Etude de l’entomofaune liée au genre Ocimum au sud-Bénin : Cas de O. gratissimum et de O. basilicum

CHAPITRE 2 : Etude de l’entomofaune liée au genre Ocimum au sud-Bénin : cas de Ocimum gratissimum et de O. basilicum

2.1. Contexte et justification

Au Bénin, la production maraîchère est un secteur d’emploi dans les milieux urbains (Tiamiyou, 1995). Au Sud-Bénin, les légumes-feuilles occupent la deuxième place derrière la tomate (Colin et Heyd, 1991). En effet, parmi les légumes-feuilles qui sont les plus consommés (62,5%), les légumes-feuilles traditionnels en constituent la grande part (89%) (Hessou, 1995). Parmi ces légumes-feuilles traditionnels, O. gratissimum et O. basilicum occupent une place importante sur les périmètres maraîchers.

Ces deux espèces du genre Ocimum sont des plantes aromatiques de la famille des Lamiacées dont l'utilité est très connu en thérapie traditionnelle. En médecine traditionnelle africaine par exemple, O. gratissimum est recommandé pour traiter des, affections respiratoires, céphalées et ulcères (Adjanohoun et al., 1986).

Malgré toutes leurs caractéristiques très bénéfiques, la production de Ocimum spp. est confrontée à de nombreuses contraintes. L’une de ces contraintes est le dégât que certains ravageurs qui peuvent réduire la valeur marchande de O. gratissimum généralement produit pour la consommation au Bénin. Ainsi, c'est dans le but de connaître les insectes susceptibles de causer des dommages sur Ocimum ainsi que les insectes auxiliaires afin de trouver des approches de solutions que nous avons envisagé d'étudier l’entomofaune du genre Ocimum au sud-Bénin : Cas de O. gratissimum et de O. basilicum.

2.2. Objectifs

 Objectif global

L’objectif global de cette étude est de connaître l’entomofaune associée au genre Ocimum au Sud-Bénin.

 Objectifs spécifiques

Spécifiquement il s’agit de :

- OS 1 : Collecter les diverses ordres d’insectes associés à O. gratissimum et O. basilicum à Abomey-Calavi et à Sèmè-Kpodji.

- OS 2 : Evaluer l'abondance de ces ordres selon les stades de développement des cultures.

2.3. Hypothèses de recherche

- Hypothèse 1 : L’entomofaune liée aux deux espèces d’Ocimum à Abomey-Calavi et à Sèmè-kpodji est diversifiée;

- Hypothèse 2 : Les populations des différents groupes d’insectes augmentent à la floraison de la plante.

2.5. Matériel et méthodes

2.5.1. Milieu d’étude

L’étude a été menée dans deux sites d’expérimentation se trouvant au sud-Bénin.

 Le premier est le site d’expérimentation du Sous-Programme Cultures Maraîchères (S/PCM) situé dans l’enceinte du Centre de Recherches Agricoles d’Agonkanmey (CRAA), arrondissement de Godomey (6°22′N ; 2°21′E), commune d’Abomey-Calavi, département de l’Atlantique. Le climat est de type subéquatorial marqué par deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches. La pluviométrie moyenne de la localité est de 1200 mm et se décompose comme suit : 700 à 800 mm pour la grande saison ; 400 à 500 mm pour la petite saison. La plus grande partie du territoire de la commune d'Abomey-Calavi est occupée par des sols ferrugineux tropicaux et des sols sablonneux. Les sols hydromorphes très inondables n'occupent qu'une petite partie au nord du territoire (INSAE, 2002 cité par Tonou, 2007).

 Le deuxième est le site de production de semences du S/PCM situé dans la commune de Sèmè-Kpodji (6° 22′ 0″ Nord, 2° 37′ 0″ Est). La commune de Sèmè-Kpodji est limitée au Nord par la commune de Porto-Novo, au Sud par la commune des Aguégués, à l’Ouest par la commune de Cotonou et à l’Est par la République du Nigéria (http://www.gouv.bj/communes/s-m-podji, consulté le 07/11/2015).

La commune de Sèmè-Kpodji baigne dans un climat soudano-guinéen caractérisé par deux saisons sèches (décembre à février et août à septembre) et deux saisons pluvieuses (avril à juillet et octobre à novembre). La température moyenne fait environ 27°C avec une humidité relative élevée. L’influence du vent côtier sur le climat crée souvent des perturbations cycliques qui font de la commune de Sèmè-Kpodji une des zones les plus arrosées du Sud-Bénin avec une pluviométrie moyenne dépassant annuellement les 1100 mm. Du fait de sa position topographique, la commune de Sèmè-Kpodji ne dispose que de sols résultant essentiellement du lessivage ou de la sédimentation. Ils sont pour la plupart hydromorphes et très pauvres en éléments nutritifs et en matériaux organiques, notamment en azote et phosphore, mais riches en dioxyde de silicium avec quelques éléments de sols ferrugineux de type tropical (AFRIQUE CONSEIL, 2006).

2.5.2. Matériel

Pour l’étude, nous avons utilisé :

 des semences de O. gratissimum et de O. basilicum ;

 des pièges jaunes de 26 cm de diamètre et de 10 cm de profondeur ;

 des flacons et de l’alcool à 70°C pour la conservation des insectes ;

 un filet-fauchoir.

2.5.3. Méthodes

2.5.3.1. Dispositif expérimental

Pour chaque espèce d’Ocimum et sur chaque site, nous avons installé quatre parcelles espacées de 1 m les unes des autres. Chaque parcelle élémentaire mesurait 20 m × 10 m (soit 200 m2). Les plants ont été repiqués 3 à 4 semaines après semis à des intervalles de 0,4 m entre poquets et 0,5 cm entre lignes ; soit 250 plants par parcelle.

Un piège jaune (Photo 4) est placé au centre de chaque parcelle. Les pièges sont surélevés au fur et à mesure que la taille des plants augmente. De l'eau savonneuse est ensuite ajoutée dans chaque piège. Cette dernière est renouvelée régulièrement.

2.5.3.2. Collecte des données

L’étude s’est déroulée de Mai à Septembre 2015. En parcelle, les insectes tombés dans les pièges ont été collectés 2 fois/semaine pour éviter leur décomposition. Ils ont été mis dans des flacons contenant de l’alcool à 70% pour leur conservation.

Des collectes manuelles des insectes

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