Analyse de situation (ADS)
Étude de cas : Analyse de situation (ADS). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chaaaascft • 23 Janvier 2020 • Étude de cas • 1 955 Mots (8 Pages) • 1 639 Vues
Pour mon stage du semestre 4, je suis en SSR neurologique pour 10 semaines
Le SSR a pour mission de coordonner et de mettre en œuvre tous les moyens visant à prévenir ou réduire au minimum les conséquences fonctionnelles, physiques, psychologiques, sociales et économiques des déficiences et des incapacités.
PRESENTATION DE LA PERSONNE :
Mme Pi a 63 ans, elle est arrivée dans le service de SSR neurologique le 28 décembre dernier pour la suite de la prise en charge d’un AVC ischémique et pour la rééducation de son hémiplégie gauche.
Madame Pi souffre aussi depuis son AVC, d’une aphasie importante. Elle est caractérisée, par exemple, par le remplacement de certains mots par d’autres. Cette aphasie est fluctuante mais rend tout de même le dialogue très compliqué.
DEROULEMENT DE LA SITUATION :
Le matin du mardi 11 juin, je décide de m’occuper des soins d’hygiène et de confort de madame Pi, car les aides-soignants (AS) sont en sous-effectif.
Je demande aux aides-soignants si Madame Pi a besoin d’une aide totale ou seulement partielle, et si je dois faire sa toilette au lit ou bien au lavabo. Ils me répondent qu’elle a seulement besoin d’une aide pour les pieds, le dos et le siège que je dois faire au lit mais que pour les autres parties du corps, elle peut le faire toute seule au lavabo.
Je me rends donc dans la chambre de Madame Pi, et je lui explique que ce matin c’est moi qui serait là pour l’assister à faire sa toilette. Elle semble contente, elle me sourit.
Je lui demande si elle peut commencer à se déshabiller en attendant que je lui apporte la bassine d’eau. Je vois déjà qu’elle présente beaucoup de difficultés à enlever son t-shirt.
Voyant qu’au bout de 5 minutes elle n’y parvient toujours pas, je viens l’aider.
Je lui donne un gant pour qu’elle puisse faire son buste. Pendant ce temps, je lui lave les jambes et les pieds. Mais je remarque qu’elle n’y arrive pas et qu’elle pousse des soupirs de douleurs. Je lui demande pour quelles raisons, et Madame Pi me répond qu’elle est tombée avant hier pendant la séance de Kinésithérapie et qu’elle a, depuis, de fortes douleurs costales persistantes. Je lui demande si le médecin est averti, elle me dit que oui et qu’elle doit surement aller passer une radio dans l’après-midi. Je trouve ça étrange car je n’ai vu aucune note ou trace disant que Madame Pi était tombée hier après-midi et qu’elle avait un examen cet après-midi. Mais dans le doute je me dis que j’ai peut-être oublier ou pas lus cette information. Donc, voyant sa réelle difficulté et ne sachant pas si la patiente est de nature à « simuler » ou « exagérer », je décide de l’aider à faire sa toilette, et je me retrouve au final à réaliser une toilette complète au lit, avec aide totale. Ce qui ne coïncide pas du tout avec ce que m’avaient dit les AS.
Les aides-soignants m’avaient indiqué également qu’il fallait stimuler Madame Pi à se rendre en salle à manger en canne et non pas en fauteuil roulant. Une fois Madame Pi habillée et prête, je lui tends donc sa canne. Et là, la patiente s’effondre en larmes, elle me dit qu’elle ne se sent pas capable de marcher jusqu’en salle à manger (sa chambre se trouve au bout du couloir et donc la plus loin de la salle à manger). Je lui dis que je peux rester à côté d’elle si elle préfère, que je peux mettre une chaise au milieu de la distance pour qu’elle puisse faire une pause. Mais aucune de mes solutions ne semble l’apaiser ou la satisfaire.
Je vais donc voir un aide-soignant et je lui explique la situation : que depuis sa chute hier en kiné elle semble souffrir beaucoup, qu’elle ne se sent pas à l’aise de marcher et que je me demandais si c’était problématique ou non qu’elle vienne plutôt en fauteuil roulant prendre son petit déjeuner.
Et là, l’aide-soignant qui est habitué à s’occuper de cette patiente, me répond que Me Pi n’est pas tombée hier en kiné et que je me suis « faite avoir ». Il me dit qu’elle fait souvent ce « cinéma » aux nouveaux arrivants ou personnes qui ne la connaissent pas. Il m’accompagne alors dans la chambre de madame Pi pour lui expliquer.
A l’arrivée de l’aide-soignant dans la chambre, madame Pi change totalement d’expression faciale. L’aide-soignant lui explique qu’il faut qu’elle entretienne aussi ses efforts faits en kiné dans le service, qu’il faut donc qu’elle marche, qu’elle puisse se déplacer sans son fauteuil et s’en sevrer car c’est un des objectifs qui lui a était fixé il y a de nombreuses semaines et qu’il n’est toujours pas atteint. Madame Pi s’énerve et fait des grands gestes, elle nous dit que l’on est très « méchants », vraiment pas compatissants et injustes avec elle, qu’on la pousse trop souvent dans ses retranchements et qu’elle est épuisée. Je lui réponds que oui, certainement, on la pousse peut-être trop mais que c’est pour son bien, qu’elle est dans un service de SSR dont le but est de progresser, faire des efforts. Je lui dis surtout que l’on ne pourra pas la laisser rentrer chez elle tant que les objectifs mis en place avec l’équipe pluridisciplinaire ne seront pas atteints car elle pourrait se mettre en danger. L’AS rajoute en plus que le médecin est déjà venu la voir hier pour discuter de son devenir et qu’elles ont fait un « pacte » (plus de permissions le week-end si des efforts de la part de la patiente sont réalisés). De plus l’ergothérapeute est passée aussi hier matin pour faire un bilan de ses capacités, et elles ont vus ensemble que madame Pi pourrait faire seule énormément de choses si elle s’en donnait les moyens.
Finalement avant même que la discussion soit finie, Madame Pi s’est levée et est partie d’elle-même avec sa canne pour rejoindre la salle à manger.
ANALYSE DE LA SITUATION :
Ainsi je me suis demandé si j’avais bien fait d’aider la patiente comme je l’ai fait lors de la toilette. En vue des plaintes et de la douleur de la patiente, est-ce que j’ai eu raison de l’écouter et d’aller dans son sens malgré les dires des AS qui la connaissent ?
Pour ceci, j’ai pu trouver dans le code de la Santé Publique,[1] l’article L. 4311-12 qui stipule que « l’exercice de la profession d’infirmier est permis aux étudiants préparant le diplôme d'Etat dans le cadre de leur période de stage dans les établissements et centres de santé ou les établissements et services médico-sociaux, les structures de soins ambulatoires et les cabinets libéraux agréés pour l'accomplissement des stages. Les étudiants peuvent réaliser personnellement des actes dans chaque lieu de stage, sous la responsabilité d'un infirmier diplômé. » En somme, nous, étudiants, sommes entièrement responsables des actes que l’on réalise. Donc ici, si jamais la patiente s’était fait encore plus mal en voulant bouger, ou même serait tombée, j’aurais été responsable des conséquences. C’est pourquoi, selon moi, j’ai fait passer les dires de la patiente avant et j’ai préféré jouer la « carte » de la sécurité.
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