Dissertation Sur La Poésie: la poésie est-elle un moyen de fuir ou de se rapprocher du réel ?
Recherche de Documents : Dissertation Sur La Poésie: la poésie est-elle un moyen de fuir ou de se rapprocher du réel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soliste • 9 Février 2014 • 1 928 Mots (8 Pages) • 1 424 Vues
La poésie, du grec « poiein », symbolise la création. Dès l’Antiquité, les poètes distinguaient deux types de langage : le « logos » correspondant à la langue rationnelle et l’ôdé signifiant littéralement langue du chant. Ainsi, des penseurs et écrivains comme Homère déclamaient en chantant leurs poèmes, occupant la fonction d’aède.
A cette époque, la poésie est partout : depuis les attributs des Dieux grecs et romains jusqu’aux débats entre Platon et Aristote sur les fonctions de la poésie.
Aristote, dans « La Poétique » distingue d’ailleurs deux types de mimèsis : la simple imitation de la nature ou la stylisation de celle-ci.
La poésie va évoluer au fil des époques, devenant d’abord un genre mineur au Moyen-Age avant de s’anoblir à la Renaissance grâce à un nouveau courant poétique ; celui de la Pléiade.
Ce groupuscule de poètes, tirant son nom d’une constellation, souhaite créer une langue poétique originale, tout en s’inspirant d’anciens poètes grecs. En renouvelant la langue et la poésie, l’alexandrin ou le sonnet vont être créés afin d’enrichir la langue française. Par conséquent, le poète, sous l’influence de Ronsard et de Du Bellay, va être revalorisé comme un messager inspiré. Ces auteurs vont d’ailleurs se réunir autour de la « Défense et illustration de la langue française ».
Ce genre va se diversifier, prenant la forme du blason ; en hommage à la beauté de la femme, ou bien en faisant référence à l’Antiquité.
Puis au XVIIème siècle, sous l’esthétique baroque, la poésie va se faire plus engagée avec Agrippa d’Aubigné dans « Les Tragiques », qui témoigne de son combat en faveur du protestantisme ; ou bien plus libertine avec Théophile de Viau.
Mais les classiques établissent rapidement des règles comme l’absence du E ou d’enjambement à la fin des vers, codifiant ainsi ce genre littéraire afin qu’il soit conforme à l’époque de l’Honnête Homme où les règles de bienséance et de vraisemblance étaient de mise.
Ce n’est ensuite qu’au XVIIIème siècle que les romantiques proposent de réadapter la poésie à son siècle en disloquant les vers afin de prôner l’exaltation du moi et de la nature toujours dans un contexte légendaire. « En réponse aux questions de son temps », Victor Hugo va se lancer dans la poésie engagée dans « Melancholia », narrant les conditions de travail des enfants suivi par Charles Baudelaire qui incarnera le « spleen » ou Mal du Siècle.
A la même époque, un mouvement Parnasse incarné par Théophile Gautier, va rejeter la modernité du romantisme pour en faire ressortir l’exaltation du moi grâce à des thèmes antiques.
Puis, à la fin du XVIIIème siècle, le symbolisme va faire son apparition, proposant une poésie basée sur la suggestion et la banalité. Paul Verlaine énonce d’ailleurs : « il faut ressentir la musicalité de la poésie ». Le poète, à cette époque est un « voyant » puisqu’il prédit l’avenir pour le transformer en un monde irréel.
Mais les crises du XXème siècle mettent rapidement fin à la création poétique, si bien que la poésie en devient hermétique et élitiste tout en restant un genre libre de fuir une réalité trop dure ou de s’en rapprocher.
Ainsi, la poésie est-elle un moyen de fuir ou de se rapprocher du réel ?
Nous envisagerons tout d’abord la poésie comme un art de l’évasion ; de la fuite puis nous observerons que la poésie est aussi réaliste pour enfin nous intéresser à la poésie engagée.
En premier lieu, nous observerons que la poésie est avant tout un art de l’évasion, qui passe par l’intermédiaire d’un paysage légendaire.
En effet, la poésie a pour objectif premier de permettre l’évasion de l’individu. Il s’agit avant tout de solliciter l’irrationnel chez le lecteur et l’auditeur grâce à l’imagination, la sensibilité, l’enthousiasme,… La poésie est là pour combler une attente comme Guillaume Apollinaire, qui pour exprimer ses désillusions amoureuses va s’inspirer de légendes rhénanes comme « La Loreley », où une sorcière blonde précipite tous les hommes à la mort par ses yeux ensorceleurs ; en hommage au chant des sirènes de « L’Odyssée » d’Homère. Dans son cycle « Rhénane », Apollinaire s’inspire fortement de mythes et légendes allemands puisqu’au XVIIIème siècle, l’Allemagne est considérée comme le berceau du romantisme.
D’autres écrivains, comme Joachim Du Bellay au XVIème siècle ont préféré renouer avec les traditions et mythes antiques. En se référant à Ulysse et à Jason dans « Heureux qui comme Ulysse », Du Bellay narre les aventures du héros antique qui, revenant de son voyage, pense avec nostalgie à son petit village natal.
Puis, nous observerons que la poésie peut aussi correspondre à un mélange subtil entre rêve et réalité.
En effet, le poète est un voyant qui selon Paul Eluard « nous offre un monde qui n’est que merveilles ». A l’opposé, c’est aussi le poète hanté par des visions qui lui donnent une intuition du mystère qu’il va transcrire en images ou en idées.
Chez les Romantiques, certains écrivains comme Gérard de Nerval explorent le rêve tout en le mêlant à la réalité dans « El Desdichado » où par le mélange de la mélancolie et des mystères, il produit le charme des rêves mêlé à une biographie.
Par ailleurs, des poètes cherchent aussi à déchiffrer les zones obscures des connaissances humaines, comme l’absolu ou l’au-delà dont la poésie ouvre la porte comme Charles Baudelaire, qui dans « La Chevelure », parle des sensations reçues au contact de la chevelure de Jeanne Duval pour créer un univers nouveau, favorable à la création artistique et surtout proche d’un idéal situé dans le souvenir.
Ainsi, la poésie par son mélange entre le réel et le rêve, et par son paysage fait de légendes permet l’évasion du lecteur ou de l’auditeur.
En second lieu, nous pouvons remarquer que la poésie est aussi réaliste et passe par un renouveau du quotidien et de la banalité.
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