APP différend famille / équipe soignante, déni
Rapport de stage : APP différend famille / équipe soignante, déni. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Billie9 • 6 Novembre 2019 • Rapport de stage • 1 195 Mots (5 Pages) • 598 Vues
Analyse de pratique professionnelle
Je suis en stage à l’hôpital xxx dans le service d’éveil de coma qui prend en charge les patients cérébrolésés. Il y a 2 unités : l’unité 1 patients dans le coma (stabilisés à Ste Anne ou Ste Musse puis envoyés à la Seyne pour se « réveiller ») et l’unité 2 rééducation fonctionnelle qui prend la suite de l’unité 1. J’effectue la première partie de mon stage côté rééducation fonctionnelle où se déroule la situation qui suit.
Un après-midi, nous entrons dans la chambre de monsieur D. C’est un patient de 62 ans victime d’un AVC important. Monsieur D. est hémiplégique, ne marche pas, est incontinent urinaire et fécal, a quelques problèmes mnésiques et de concentration. Il donne très bien le change pendant les discussions et mange seul. La femme de monsieur D. nous dit que son mari est continent, et qu’elle aimerait qu’on lui enlève la protection. Nous avions déjà essayé plusieurs fois et cela n’a pas été concluant mais madame D. ne veut pas l’entendre. L’infirmière ouvre la porte de la chambre pour sortir en continuant à parler et madame D. se met à crier sur l’infirmière car elle estime qu’elle a dit le nom de son mari fort et que tout le monde l’a entendu dans le couloir, qu’elle trouve que son mari n’est pas assez stimulé pour pouvoir progresser, que l’on n’y met pas du nôtre pour l’aider. A ce moment-là, le patient de la chambre voisine sort sur son fauteuil roulant dans le couloir. Il s’agit de monsieur C., 27 ans, schizophrène. La schizophrénie est un trouble psychotique qui peut prendre des formes différentes, entraine des grandes difficultés à s’intégrer socialement et provoque des souffrances psychologiques chez les personnes atteintes car elles ont conscience de leur maladie. Cela peut s’exprimer par la dissociation d’idées, conduites absurdes, mais aussi des délires (paranoïaques ou non) où la personne s’imagine des choses, interprète mal des situations, pense être persécutée etc… Monsieur C. a une forme de schizophrénie délirante paranoïde, est une personne angoissée, craintive, et a des hallucinations auditives et visuelles. Il a d’ailleurs été admis dans le service suite à une défenestration car il pensait que quelqu’un se faisait découper dans son appartement. Il a subi de nombreux traumatismes dont un traumatisme crânien grave. Voyant qu’il a l’air perdu je lui demande si tout va bien et il me dit qu’il a « le cafard ». Je le reconduis dans sa chambre pour l’éloigner du conflit et cherche à en savoir plus. S’ensuit une conversation d’une demi-heure au cours de laquelle il me dit qu’il n’aime pas quand les gens crient, que cela l’angoisse, qu’il ne se sent pas bien et qu’il a peur. Il a fallu le rassurer et le surveiller tout l’après midi pour éviter qu’il ne se laisse déborder psychiquement par cet incident.
Dans cette situation, c’est l’accumulation de plusieurs petites choses qui ont fait déborder la situation. D’abord le fait que madame D. soit dans une sorte de déni face à la pathologie de son mari et qu’à plus d’un an de l’accident, la marge de progression se soit bien réduite. La vie de monsieur et madame D. a été chamboulée et son anxiété, son angoisse et son agressivité sont clairement liées à la longue hospitalisation, elle est très impliquée, vient tous les jours, mais s’épuise sans s’en rendre compte. Il y a aussi le fait qu’elle doit s’apercevoir que les progrès de son mari sont limités mais elle n’est pas encore prête à l’accepter. Elle est dépassée et met la pression à l’équipe et son mari pour qu’il montre mieux
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