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Le Mensonge

Mémoire : Le Mensonge. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2013  •  773 Mots (4 Pages)  •  1 184 Vues

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Pourquoi mentir ?

Notre époque voit s’épanouir une exigence de naturel, d’authenticité, de transparence, de vérité. Dans la vie intime et privée, comme sur la scène publique. Un « diktat » que l’écrivain Marie de Solemne a voulu étudié sous un angle différent et original, celui de notre relation au mensonge, dans son dernier ouvrage : La Sincérité du mensonge (Dervy).

Pourquoi mentons-nous ? A qui ? Sans mensonge, la vie en société serait-elle possible ? Sommes-nous toujours assez forts pour supporter cette « franchise » qu’on réclame sans cesse ?

Ces questions, l’auteur les a posées successivement à quatre personnalités. Et le résultat est étonnant. Tous sont unanimes : loin d’être une abominable tare, le mensonge, dans beaucoup de cas, a une réelle utilité. Le condamner sans nuance relève davantage de l’obscurantisme que de l’angélisme ! « Devant la Gestapo, devant le mauvais juge, le mensonge est un devoir », affirme Paul Lombard, avocat à la cour. « Si certains mensonges ne sont assurément pas nécessaires, il existe néanmoins des mensonges bienfaisants », explique André Bercoff, journaliste et écrivain, familier de la scène politique internationale. « Ce qui m’interroge dans le mensonge, c’est sa motivation. S’il s’agit de peur, s’il s’agit du besoin de masquer d’autres fragilités, de ne pas faire de peine…, pourquoi pas le mensonge ? » questionne le père Christian Delorme, prêtre catholique engagé auprès des jeunes des banlieues sensibles.

La position de l’éthologue et psychiatre Boris Cyrulnik est tout aussi surprenante et novatrice. Pour lui, mentir c’est une preuve de respect de l’autre et le moyen de préserver sa propre dignité dans une société devenue très exigeante. Il ne glorifie pas le mensonge mais il le clarifie et resitue son rôle dans l’évolution de l’être humain. Extrait.

L'entretien

Boris Cyrulnik est psychiatre, il dirige un groupe de recherche sur l’éthologie clinique à l’hôpital de Toulon et enseigne l’éthologie humaine à l’université du Var. Il a écrit plusieurs ouvrages dont : L’ensorcellement du monde (Hachette, 1997)

La culpabilité, la honte et, surtout, la peur sont souvent des mobiles du mensonge, mais existe-t-il pour autant, dans certaines circonstances, un droit de mentir ou, plus encore, un devoir de mentir ?

Boris Cyrulnik : D’emblée, vous me posez la question qui me plaît ! Oui, bien sûr, il existe un devoir de mensonge, puisque c’est une preuve d’empathie. Le mensonge est certainement « la » virtuosité intellectuelle humaine. Mentir, c’est savoir qu’avec un mot, un scénario, une mimique, un sourire, une posture, je vais pouvoir modifier les représentations de l’autre et entrer dans son monde intime. C’est une performance intellectuelle extrême qui exige que moi, menteur, je puisse me représenter les représentations de l’autre. Pour cela, il faut non seulement que je sois très intelligent, mais surtout que je sois respectueux de l’autre. Les pervers, les psychotiques ne mentent pas parce qu’ils se moquent des autres. Le pervers dit ce qu’il pense et, si c’est blessant, tant pis, aucune importance ; quant au psychotique, de toutes les façons, pour lui, l’autre n’existant pas, il

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