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Exemple de dissertation entièrement rédigée: Une activité inutile est-elle pour autant sans valeur?

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Par   •  18 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 713 Mots (11 Pages)  •  1 459 Vues

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mardi 3 septembre 2013

Exemple de dissertation entièrement rédigée : "Une activité inutile est-elle pour autant sans valeur ?"

AVANT DE LIRE CE CORRIGE :

- Réfléchissez d'abord par vous-même à la question et essayez de construire une problématique par vous-même.

- Pour des raisons de clarté, le titre des parties apparaît ici, le plan ne doit pas apparaître dans votre copie.

REMARQUE SUR LE SUJET :

- Comme la dissertation que vous avez à rendre, la question posée est construite sur une opposition qu'il s'agit d'analyser, d'interroger puis dépasser : "l'inutilité" est-elle incompatible avec l'idée de "valeur" ? Au contraire, ne peut-on pas découvrir un lien intime entre les deux ?

"Une activité inutile est-elle pour autant sans valeur ?"

[Introduction]

Nous marchons pour rejoindre tel endroit, nous travaillons pour gagner notre vie, nous faisons du sport pour entretenir notre forme. Il n’y a point d’activité qui ne soit orientée vers un but déterminé. Tous les hommes s’affairent, s’activent, produisent des richesses et des biens. Nul doute que l’ensemble des activités humaines ait une utilité, et c’est cette utilité qui en fait la valeur. Il n’y a qu’à jeter un regard sur toutes ces constructions, ces œuvres humaines : leur évidente matérialité suffit à justifier et à valoriser les énergies et le travail qu’elles ont nécessités. Néanmoins, quand nous sommes fatigués de ce monde hyper actif, nous souhaitons le retrait, nous rêvons non à une passivité facile, mais à l’activité gratuite, dont le luxe est de n’être pas jugée à l’aune de son résultat. Il nous semble alors que par la lecture désintéressée, la balade improvisée, nous retournons aux « vraies valeurs » de l’existence.

Si bien que se demander si une activité inutile peut revêtir de la valeur nous plonge dans la perplexité. D’un côté, notre être social, sommé d’agir avec efficacité et rendement, ne comprend pas comment quelque chose d’inutile peut avoir une quelconque valeur. D’un autre côté pourtant, nous comprenons le sens profond d’une telle interrogation : il y a dans l’idée de valeur une richesse qui excède l’idée d’utilité, et même qui l’exclut.

D’où vient donc que l’activité inutile peut être jugée de manière aussi radicalement opposée ? Pourquoi l’utilité et la valeur sont-ils des concepts si proches qu’il est difficile d’envisager une activité inutile qui puisse avoir de la valeur ?

[1] – L’idée qu’une activité inutile puisse avoir de la valeur semble difficilement concevable…

Une première réponse, spontanée, discrédite l’intérêt même du sujet. Elle pourrait se formuler de la manière suivante : une activité inutile est évidemment sans valeur puisque toute activité vise une utilité quelconque, elle reçoit son sens même du but qu’elle vise. Nous allons tenter d’explorer et d’expliciter cette première hypothèse que l’intuition nous souffle. Qu’est-ce qui motive une activité, cet ensemble cohérent de petites actions, sinon un but à réaliser, une œuvre à créer ? Ainsi, l’activité du maçon, de la cimentation des fondations à la mise en place des cloisons, permet-elle la réalisation de la maison. L’activité du maçon est utile lorsque la maison qui en résulte est résistante et constitue un confortable habitat. Que voudrait-on dire si on qualifiait d’inutile l’activité du maçon ? Sans doute que cette activité, par l’incompétence de celui qui la poursuit, est inutile dans la mesure où elle ne permet la bonne réalisation de la maison. Autrement dit, l’activité inutile serait celle qui ne remplirait pas le rôle qu’on lui avait assigné, qui ne déboucherait pas sur la réalisation attendue. Ou encore, pour nous aider de l’étymologie, l’activité inutile est l’activité qui ne constitue pas le bon moyen, l’ustensile, l’outil (tous ces mots viennent du latin uti qui signifie « se servir de » ) efficace pour atteindre la fin escomptée. Elle ne sert à rien. Elle est pure perte d’énergie. De manière inverse, l’utilité d’une activité résiderait dans sa capacité à être le bon moyen pour atteindre un certain but.

Demandons-nous maintenant si l’activité inutile, telle que nous l’avons définie à travers l’exemple du maçon, est effectivement sans valeur. Il nous semble difficile de répondre affirmativement à cette interrogation. En effet, avoir de la valeur consiste à susciter un intérêt pour quelqu’un, à lui apporter un bien quelconque, aussi minime soit-il. Par exemple, cette voiture a de la valeur (marchande) parce qu’elle est l’objet d’une demande sur le marché de l’automobile c’est-à-dire qu’il se trouve des personnes voyant un intérêt dans sa possession. Si personne ne désire l’acheter parce que sa mécanique est déglinguée ou parce que sa couleur est immonde, sa valeur pourra théoriquement décroître jusqu’à la nullité (si sa valeur n’est, dans les faits, pas nulle, c’est parce que le vendeur suppose qu’un probable acheteur sera intéressé par cette vieille carcasse). Ainsi on voit donc mal comment une activité inutile, qui ne sert à rien, pourrait avoir de la valeur : sa raison d’être (ce qui fait qu’il y a une activité) étant précisément d’accomplir un but. Il y a ici comme une équivalence entre l’utilité et la valeur : si la raison d’être de l’activité que je poursuis est la réalisation d’un but et si cette activité ne me permet d’atteindre ce but, alors cette activité n’a aucun intérêt pour moi, elle est pour moi sans valeur.

On est donc conduit, en première analyse, à identifier valeur et utilité : ce qui est utile a de la valeur, ce qui est inutile n’a aucune valeur. Cette première approche ne semble pas satisfaisante car elle ne règle pas le problème que pose précisément le libellé : il ne s’agit pas de savoir s’il y a des cas où l’activité inutile peut être sans valeur, cela nous n’avons pas eu de mal à le montrer. Bien plutôt s’agit-il de montrer s’il n’y a pas des activités qui seraient inutiles et qui auraient pourtant une valeur. De manière plus radicale et conceptuelle, il faut interroger le sens même de l’identification opérée par notre première réponse entre utilité et valeur.

[2] – …si l’on identifie trop

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