Dossier d’éducation morale et civique

Gaspard Audat-Zirk 1G6

Dossier d’éducation morale et civique

        Le 27 Octobre 2005, cité du chêne pointu a Clichy sous Bois , deux adolescents meurent électrocutés dans un transformateur EDF alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police. Ce drame entraîne d’abord des émeutes dans les banlieues avoisinantes puis dans la France entière : le monde regarde. Ces violences sont symptomatiques d’un sentiment de relégation de certaines populations vis-à-vis du reste de la société française. Nous étudierons donc comment se forment des zones et des populations marginalisés au sein de la société française : l’exemple de la cité du chêne pointu entre 2004 et 2005

        La cité du chêne pointu n’était pas destinée à devenir comme tant d’autres cités un lieu de paupérisation extrême et d’exclusion. Construite dans les années 60 c’est d’abord un symbole de modernité. Cosmopolite, elle est rapidement abandonnée par les populations les plus aisées au profit d’immigrés de première et deuxième génération. Dans les années 2000 les gens s’entassent dans des tours délabrés, les poubelles ne sont plus ramassés et la crasse s’appuie aux fenêtres, le propriétaire du terrain étant en faillite. La cité et ses habitants entament une longue descente aux enfers.  Enclavée, aucun bus, aucun tramway, aucun métro ne permet d’échapper à la réalité de la cité du chêne pointu. Le trajet ? 1h15 pour sortir de la ville (15km), en temps normal ce genre de trajet aurait duré 10 minutes. Pendant ce temps, dans les barres les toilettes fuient et les excréments envahissent la cage d’escalier ; ils sont alors poussées jusqu’au caves déjà inondées par la fréquence des ce genre d’incidents. Environ deux tiers des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Issus en majorité de l’immigration, l’état ne connaît pas le recensement précis du nombre de personnes qui vivent entre les murs de la cité, environ de 8000 à ce jour. Les habitants sont donc coupés géographiquement du reste de la société. La police est devient quasiment le seul lien avec le reste de la nation, et c’est une relations compliquée marquée par de nombreuses bavures. Dans son livre  Comprendre et rechercher les causes des émeutes urbaines de 2005  Dominique Duprez tente d’expliquer les raisons du nombre plutot élevés des violences policières dans des cités : « les contrôles, les insultes, les brimades ou les violences physiques ne relèvent pas du fantasme, ils sont fréquents. [La police] peut d’autant plus se le permettre que les policiers savent pertinemment que, dans la plupart des cas, les jeunes ne réagiront et ne porteront pas plainte. ». De plus l’arrêt en 2005 du programme de police de proximité mis en place par Jean Pierre Chevènement et qui permettait de canaliser les tensions n’améliore en rien la situation avec la police nationale. Enfin, dans les mêmes années selon la  Direction centrale des Renseignements généraux (DCRG)  « les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française ». On se retrouve donc avec des populations en parti miséreuses, coupées d’une société dont elle voudraient faire partie et qui n’entretiennent avec elle qu’un rapport de force. Cette situation mène généralement à un replis sur soi des habitants de ces quartiers, bien que pour un grand nombre le souhait de les quitter est omniprésent. En 2005 c’est une des raisons qui amène les banlieues a se soulever, dans le livre Les banlieues brûlent… Véronique Le Gouaziou et Laurent Mucchielli reviennent sur les profils des émeutiers : un « vécu d'humiliations multiples accumulées » : discrimination à l'embauche, humiliation à l'école, et pour chacun d'entre eux, violences policières.

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