Analyse partique en EHPAD

KADDOUR Karim

Ma situation se déroule dans un EHPAD lors de ma première semaine de stage.

Cet établissement accueille 57 résidents avec des pathologies diverses mais aussi des résidents en autonomie totale. Je suis de service le week-end de 08h30 à 20h30 car j’ai commencé mon stage avec une semaine de retard par rapport à mes collègues élèves aides-soignants et je dois rattraper mes heures en accord avec ma référente de stage et de ma référente pédagogique.  

Ce matin-là ma référente de stage me demande si je me sens capable de faire seul ma première toilette au lavabo sur Mme R.

Mme R a 96 ans, résidente de l’établissement depuis le 13/05/20 suite à la perte de son époux.

Elle est atteinte de troubles cognitifs avec troubles du comportement, de dorsalgies et de polyarthrose.

Je me rends donc dans sa chambre avec le chariot de soins que j’ai préparé au préalable.

Je tape à la porte et je rentre, une fois que j’y suis invité.

Je trouve Mme R dans son lit, je me présente et lui explique que je viens lui faire sa toilette du matin.

Pendant que je prépare mon espace de travail, Mme R m’explique qu’une personne lui a versé de l’eau dans son lit.

Au début je ne comprends pas le sens de sa phrase, mais lorsque je m’approche du lit et que je retire les draps afin de l’aider à aller dans la salle de bain pour effectuer sa toilette, je m’aperçois que les draps de Mme R sont souillés, ce qui m’étonne car Mme R n’est pas incontinente.

 L’incontinence urinaire d’effort est la perte involontaire, incontrôlée et soudaine des urines.

Elle n’est pas précédée par un besoin d’uriner et survient à l’occasion d’un effort qui peut être minime : toux, rire, soulèvement de charge et toute activité augmentant la pression abdominale.

Je ressens un malaise et une gêne dans le comportement de Mme R comme si elle voulait me cacher qu’elle s’était oubliée dans le lit.

Ma première réaction fut de dédramatiser la chose pour essayer de rassurer Mme R.

Je lui dis que ce n’est pas grave que ce sont des choses qui peuvent arriver et que dans tous les cas je suis là pour l’aider.

J’ai donc accompagné Mme R dans la salle de bain et je l’ai aidé à faire sa toilette. Malgré mes efforts nous avons très peu échangé lors du soin, je l’ai senti gênée.

Avant de partir Mme R décide de me parler, elle me dit qu’elle ne comprend pas pourquoi elle s’est urinée dessus ? Pourquoi elle devient vieille et dépendante ?

Elle m’avoue sa peur de ne plus pouvoir gérer les actes de de la vie quotidienne, et elle me parle de sa souffrance de devenir comme les autres (elle fait référence aux résidents dépendants).

J’ai essayé de la rassurer en lui disant que ce n’était rien que ça pouvait arriver, que j’étais là pour elle, qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète et qu’elle pouvait se confier à moi en cas de soucis.

Mais je me suis vite rendu compte que ce que je disais n’avait pas forcément de sens et que j’aurais pu dire autrement les choses.

Mes réponses et ma communication envers elle étaient je pense mal adaptées, j’avoue que je ne savais pas quoi lui dire après ses confidences.

Cela m’a personnellement touché de voir à quel point Mme R était mal à l’aise face à cette situation.

Malgré la perte de mémoire de Mme R je me rends compte qu’elle sait très bien ce

qui lui arrive.

J’ai essayé de me mettre à sa place pour mieux comprendre son ressenti, lors de ma découverte de l’état du lit.

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