Analyse De Situation En EHPAD: Mme R atteint d'Alzheimer

Stage en EHPAD, en service de personne démente déambulante.

Mme R., 76ans, sourde et muette de naissance, est résidente dans cette structure depuis mi-décembre 2013. Bien qu’ayant était à l’école dans l’enfance et ayant vécu une vie relativement épanouie, elle ne sait ; ni lire, ni écrire, ni signer, ni lire sur les lèvres, de ce que nous a dit sa famille. Elle présente une démence de type Alzheimer qui se développe depuis 2 ans et ne peut plus rester seule à domicile. L’équipe soignante a des difficultés à établir le contact et à communiquer avec elle.

Mme R. doit prendre 2 traitements 3 fois par jour et l’équipe soignante a des difficultés à lui expliquer qu’elle doit prendre ses traitements.

Ce jour, l’infirmière me demande, après que j’ai vérifié, contrôlé et écrasé le traitement, de l’administrer à Mme R avec une cuillère d’eau gélifiée. Depuis plusieurs années, j’apprends à signer et malgré le fait que je me souviens avoir entendu que Mme R ne semble pas savoir signer, je tente de lui expliquer en langage des signes que je lui amène son traitement et qu’il est important, pour elle, qu’elle le prenne. Je suis alors étonnée de la voir acquiescer, prendre la cuillère, la mettre en bouche et déglutir.

Ayant l’impression d’avoir réussi à établir une communication avec Mme R. et me disant qu’elle devait finalement avoir des notions de langage des signes, je commence à essayer d’engager une conversation signée. Elle regarde mes mains attentivement mais ne réagit pas et ne semble pas comprendre. Après quelques phrases, elle se détourne et retourne déambuler dans le couloir. Dans la journée et lors de la suite du stage, j’essaierai à plusieurs reprises d’engager la conversation avec elle, sans succès.

Cette situation m’a posée question tout au long de mon stage. En effet, je me demandais déjà comment établir une relation de communication et être sûre d’obtenir le consentement d’une personne démente à un soin mais le fais que cette personne soit en plus dans la quasi impossibilité d’être dans une relation de communication, a renforcé ce questionnement. Sur quels éléments de communication, non verbale/para-verbale, s’appuyer pour établir une relation dans un contexte si particulier ? Comment faire en sorte que les éléments nécessaires à l’établissement de cette relation de communication puissent être mis en place ? Comme la confiance.

La communication est la notion qui est ressortie de cette situation et que je voulais vraiment approfondir.

Il existe 3 types de communication, le langage verbal, le non verbal et le para-verbale, chacun risquant de voir apparaitre un biais dans la relation de communication et dans la signification du message transmis. Dans cette situation, le langage verbal était utilisé mais semblait peu pertinent au regard de la surdité de Mme R. et de son impossibilité/incapacité à/de lire sur les lèvres. De plus, l’écoute active ne pouvait être mise en place et n’a pu participer à l’initialisation de la communication. La communication qui est l’ « Action de communiquer avec quelqu'un, d'être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse. »

Selon Emmanuelle Dupraz, les « Langage para-verbale et non verbal : (ce sont les)

Voix, mimique, posture, geste

L’écoute peut être mise en échec par :

– Des attitudes observées et interprétées à travers l’expression non verbale (la tonalité d’une voix, un froncement de sourcil, etc.)

– Distance physique (versus proximité

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