Peut-on se mentir a soi même?
Dissertation : Peut-on se mentir a soi même?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar reyna • 11 Février 2017 • Dissertation • 1 699 Mots (7 Pages) • 1 105 Vues
Dissertation philosophique
Peut-on se mentir à soi-même ?
Il peut sembler évident que se mentir à soi-même est impossible, comment en connaissance de cause pourrions nous nous cacher la vérité ? Comment pourrions-nous accepter un mensonge ? C’est à dire donner comme vraie une assertion que l’on sait fausse, comme la vérité, l’adéquation entre ce que l’on pense et ce qui est le réel. Si le menteur sait qu’il ment, il ne peut donc que mentir aux autres. Pourtant cela existe dans certains cas et/ou situations. Dans ce cas, se mentir à soi-même serait donc possible, mais il faudrait que le mensonge se confonde avec l’illusion, la mauvaise foi ou l’erreur.
Nous allons donc voir dans quelle mesure se mentir à soi même est-il possible ?
Se mentir à soi-même serait impossible puisque l’homme est un sujet conscient et la conscience par déduction connait la vérité et le contenu de notre esprit. Dans cette optique, comment est-il possible de se mentir à soi même et à quelle fin ? Comme le dit Diderot : « Il n’y a aucun exemple que la vérité ait été nuisible ni pour le présent ni pour l’avenir ». Dans ce cas, à quoi servirait le mensonge ? De plus, comme Kant l’affirme le mensonge nuit toujours à autrui : « même s’il ne nuit pas à un autre homme, il nuit à l’humanité en général et il rend vaine la source du droit ».
Or se mentir a soi même serait totalement contradictoire, puisqu’il impliquerait que nous sachions tout en ne sachant pas, ce qui est donc impossible, comme l’affirme la célèbre citation d’Aristote : « Il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose ». Comment se cacher la vérité, puisqu’il n’y à pas de séparation entre notre psychisme et notre conscience, De plus mentir est un acte volontaire, si j’essaye de me persuader d’une fausse vérité ma conscience tenterait de m’en dissuader.
L’unicité est caractérisée par l’être humain, et comme le dit Descartes la pensée est constitutive du sujet, c'est-à-dire qu’être soi, c’est être conscient de soi, il dit également que l’homme est l’union de deux substances distinctes ; le corps et la pensée. Malgré tous les changements pouvant avoir lieu, il y’a une nécessité éthique et juridique de l’identité dans le temps, on reste donc une seule et même personne. Pour avoir un mensonge une coexistence est nécessaire entre le trompeur qui sait la vérité et la cache volontairement et le trompé par le discours de son interlocuteur. Cependant de fait l’être humain est UN, aucune séparation intérieure n’existe et n’est possible ; si elle l’était, cela serait facteur de troubles psychiques tels que la schizophrénie et le sujet serait donc malade, le doublement de personnalité serait signe d’une perte de la raison, de la conscience de soi et d’action en connaissance de cause.
S’il est de fait impossible de se mentir à soi même, pourquoi serait-il d’usage d’utiliser l’expression « se mentir à soi-même » or cette locution existe, et n’est pas destinée à des personnes malades. « La vie et le mensonge sont synonymes » écrivait Dostoïevski, cela voudrait donc dire que ces deux choses se ressemblent, nous allons donc voir pourquoi.
Parfois nous pouvons nous mentir à nous même sans réellement nous en rendre compte, notamment à travers l’apparence, qui aujourd’hui domine notre société, cette même société nous oblige plus ou moins à rentrer dans un moule afin de ne pas être pointé du doigt sous prétexte de ne pas être conforme à la multitude, et ceci en utilisant divers artifices, ou en tentant d’être ce que nous ne sommes pas forcément ; dans ce cas il peut paraître correct de dire que cela rentre également dans le mentir à soi-même.
On peut se dire volontairement le parjure, notamment quand nous faisons preuve de mauvaise foi, lorsque nos conduites vont consister à ne pas assumer ce que nous sommes, notre être. Il est de fait possible de faire preuve de mauvaise foi de manière très simple et quotidienne, par exemple lors de la simple question du « Comment allez-vous ?», Ou bien encore à cause de l’orgueil personnel par exemple le refus d’accepter de perdre et donc d’admettre son erreur et/ou son manque de chance en accusant les autres de tricherie. Ou bien lorsqu’une personne a tort et qu’elle refuse de l’admettre, tout en ayant la vérité sous les yeux. L’Homme est parfois soumis à une réalité douloureuse, à laquelle il ne peut, ni ne veut croire. En se persuadant du contraire, il pense et/ou espère y échapper. A la manière d’une personne malade souffrant d’une maladie incurable, en phase terminale, qui malgré les avis des différents médecins, de preuves scientifiques sous ses yeux refuse d’accepter cette triste réalité en se persuadant que ce n’est qu’une phase et que tout va bien, alors qu’en réalité il ne reste au malade que très peu de temps dans ce monde. C’est ce que l’on appelle plus communément du déni, ne pouvant accepter une vérité, le sujet se voile la face, refusant la réalité. Se mentir à soi même est souhaité, il est donc un désir, pourtant un désir ne se contrôle pas, il agit sous forme de pulsions, néanmoins nos passions ( ce que l’on aime) peuvent nous induire à nous mentir à nous même, par amour, Comme la femme qui se persuade que son mari va cesser de la battre, alors que cela fait des années qu’elle endure ces préjudices. Ce type de mensonge est donc nuisible pour nous même, car nous sommes les acteurs du mal que nous nous infligeons. Néanmoins, dans d’autres cas de figure, le fait de se mentir à soi-même peut être bénéfique. En effet, prenons pour cas, celui d’une personne souffrant d’acrophobie (peur de la hauteur, du vide) si cette même personne se trouve dans un de ces deux cas, elle peut se persuader qu’elle n’y est pas et ne risque donc rien afin de ne pas se tétaniser et d’être potentiellement dangereuse pour elle ou pour les autres. Néanmoins, il existe d’autres cas, où ce mensonge est positif dans le domaine du contrôle de soi.
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