers présents ce jour qui me conseillent de la surveiller et de lui proposer son traitement si besoin : Tercian® 25mg, 1 comprimé.
Je retourne donc dans le couloir pour proposer à la patiente de s’isoler dans la pharmacie afin d’être au calme ; c’est ensuite qu’elle m’évoque être déçue et triste de ne pas avoir eu de visite ce jour et surtout jalouse des autres patients en ayant eu : intolérance à la frustration. Après cela, elle me dit entendre des voix sans comprendre ce qu’elles lui disent et donc lui donnant mal à la tête ; je lui propose ainsi son si besoin qu’elle accepte de prendre pour se calmer et attendre le repas tranquillement.
Après le repas vers 20h madame va directement dans sa chambre sans nous dire au revoir (chose qu’elle fait habituellement), je décide donc d’aller la voir une fois ma toilette du soir terminée. Une fois arrivée dans sa chambre, j’aperçois la patiente dans son lit, je m’approche afin de m’assurer que tout va bien et je la vois en train de se stranguler avec des lacets. Je l’arrête immédiatement et j’appelle les infirmiers présents à ce moment qui viennent aussi tôt.
La patiente nous explique peu de temps après qu’elle voulait juste ne plus entendre les voix, nous décidons donc de réaliser une fiche d’évaluation du risque suicidaire, risque évalué élevé. Puis je laisse les soignants prendre en charge et mettre en isolement/contention la patiente car je ne me sentais pas de le faire par manque d’expérience.
C’est en transmettant moi-même ses informations à l’équipe de nuit que ma journée se termine.
- Questionnement
Comment aurai-je pu éviter cette tentative ?
Quels sont les signes observables et ceux à surveiller dans cette situation ?
Comment aurai-je pu prendre en charge la patiente après sa tentative ?
Y’a-t-il un rapport entre cette tentative et sa pathologie ?
La mise en isolement/contention de la patiente est-elle justifiée ?
- Difficultés, points à approfondir, réajustements envisagés
Après avoir découvert la patiente dans cette situation, j’étais un peu choquée et j’avais du mal à réaliser que j’ai certainement interrompue la patiente dans son acte au bon moment. Ensuite je me suis longtemps demandé si j’aurai pu éviter cela et c’est pourquoi j’en ai longuement discuté avec les infirmiers qui m’ont assuré que j’ai bien réagi face à la situation.
Cependant encore aujourd’hui je pense que j’aurai pu l’éviter tout en prenant plus de temps avec la patiente afin de discuter avec elle, de la rassurer par rapport aux visites, lui dire que ce n’est pas parce qu’elle n’en a pas eu ce jour que personne ne viendra une prochaine fois ; j’aurai aussi dû demander si après son si besoin la patiente se sentait mieux ou alors si les voix étaient toujours présentes, j’aurai pu aussi faire une grille d’évaluation du risque suicidaire au début de la situation afin de surveiller la patiente efficacement.
- Analyse de situation
La prise en charge d’une patiente intolérante à la frustration susceptible du passage à l’acte :
La tentative de suicide/d’autolyse est une conduite ayant pour but de donner la mort sans y aboutir. Seules les personnes ayant une pathologie psychiatrique se suicident, ici la patiente a bien une pathologie psychiatrique c’est donc un premier signe ; de plus, ce n’est pas la première fois qu’elle y procède. En effet, Madame K est une personnalité dite borderline ou encore état limite qui est un trouble mental à la frontière entre une structure névrotique et une structure psychotique présentant une grande insécurité intérieure, une intolérance à la frustration et une hypersensibilité aux remarques ressenties comme un jugement.
Ce qui caractérise les patients borderline, est une bonne adaptation sociale associée à une grande instabilité affective et psychologique.
Leurs relations avec les autres oscillent entre une dépendance "anaclitique" totale et une manipulation agressive. Tout d'abord idéalisés, leurs objets d'amour sont ensuite rapidement dévalorisés. Incapables de tisser des liens amoureux ou amicaux à long terme, incapables de garder un emploi très longtemps, incapables de supporter l'ennui existentiel, leur vie est une succession de changements et de crises.
Ils se défendent contre la dépression et règlent leurs conflits psychiques par des passages à l'acte violents, des ruptures soudaines, des raptus suicidaires, des accidents ou des conduites toxicomaniaques extrêmes.
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