Analyse de pratique infirmière en stage libéral
Rapport de stage : Analyse de pratique infirmière en stage libéral. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolafraise • 25 Mai 2018 • Rapport de stage • 2 798 Mots (12 Pages) • 2 619 Vues
- Description
Mon stage se déroule au sein d’un cabinet libéral dans lequel travaillent deux infirmiers associés dans l’entreprise. Les soins sont dispensés tous les jours de la semaine et une astreinte est maintenue 24H/24. La semaine est découpée en deux ; chacun des associés assurent 2 jours de travail la première semaine puis, 5 jours la semaine d’après. Ainsi, j’ai été encadrée, à tour de rôle et à part égal, par les deux infirmiers durant mes 5 semaines de stage.
Dès la première semaine, dédiée principalement à l’observation liée à l’organisation de la tournée et au déroulement des soins à domicile, j’ai pu remarquer des disparités dans les méthodes de leurs pratiques respectives.
L’une d’entre-elle concerne le changement de poche sur une stomie urinaire. Lors de ma première observation, la patiente est allongée tout le long du soin et un spray de protection dermique est appliqué. Alors que dans la seconde observation, la patiente reste debout et ne bénéficie pas de solution protectrice.
Lorsque le moment arrive pour moi de dispenser le soin, je me renseigne sur la bonne pratique à adopter. D’abord, auprès de l’encadrant qui allonge la patiente. Sa réponse est la suivante : « C’est ainsi qu’il faut faire, c’est comme ça que le protocole de change de stomie est validé par le CLIN. Je sais que mon collègue ne fait pas comme ça. Je lui ai pourtant dit une centaine de fois (..) ». Puis, j’ai interrogé le deuxième qui a répondu : « Pas la peine d’allonger la personne, ni mettre de spray protecteur. C’est long et non indiqué. » A l’issu de ces réponses, je me renseigne sur des sites en ligne agréés.
Le jour de la réfection vient et je dois dispenser le soin. Sur le chemin qui mène au domicile de la patiente, je demande à mon encadrant si je peux inviter la personne à s’allonger pour une question de praticité. Il me répond positivement.
Le soin se déroule normalement jusqu’au moment où j’applique le spray dermo- protecteur. L’infirmier trépigne d’impatience et m’adresse : « En plus, tu mets du spray ? Pffff… ça va mettre une plombe à sécher. Si tu colles maintenant, ça ne tiendra jamais ».
Nous attendons quelques minutes afin que la peau absorbe suffisamment le produit. Puis, je termine le soin.
Une fois de retour dans la voiture, s’en suit un monologue enflammé à propos des différences de pratiques entre son collègue et lui, et sur la perte de temps que cela engendre. Puis, vient la mauvaise répartition des charges administratives ainsi que d’autres sujets de discorde les concernant. De mon côté, je me sens m’enfoncer dans le siège. Pourtant, je m’entends lui dire : « Je préfère ne pas être prise à parti par l’un ou l’autre. Ce n’est pas une position agréable pour moi ».
Il acquiesce, mais vocifère encore. J’ai le sentiment qu’il est préférable de ne rien dire de plus et de laisser la tempête passer.
2. Questionnement
J’ai été interpellée par cette situation car je me suis interrogée sur l’attitude que je devais adopter. De plus, elle n’est pas isolée puisqu’elle s’est répétée à plusieurs reprises. J’ai mobilisé des capacités d’abstraction durant ce stage et ma plus grande difficulté a été de maintenir ma position d’apprenante.
Je me suis donc posée cette question :
« Comment se positionner en tant que stagiaire quand on est encadré par une équipe d’infirmier(e)s avec des pratiques différentes ? »
3. Analyse
3.1 Le stage
La DRESS (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) estime à 90 976, le nombre d'étudiants en soins infirmiers pour l'année 2014, répartis dans le public (269 établissements) et dans le privé à but non lucratif (59 établissements).
Dans le cas d’un parcours « classique », chacun des étudiants effectuent un quota de 60 semaines de stage sur les 3 années d’études infirmières.
Quant au nombre de stagiaires en France, tout secteur d’activités confondues, il semble difficile à chiffrer. Selon le journal ALTERNATIVES ECONOMIQUES, je cite :« [..] Le Céreq recensait 250 000 stagiaires en 2002, mais l’Insee les estimait à 160 000 en 2006, les partenaires sociaux en voyaient 1,2 million en 2007. Récemment, le Conseil économique, social et environnemental, qui parlait de 800 000 stages par an en 2005, s’est aventuré à en évoquer le double en 2012 : 1,6 millions [..] »
Toujours selon le journal, cette difficulté de recensement serait due à plusieurs caractéristiques. L’une d’entre-elles concerne l’absence d’une définition précise.
Alors, le stage qu’est-ce que c’est ?
« Période d'études pratiques exigée des candidats à l'exercice de certaines professions libérales ou publiques. Période pendant laquelle une personne exerce une activité temporaire dans une entreprise ou suit des cours en vue de sa formation. » - définition Larousse.
Afin de préciser de façon personnelle, je dirai qu’il s’agit d’un temps dédié à l’acquisition de compétences durant lequel les savoirs théoriques sont confrontés à la pratique dans des situations réelles. Il favorise le positionnement du stagiaire sur ses méthodes de travail en tant que futur professionnel et consolide sa place dans une équipe. Le stage est un moment spécifique dans un cursus de formation. Ainsi, il me paraît important de bénéficier de conditions favorables pour le mettre à profit.
3.1.1 La réglementation
Dans le domaine des soins infirmiers, les conditions de stage sont fixées par des arrêtés du ministère de la santé. Ils définissent les lieux, les périodes, les durées et les modalités d’accueil. Dans sa répartition, la réglementation répond à des besoins de contexte géographique, économique et organisationnelle dans les établissements de santé.
Ces modalités sont respectées par les ifsi (institut de formation en soins infirmiers) qui valident les conventions et /ou attribuent les terrains de stage en fonction de plusieurs critères, notamment : la capacité d’accueil des structures « hôtes » et la vérification de la présence d’un personnel encadrant qualifié ainsi que, la particularité du parcours, le niveau d’apprentissage et les aspirations personnelles de chaque étudiant.
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